B. UN SECTEUR DE RECRUTEMENT EN TENSION : DES PLAFONDS D'EMPLOI DIFFICILE À ATTEINDRE.

Les crédits de personnels ne relèvent pas du présent programme 144. Ceux-ci relèvent du programme 212 « Soutien de la politique de défense » et sont en augmentation pour 2023 tant pour la DGSE (+3,6 % pour s'établir à 516 M€) que pour la DRSD (+5 % pour s'établir à 138,6 M€). Toutefois, cette hausse ne se traduit pas nécessairement par une augmentation des effectifs, pourtant prévue par la loi de programmation 2019-2025.

Celle-ci comportait un objectif de 1 500 nouveaux emplois pour renforcer les effectifs de la cyberdéfense et du renseignement . Mais on observe que les moyens humains du renseignement extérieur vont « stagner » en 2023 - on note même une légère baisse de 5 723 ETPT en 2023 par rapport à 5 745 en 2022 - à un niveau inférieur à l'enveloppe cible fixée à 6 024 ETP. La LPM 2019-2025 prévoit, à terme, un plafond d'emplois de 6 200. Le défi à relever pour la DGSE est donc double car il doit faire à la fois face à un déficit de sous-officiers disponibles (le plafond d'emploi des armées étant lui-même tendu) et à un marché de l'emploi civil sous tension notamment dans le secteur des SIC. Près de 1 000 recrutements sont ainsi prévus pour 2023 pour pallier les départs et remplir l'objectif d'augmentation des objectifs.

Pour sa part la DRSD s'inscrit dans une perspective d'augmentation de ses ressources humaines rapide puisque de 1 051 ETP en 2013, elle s'est fixé un objectif de 1 693 ETP en 2025 (+61 % en 11 ans ). On note une progression des effectifs entre 2022 (1 590,25 ETPT) et 2023 (1 609,98 ETPT). Les tensions dans le recrutement d'analyste cyber et d'administrateurs de SIC, sont similaires aux points évoqués par la DGSE, à ceci près que la proportion de militaires et de civils est inversée entre la DGSE (1/3 de militaires et 2/3 de civils) et la DRSD (2/3 de militaires et 1/3 de civils). C'est pourquoi, dans le cas de la DRSD, la question d'une plus grande ouverture aux recrutements de civils est prise en considération.

Enfin, le renforcement des filières académiques de formation dans le cyber devient une préoccupation pour l'ensemble de la communauté du renseignement, avec notamment l'enjeu crucial de mettre en place des actions pour la promotion de la mixité et ainsi augmenter le nombre de femmes dans les filières cyber , pour soutenir des organismes de formation - au sein des armées (BTS cyber par exemple) ou en dehors (universités, écoles d'ingénieurs, CNAM, etc.) - ou pour renforcer l'écosystème public/privé (Campus cyber, actions événementielles, etc.).

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