II. UN TIMIDE RÉARMEMENT DU RÉSEAU CULTUREL EXTÉRIEUR

Le ministère de l'Europe et des affaires étrangères (MEAE) évoque l'enclenchement d'un « réarmement » bienvenu du réseau culturel français ; l'augmentation des crédits doit permettre d'investir dans des moyens informatiques et immobiliers, d'engager la convergence des cadres salariaux et de mieux protéger les agents de droits locaux à travers le développement des accessoires de salaire, incluant des éléments de protection sociale.

A. L'INSTITUT FRANÇAIS DE PARIS

La subvention pour charges de service public de l'opérateur du ministère de l'Europe et des affaires étrangères en matière de coopération et promotion culturelle reste, pour 2024, stable par rapport à la LFI 2023 (28 M€). Mais le rapporteur se doit de rappeler que cette subvention a chuté de près de 10 % entre 2019 et 2023 (elle était de 30 M€ en 2019). Il déplore que depuis cinq ans, le conseil d'administration de l'Institut français vote un budget déficitaire : le budget 2024 prévoit ainsi un déficit de 1,5 M€.

En 2023, le niveau des ressources propres a poursuivi sa hausse pour atteindre presque 11 M€. La part de subventionnement des tutelles (ministère de l'Europe et des affaires étrangères et ministère de la culture) représentera 84 % en 2024, contre 73 % en 2023 et 78 % en 2022.

Le plafond d'emploi de l'Institut français a, quant à lui, été relevé à 153 équivalents temps plein, soit 10 ETPT supplémentaires, par transfert ces ETPT depuis le plafond sous-consommé de l'AEFE.

Le déménagement des bureaux de l'Institut français dans le 11e arrondissement de Paris, repoussé d'avril 2023 à début 2024, vise à réaliser une économie de loyers de 9 M€ sur la durée du bail de 9 ans. Le coût de fonctionnement du nouveau bâtiment sera en outre 50 % moins cher que celui de l'ancien.

Par ailleurs, le nouveau contrat d'objectif et de performance 2023-2025 est en cours de finalisation. Ses objectifs seront :

· de soutenir et animer l'action du réseau de coopération et d'action culturelle français à l'étranger ;

· d'accompagner les créateurs et les industries culturelles et créatives (ICC) ;

· de renforcer le dialogue entre les cultures, les langues et les sociétés ;

· de renforcer le pilotage interne de l'Institut français de Paris, point qui attire la particulière vigilance du rapporteur.

Dans le cadre des JOP 2024, l'Institut français appuie des initiatives culturelles et linguistiques en lien avec le sport à travers tout le réseau.

Le virage de l'Institut français vers les industries culturelles et créatives depuis 2019

Depuis 2019, l'Institut français prend aussi en compte l'industrie culturelle (Entertainment, jeux vidéo, design) et pas seulement l'Art avec un grand A, élargissant ainsi son champ d'action. Reconnaissance de l'aspect économique et business de la culture, en élargissant l'action culturelle extérieure de la France, en identifiant des pays prioritaires et en s'ouvrant à l'entrepreneuriat.

Pour la première fois, par l'intermédiaire du programme « ICC-immersion », l'Institut travaille en mixant ses compétences culturelles et artistiques avec des compétences de soutien à l'entreprise. Ce programme, financé dans le cadre de France 2030 et non dans le cadre du programme 172, vise à soutenir des entreprises cherchant à mieux appréhender un marché à l'internationale. Quatre états pilotes ont été choisis : le Royaume-Uni, le Canada, la Corée du Sud et Israël. Les trois phases d'accompagnement sont la préparation à l'immersion en distanciel, une phase d'immersion avec d'autres entreprises sur place puis un accompagnement individuel.

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