II. FOCUS SUR LA PRÉPARATION OPÉRATIONNELLE

A. LA PROGRESSION LENTE DE L'INDICATEUR RELATIF À LA PRÉPARATION DES TROUPES EN 2016

Les progrès réalisés en termes de MCO des équipements ainsi que les efforts d'organisation interne permettent une amélioration lente des objectifs de préparation des troupes, présentée dans le tableau suivant. Pour autant, les objectifs fixés par la LPM, compatibles avec les normes de l'OTAN, ne sont pas encore atteints. Il est donc indispensable que l'effort soit maintenu.

Niveau de réalisation des activités et de l'entraînement

2014*

2015*

2016**

2017***

LPM***

JPO

84

64

75

81

90

Heures de vol par pilote d'hélicoptère Terre

156

156

159

164

180

Heures de vol par pilote de chasse Air

153

150

168

164

180

Heures de vol par pilote de transport Air

235

260

235

267

320

Heures de vol par pilote d'hélicoptère air

174

170

172

191

200

Jours de mer par bâtiment marine

dont bâtiments de premier rang

83

92

86

94

92

100

96

100

100

110

Heures de vol par pilote de chasse Marine

pilote qualifié nuit

136

194

150

180

187

226

180

220

180

220

Heures de vol par pilote d'hélicoptère Marine

218

180

216

220

220

Heures de vol par pilote de patrouille maritime Marine

360

288

324

340

340

*Réalisation, ** Prévision actualisée, *** Objectif

1. Les résultats inégaux de la préparation opérationnelle

S'agissant de la marine, les efforts entrepris ne sont pas suffisants pour permettre de faire remonter le nombre d'heures de vol par pilote de patrouille maritime au niveau de 2014. Le nombre d'heures de vol par pilote d'hélicoptère pour la marine retrouve quasiment le niveau de 2014.

À ces exceptions près, le niveau de réalisation des activités et de l'entraînement dépasse celui de 2014. Pour la marine, la légère suractivité constatée est induite par le déploiement du groupe aéronaval au premier trimestre 2016.

Ce sont donc essentiellement la préparation opérationnelle de l'armée de terre et des forces aériennes qui doit faire l'objet d'un suivi très attentif en raison des mauvais résultats qu'elle enregistre.

a) Le cas particulier de la préparation opérationnelle de l'armée de terre

Les journées de préparation opérationnelle pour l'armée de terre, en amélioration par rapport à 2015 puisqu'elles passent de 64 jours à 75 jours, ne rattrapent toujours pas complètement le niveau de 2014, lui-même inférieur aux normes d'entraînement de l'OTAN. Cette situation s'explique essentiellement par la mise en place de l'opération Sentinelle pour répondre aux événements de janvier 2015, ce qui fait l'objet d'un développement ultérieur. Suite à l'attentat de Nice, la JPO a été ramenée à 75 jours en 2016, contre 83 prévus.

Les objectifs de remontée de la préparation opérationnelle dépendront du volume des forces déployées dans le cadre de l'opération Sentinelle. La remontée de la FOT devrait permettre à moyen terme la progression du temps de préparation des troupes. Ainsi, en 2016 et 2017, la reprise d'activité sera principalement portée par l'arrivée en unités opérationnelles des jeunes soldats recrutés massivement à partir de 2015 pour amener la FOT à 77 000 hommes. Toutefois, les impératifs de formation des jeunes soldats amènent à limiter la prévision à 81 JPO en 2017, contre 84 réalisés en 2014 et 90 fixés par la LPM.

b) La trop lente amélioration de la situation des forces armées

En termes de préparation opérationnelle, l'armée de l'air poursuit l'objectif de remontée des activités individuelles sur la période 2015-2016. Cependant, les équipages de transport n'ont pas pu réaliser une activité supérieure du fait du taux de disponibilité faible déjà mentionné. Les objectifs de remontée sont maintenus pour 2016-2017 sans toutefois tenir compte d'une probable suractivité due à une poursuite du fort engagement en Opex. Vos rapporteurs pour avis souhaitent une fois encore exprimer leur inquiétude face à la trop lente amélioration de la situation.

Enfin, la remontée d'activité complète est subordonnée à la mise en place du projet de formation modernisée et d'entraînement différencié des équipages de combat (FOMEDEC) - prévu dorénavant à partir de 2018 - et d'une dotation des ressources, compatible avec l'activité nominale des équipages.

L'atteinte complète des objectifs LPM permettrait d'entraîner les forces aériennes sur l'ensemble du spectre des savoir-faire nécessaires à la réalisation des contrats opérationnels de l'armée de l'air. Aujourd'hui, un socle restreint d'équipages entretient les compétences les plus complexes afin de conserver une capacité à remonter en puissance. Ce choix se matérialise par la mise en oeuvre d'un entraînement différencié, faisant l'objet d'un développement ultérieur.

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