B. 2024, DÉBUT DE LA FIN ?

L'année 2024 pourrait cependant s'avérer décisive, en raison de la conjonction de deux événements.

D'une part, elle correspond à la dernière année prévue pour la ponction de 9 millions d'euros opérée depuis 2019 sur le FSDP afin de secourir Presstalis, puis France Messagerie, ce qui porte le montant de la subvention à 27 millions d'euros. Comme le rapporteur l'avait relevé dès cette époque, les crédits prélevés au sein du FSDP manquent pour le financement de projets d'avenir, en particulier dans le secteur du numérique, qui demeure le parent pauvre des aides à la presse. Lors de l'élaboration du projet de budget pour 2025, un choix devra être effectué : pérenniser un prélèvement au départ présenté comme borné dans le temps, ou bien revenir à la situation antérieure, ce qui aurait de très lourdes conséquences pour France Messagerie.

D'autre part, et anticipant ce mouvement, les ministres de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique et de la culture ont, par lettre du 23 mai 2023, chargé l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Inspection générale des affaires culturelles (IGAC) d'une mission sur la distribution de la presse. Cette mission doit rendre ses conclusions à l'automne avec, le cas échéant, des propositions d'évolution du cadre législatif et réglementaire et du soutien public à la distribution de la presse au numéro.

Le rapporteur estime qu'il est effectivement grand temps de mettre un terme à ce feuilleton qui ne concerne que la distribution, de plus en plus résiduelle, des seuls quotidiens nationaux.

Plusieurs solutions existent et ont déjà été évoquées : fusionner les deux messageries, confier à l'une d'entre elle les seuls quotidiens nationaux, à l'exclusion des périodicités plus longues, confier la distribution des quotidiens aux réseaux de la presse régionale, récemment renforcés par la réforme du portage et du postage.

Le rapporteur est pleinement conscient de la complexité industrielle et sociale de chacun de ces schémas, dont l'examen nécessite un travail complexe et approfondi. Il souhaite cependant vivement que l'année 2024 soit, enfin, celle de la vraie fin du « jour sans fin ».

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