II. LES JOP : RÉUSSIR LA DERNIÈRE LIGNE DROITE

Le village des athlètes

(c) SOLIDEO / ILLUMINENS(c) / Dominique Perrault / Ingérop / Une Fabrique de la Ville / VITEC / Agence TER / UrbanEco / Jean-Paul Lamoureux

A. DES DÉLAIS ET DES COÛTS MAÎTRISÉS

L'organisation des JOP suit son cours de façon satisfaisante. Chacun est néanmoins conscient qu'il faudra redoubler de vigilance pendant les derniers mois afin de réussir le « sprint » final vers les Jeux.

La livraison des 70 ouvrages olympiques, avant le 31 décembre 2023, est en bonne voie. La Cour des comptes estime, dans son rapport de juillet 20232(*), que les délais et les coûts sont maîtrisés, de même que les risques opérationnels.

L'audition de la Solidéo par le rapporteur a confirmé cette observation. Quelques points d'attention demeurent toutefois : au Grand Palais, où le calendrier de livraison est très serré, la climatisation et le restaurant pourraient n'être que provisoires au moment des JOP ; des retards de livraison affectent 500 lits de l'Ecoquartier fluvial ; la piscine d'entraînement de Colombes ne devant être livrée que le 1er juin 2024, elle pourrait être remplacée pendant la compétition par une autre piscine.

À ce jour, les chantiers ont permis la réalisation de plus de 2,4 millions d'heures d'insertion, conformément à l'objectif fixé. 36 % des montants des marchés ont été engagés auprès de TPE-PME ou de structures de l'économie sociale et solidaire.

Un effort particulier est réalisé dans le domaine de l'environnement. Une réduction de 47 % de l'impact carbone du Village des athlètes sur l'ensemble de son cycle de vie est, par exemple, recherchée. La chaleur y sera fournie à hauteur de 70 % par des énergies renouvelables.

La sécurité des chantiers est une priorité. 156 accidents du travail ont été recensés à ce jour sur l'ensemble des projets dont 25 accidents graves.

Le comité d'organisation des jeux olympiques et paralympiques (Cojop) a entrepris deux révisions approfondies de son budget en 2020 puis en 2022. La Cour des comptes a précisé, dans son rapport précité, que la progression des dépenses du Cojop résultait pour une part de l'inflation et, pour les deux tiers, d'une « sous-estimation évidente du budget de candidature et d'une méconnaissance de la complexité du cahier des charges du CIO ».

Ce budget est alors passé de 3 807 M€ à 4 380 M€. En conséquence, la subvention de l'État est portée de 80 M€ à 124,5 M€ (+ 55 %). La Ville de Paris, la Région Ile-de-France et la Métropole du Grand Paris contribuent à hauteur d'environ 15 M€ chacune. La réserve pour aléas est fixée à 275 M€.

Pour tenir ce budget, des objectifs volontaristes ont été fixés en matière de recettes commerciales. La conclusion récente d'un partenariat avec LVMH en sécurise en grande partie l'atteinte. La réserve pourrait venir combler, le cas échéant, un déficit résiduel. En conséquence, si l'État a apporté sa garantie au Cojop, il n'est pas envisagé à ce stade de recourir à cette garantie. La phase de livraison des sites olympiques au cours des prochains mois sera cruciale pour évaluer la pertinence du dimensionnement budgétaire du Cojop.


* 2 L'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, Rapport complémentaire au Parlement, Cour des comptes, juillet 2023.

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