II. FAIRE PARTICIPER LES CHERCHEURS AU PLAN D'URGENCE UNIVERSITAIRE

Votre rapporteur souligne depuis des années l'anomalie que constitue l'insuffisance des dépenses de recherche affectées au système éducatif. Les grands organismes dotés de chercheurs à plein temps et à vie ont pris dans notre pays un poids excessif. La transformation du statut des chercheurs de certains organismes publics, et en particulier des chercheurs du CNRS, en statut de fonctionnaire poursuivait l'objectif de faciliter le passage vers les universités. Des postes d'accueil dans les universités pour ces chercheurs ont été créés, mais n'ont pas été pourvus.

La fonction recherche, et ceci indépendamment du statut du chercheur ou de l'organisme qui l'emploie, est pourtant intrinsèquement liée aux fonctions d'enseignement, de transfert des compétences et de diffusion du savoir.

Dès lors que la nation se trouve confrontée à une situation dans laquelle le système universitaire rencontre des difficultés à faire face à un afflux d'étudiants, qui restent trop peu encadrés, il faut, à l'évidence, adopter des mesures appropriées. Ces mesures peuvent être de diverses natures :

- octroi de moyens financiers supplémentaires pour recruter du personnel enseignant ;

- appel à des personnels enseignants agrégés de l'enseignement secondaire ;

- recours à des personnels de recherche du système industriel ou à des retraités compétents ;

- appel à des personnels de recherche issus du système de recherche public, et tout particulièrement à ceux d'entre eux qui bénéficient du statut de fonctionnaire.

Il semble très souhaitable en ce qui concerne ce dernier élément de profiter de la structure gouvernementale actuelle, qui réunit au sein d'un même portefeuille ministériel les compétences relatives à l'enseignement supérieur et à la recherche, pour que des changements temporaires d'affectation puissent être effectués au sein de ce grand ministère.

Bien entendu, il appartient aux présidents d'université et aux responsables d'instituts de recherche de recenser dans chaque site universitaire les postes nécessaires, et de définir les périodes d'affectation et les conditions d'emploi et de poursuite des activités de recherche.

Il importe par ailleurs d'adresser aux instances d'évaluation des personnels de recherche des directives précises afin que les personnels affectés pour un temps à des fonctions mixtes enseignement-recherche ne soient pas défavorisés, mais que cette expérience soit au contraire valorisée.

De même, il est souhaitable que ceux des personnels de recherche qui voudraient être intégrés au système universitaire, s'ils s'y sont adaptés, puissent l'être au niveau de leurs compétences.

Bien entendu lorsque les besoins en personnel enseignant et les disponibilités des personnels de recherche ne correspondent pas à une même localisation géographique, des indemnités d'accompagnement doivent être prévues ; il convient également de chercher à aplanir les difficultés administratives et pratiques (travail du conjoint, inscriptions dans les écoles et les cantines, etc.) que sont susceptibles de rencontrer les éventuels candidats.

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