C. UN OUTIL À PRÉSERVER

La création de l'ANCT induit la poursuite de cette dynamique d'élargissement du périmètre d'action de l'Epareca. On pourrait s'en réjouir dès lors que les moyens financiers pour porter des investissements lourds de restructurations sur le long terme seraient au rendez-vous, ce qui n'est pas le cas.

Plus encore que les moyens, ce qu'il convient de préserver, c'est ce qui fait la spécificité de l'Epareca : les savoir-faire des équipes et la participation aux décisions des professionnels du commerce . Or, on peut nourrir des craintes sur ces deux sujets.

L'Epareca est un établissement public et commercial (EPIC) doté d'une certaine souplesse financière et en matière de recrutement pour assurer ses missions, là où l'ANCT sera un établissement public administratif (EPA). Les personnels de l'Epareca sont pour beaucoup des personnels sous contrats privés. Ils doivent pouvoir être intégrés à l'ANCT à conditions équivalentes, ce qui devrait être le cas. Les difficultés devraient apparaître dans la durée car les cultures de travail sont très différentes entre l'Epareca et le CGET notamment. L'Epareca a une vision commerciale et entrepreneuriale de ses projets et doit agir au plus proche du terrain. Cette vision de l'action publique est assez différente de celle d'une administration centrale ayant des fonctions de réglementation et de régulation.

Le second enjeu est de préserver le lien avec les professionnels du commerce qui étaient membres du conseil d'administration de l'Epareca et prenaient une part active aux décisions, n'hésitant pas à faire entendre leur expérience pour faire évoluer un projet d'investissement, voire s'opposer à une décision. Or, aucun professionnel du commerce ne sera parmi les 33 membres du conseil d'administration de l'ANCT. Le conseil d'administration de l'ANCT ne devrait d'ailleurs qu'approuver les principes généraux des investissements commerciaux, ceux-ci relevant de la seule décision du futur directeur général. Serait actuellement en discussion la création d'un comité opérationnel qui serait placé auprès de la direction de l'ANCT pour examiner les opérations de revitalisation.

Si, bien entendu, la création de l'ANCT perdrait de son sens si chaque entité était maintenue dans un silo séparé, ne pas reconnaître les spécificités opérationnelles et partenariales de l'Epareca confinerait à une forme de déni de réalité. Si l'on souhaite, comme cela a été dit, que la culture du projet et du terrain de l'Epareca irrigue l'ensemble de l'ANCT, il convient de préserver les équipes et leurs moyens d'agir et de ne pas couper l'ANCT des professionnels du secteur commercial. Bien plus qu'une question de « casting » du conseil d'administration, cela pourrait devenir une erreur stratégique.

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