B. LA « GÉNÉRALISATION » DES CITÉS ÉDUCATIVES

Hors ANRU, la principale mesure du PLF 2024 est la « généralisation » d'ici 2027 des Cités éducatives annoncée par le Président de la République à Marseille en juin 2023 et qui conduit à une augmentation de crédits de 29 millions d'euros.

Si la rapporteure accueille cette décision positivement compte tenu des retours généralement bons sur ce dispositif et la nécessité d'investir sur l'éducation du berceau à la vie active, elle ne le fait pas sans une certaine surprise. L'an passé, il ne fallait pas généraliser, mais stabiliser... Pour 2024, on parle de « généralisation » mais sans faire des Cités éducatives un élément structurant du droit commun comme les REP... En réalité, « seuls les volontaires seront généralisés » après un appel à projet ! Quoiqu'il en soit, il y a une véritable attente. Ainsi, le maire de Dammarie-lès-Lys a fait part de sa volonté de candidater, ne comprenant pas pourquoi, compte tenu des difficultés de sa commune, il n'avait pas été éligible jusque-là. À Vaulx-en-Velin où la Cité éducative englobe l'ensemble de la commune, c'est un outil efficace pour faire participer les parents au projet éducatifs.

Lors de son audition devant la commission, le 8 novembre 2023, Sabrina Agresti-Roubache2(*) a d'ailleurs indiqué que 214 millions d'euros étaient prévus sur le quinquennat pour passer de 208 à 850 Cités éducatives, dont 205 millions d'euros sur le programme 147 et 9 millions d'euros sur le programme 230 « vie de l'élève » de la mission Éducation nationale. Là aussi, la rapporteure s'interroge sur la soutenabilité de la trajectoire opérationnelle et financière, d'autant que les Cités éducatives nécessitent que les collectivités territoriales apportent un financement équivalent à celui de l'État, soit 350 000 € par an et par Cité.

Les Cités éducatives : mission et périmètre

Les Cités éducatives créent un cadre de coordination globale autour du parcours des jeunes de 0 à 25 ans, de la petite-enfance à l'insertion professionnelle. Elles permettent notamment de dépasser la logique en silo qui domine le plus souvent dans les dispositifs d'accompagnement social des jeunes des quartiers populaires en associant l'ensemble des acteurs de la communauté éducative autour d'enjeux partagés. Mais cela ne fonctionne pas aussi bien partout. Les cités disposant d'équipes motivées et d'objectifs resserrés, souvent les premières cités labellisées, fonctionnent mieux que celles, trop vastes, qui restent des superstructures un peu creuses.

En 2024, au sein du programme 147, l'enveloppe de 105,8 millions devrait permettre de financer près de 300 Cités éducatives. 208 d'entre elles sont aujourd'hui opérationnelles : elles recouvrent 370 QPV, soit 25 % de l'ensemble des QPV et un million de jeunes de moins de 25 ans.

Les Cités éducatives sont issues des expérimentations faites à Clichy-sous-Bois et à Grigny. Leur généralisation avait été proposée par le Rapport Borloo.


* 2 https://videos.senat.fr/video.4126268_654b8564b1a97.budget-2024--audition-de-sabrina-agresti-roubache-secretaire-detat-chargee-de-la-citoyennete-et-d?timecode=1188470

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