B. DES DÉFIS PERSISTANTS

Dans son rapport précité, la Cour des comptes souligne les incertitudes qui persistent en matière de sécurité compte tenu des capacités insuffisantes des entreprises de sécurité privée et des taux d'absentéisme usuels dans ce secteur (jusqu'à 20 %). La Cour considère le recours aux forces de sécurité intérieure et aux forces armées comme probable et juge que des décisions sont nécessaires au plus tard en octobre 2023, afin de pouvoir anticiper et planifier les besoins.

Il manque en effet environ 8 000 agents de sécurité privée sur les 20 000 nécessaires.

Compte tenu du contexte international actuel et du relèvement du risque terroriste, cette question de la sécurité se pose de manière aiguë. Les éclaircissements demandés par la Cour des comptes avant octobre 2023 ne sont toutefois pas intervenus pour le moment.

La sécurité des JOP

Auditionnée par la commission le 25 octobre 2023, Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre des sports et des jeux olympiques et paralympiques, a apporté les précisions suivantes : « Sur le sujet de la sécurité, Gérald Darmanin prévoit d'ores et déjà de mobiliser 45 000 forces de sécurité intérieure pour la cérémonie d'ouverture et 30 000 en moyenne par jour pendant la compétition. En complément de ces forces de sécurité intérieures, nous aurons en moyenne recours à 17 000 agents de sécurité privée au quotidien, avec des pics jusqu'à 22 000. Nous avons besoin de poursuivre notre effort pour former encore plus de personnes à ces métiers de la sécurité privée. Une action est menée en ce sens, sous la houlette du préfet de la région Île-de-France avec Pôle Emploi, ce qui a déjà permis de réaliser 6 000 recrutements et 7 000 entrées en formation, en plus de 1 000 entrées en formation d'étudiants sur le nouveau certificat de qualification professionnelle - le titre de sécurité événementiel, mis en place spécifiquement par l'État.

« Nous avançons bien, mais il convient d'accélérer sur la question de l'appariement entre les marchés du COJOP attribués à un certain nombre d'entreprises de sécurité privée et ces personnes que nous formons ou recrutons. Il faudra s'assurer que chaque entreprise attributaire des lots de sécurité privée du COJOP dispose bien d'un plan de gestion des effectifs, qui nous permettra d'être totalement au rendez-vous de nos objectifs (...). La question du recours aux forces armées ne se pose pas pour le moment. Cette question n'est pas taboue, mais au moins jusqu'au début de l'année 2024, notre démarche vise à prioriser tous les efforts que nous avons à fournir sur le champ de la sécurité privée. »

D'autres questions restent à traiter :

Ø l'hébergement des personnels nécessaires pour les Jeux, qui nécessite environ 25 000 places ;

Ø la finalisation des plans de transport en situation normale et en situation de crise, la gestion des flux, l'accessibilité des sites pour les personnes en situation de handicap ;

Ø la mobilisation de l'ensemble des acteurs du monde sportif, des collectivités territoriales et de la population, indispensable à la réussite des Jeux. L'élan autour de l'événement reste à confirmer.

Si la billetterie des Jeux entraîne des frustrations, la commission juge que la « billetterie populaire » suscite elle aussi des interrogations. Elle porte sur 400 000 billets dont 300 000 pour les Jeux paralympiques, pour un coût total de 11 M€ sur 2023 et 2024. La logistique de distribution de ces billets est complexe à mettre en oeuvre. Cette billetterie ne comprend pas de financement du transport ni de l'hébergement près des sites olympiques, ce qui implique des dépenses bien supérieures au coût des billets, de la part des collectivités ou des particuliers, notamment pour les personnes ne résidant pas en Île-de-France ou près des sites.

La commission sera attentive au coût global des Jeux, qui reste à établir. À l'initiative du Sénat, l'article 20 de la loi du 19 mai 2023 relative aux JOP 2024 et portant diverses dispositions prévoit que la Cour des comptes remet au Parlement avant le 1er octobre 2025 un rapport sur l'organisation, le coût et l'héritage JOP 2024. L'article 24 requiert, en outre, un bilan des missions de la Solidéo au plus tard le 31 décembre 2025.

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