INTRODUCTION

Mesdames, Messieurs,

L'examen des crédits du programme 129 « Coordination du travail gouvernemental » de la mission « Direction de l'action du Gouvernement », donne l'occasion à la commission de se pencher plus attentivement sur les crédits inscrits à l'action 2 « Coordination de la sécurité et de la défense ».

CRÉDITS DE L'ACTION 2 DANS LE PROGRAMME 129

Autorisations d'engagement (M€)

Crédits de paiement (M€)

Plafond d'emploi (ETPT)

P129

712,9

692,6

2965

ACTION 2

387,8

354,3

1267

RATIO ACTION2/P129

54,40%

51,15%

41,37%

Sources : PLF 2020

L 'action 2 est dotée dans le projet de loi de finances pour 2020 de 387,13 M€ en autorisations d'engagement (AE) et 354,32 M€ de crédits de paiement (CP). Ces crédits progressent de 2,85% en AE et diminuent de 1,77% en CP.

RÉPARTITION PAR SOUS-ACTION DES CRÉDITS DE L'ACTION 2

« COORDINATION DE LA SÉCURITÉ ET DE LA DÉFENSE » DU PROGRAMME 129

LFI 2019

PLF 2020

AE

CP

AE

CP

SGDSN

279 463 893

263 087 897

282 654 698

249 150 197

Titre2

83 387 271

83 387 271

68 689 571

68 689 571

Hors titre 2

196 076 622

179 700 626

213 965 127

180 460 626

Fonds spéciaux

66 804 810

66 804 810

76 804 810

76 804 810

GIC

30 789 887

30 801 704

28 354 081

28 365 898

Titre2

13 819 526

13 819 526

11 383 720

11 383 720

Hors titre 2

16 970 361

16 982 178

16 970 361

16 982 178

Total action 2

377 058 590

360 694 411

387 813 589

354 320 905

Sources : Réponse au questionnaire parlementaire

Cette action expose les moyens du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) et des services qui lui sont rattachés comme le centre des transmissions gouvernementales (CTG) ou l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Elle complète l'information sur le suivi des moyens interministériels affectés à la politique publique du renseignement, notamment au travers des moyens du Groupement interministériel de contrôle (GIC) et les fonds spéciaux. Enfin, elle permet d'appréhender la gestion des établissements publics, l'IHEDN et l'INHESJ, dont il assure une grande partie du financement par le versement d'une subvention pour charge de service public.

TITRE PREMIER : LE SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE LA DÉFENSE ET DE LA SÉCURITÉ NATIONALE (SGDSN) ET LES ENTITÉS RELEVANT DU PROGRAMME 129

Dans ses précédents avis 1 ( * ) , la commission a exposé en détail les activités du SGDSN et des entités relevant du programme 129. Le présent avis ne retrace que les évolutions significatives intervenues en 2019 et les perspectives 2020 sans souci d'exhaustivité.

I. LE SGDSN, OUTIL INTERMINISTÉRIEL DE PRÉVENTION ET DE GESTION DES CRISES : L'EXEMPLE DU CONTRÔLE DES EXPORTATIONS DE MATÉRIELS DE GUERRE

Le SGDSN est l'outil du Gouvernement pour le traitement des sujets sensibles en matière de défense et de sécurité nationale

L 'exportation de matériels de guerre hors de l'Union européenne est soumise à l'obtention d'une licence , délivrée par décision du Premier ministre ou, par délégation, du secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, après avis de la commission interministérielle pour l'étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG) 2 ( * ) . Il participe, en outre, aux travaux internationaux sur les biens à double usage et apporte son expertise à la commission interministérielle des biens à double usage (CIBDU) pour l'instruction des dossiers sensibles.

A. COMPOSITION DE LA CIEEMG ET PROCÉDURE D'EXAMEN DES DEMANDES

Lors de son audition par la commission, le 2 octobre 3 ( * ) , Mme Claire Landais, secrétaire générale de la défense et de la sécurité nationale a indiqué que « Les avis de la commission sont rendus dans un esprit de consensus ; si tel n'est pas le cas, le dossier est soumis à la délibération du cabinet du Premier ministre. Les jeux d'acteurs ne sont pas figés : ce n'est pas toujours le ministère de l'économie qui veut vendre, le ministère des affaires étrangères qui évoque le respect des engagements internationaux, et le ministère des armées qui ne tiendrait compte que de ses partenariats stratégiques ! Au contraire, une véritable discussion s'instaure.

L'arbitrage fonctionne avec un verrou d'entrée, qui est le respect de nos engagements internationaux, dont les deux principaux sont la position commune de 2008 de l'Union européenne et le traité sur le commerce des armes signé en 2014. Nous devons nous baser sur nos connaissances, lesquelles sont constituées de sources publiques - les documents produits par les experts de l'ONU, par exemple - et de nos sources propres, notamment fournies par nos services de renseignement, pour déterminer si l'équipement qui fait l'objet de la demande de licence est susceptible de conduire à un risque « prépondérant », pour reprendre les termes du traité sur le commerce des armes, ou « manifeste », pour reprendre ceux de la position commune, d'utilisation qui serait contraire à un certain nombre de principes du droit international, notamment en matière de droits de l'homme.

Les grands principes à respecter sont la discrimination entre les populations civiles et les combattants, la discrimination entre les objets civils et les objectifs militaires, l'interdiction de dommages collatéraux disproportionnés par rapport à l'avantage militaire attendu d'une attaque et le principe d'humanité, selon lequel il faut chercher à limiter les dommages collatéraux d'une attaque.

Si l'on considère que la demande de licence respecte nos engagements internationaux, d'autres considérations sont alors prises en compte : la sécurité de nos forces et de celles de nos alliés, la préservation de notre base industrielle et technologique de défense, et des considérations économiques. En effet, certains programmes dont nous avons besoin au niveau national ne sont économiquement rentables que si nous les exportons ».

Composition et procédure d'examen des demandes

La CIEEMG est composée de quatre membres à voix délibérative, qui doivent être consultés pour l'établissement des avis sur les opérations d'exportation ou de transfert. Ces membres à voix délibérative représentent respectivement la secrétaire générale de la défense et de la sécurité nationale, le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, la ministre des armées et le ministre de l'économie et des finances.

Les avis de la CIEEMG sont rendus soit par voie dématérialisée, essentiellement au moyen du système d'information SIGALE, soit par voie écrite, au moyen des comptes rendus des séances plénières mensuelles de la CIEEMG.

Les dossiers les plus sensibles ou pour lesquels un avis défavorable est émis sont systématiquement examinés en réunion plénière. Tous les participants doivent être habilités au niveau « Secret défense ».

Les avis de la CIEEMG sont rendus sur la base du consensus entre les membres à voix délibérative. En cas de difficulté pour dégager ce consensus ou de besoin de concertation à haut niveau, la formulation de l'avis peut être repoussée à la consultation du cabinet du Premier ministre.


* 1 Sénat n° 149 Tome IX (2018-2019) par MM. Cadic et Mazuir

* 2 Loi n° 2011-702 du 22 juin 2011.

* 3 http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20190930/etr.html#toc3

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