CHAPITRE PREMIER - LE CONTEXTE MONDIAL : LE XVIE CONGRÈS DU CONSEIL MONDIAL DE L'ÉNERGIE

Après le Congrès de Madrid en 1992, le Conseil mondial de l'Énergie (CME) a tenu son XVIe Congrès, du 8 au 13 octobre dernier, à Tokyo, sur le thème : « De l'énergie pour tous les hommes - Face à l'avenir, que faire ? »

On peut aujourd'hui tirer les principales conclusions de ses travaux.

I. 2020 : PAS DE PÉNURIE À L'HORIZON, MAIS UNE MENACE SUR L'ENVIRONNEMENT QUI SE CONFIRME

Malgré l'explosion démographique, qui va faire augmenter de plus de 50 % en vingt-cinq ans la consommation en énergie de la planète, la pénurie ne serait pas à craindre et les ressources disponibles devraient permettre de répondre à la demande. En effet, les réserves mondiales sont estimées à 43 ans de consommation pour le pétrole et à 66 ans pour le gaz naturel. En revanche, la croissance simultanée des rejets et des pollutions risque de créer une menace sérieuse, y compris pour l'équilibre climatique du globe.

En effet, en 2020, la population mondiale rejettera dans l'atmosphère plus de deux fois plus de carbone qu'en 1990 (13 milliards de tonnes équivalent-carbone). Personne, à ce jour, n'a d'idée précise sur les mesures à prendre pour maîtriser ce phénomène.

Dans l'immédiat, la voie à suivre est de chercher à améliorer l'intensité énergétique des appareils de production et à permettre aux pays en développement d'accéder aux technologies les moins consommatrices d'énergie et les moins polluantes. Ce sont ces pays, essentiellement en Asie, en effet, qui dans les décennies prochaines, seront les principaux responsables de l'augmentation des rejets.

L'éloignement des zones de production et de consommation pourrait entraîner un renchérissement du coût de l'énergie, qui devrait cependant être partiellement compensé par les progrès technologiques.

Un problème de financement se posera inéluctablement, dans la mesure où les investissements nécessaires sont estimés à 30.000 milliards de dollars d'ici 2020.

II. VERS UNE DIVERSIFICATION DES ÉNERGIES

Par ailleurs, les deux autres voies à suivre consisteront :

- d'une part, à développer la maîtrise de la consommation des énergies fossiles, principales causes de la concentration de gaz de serre dans l'atmosphère ;

- d'autre part, à diversifier les sources d'énergie. À cet égard, les énergies renouvelables suscitent de moins en moins de scepticisme et on considère qu'elles devraient jouer un rôle déterminant, surtout pour des applications localisées et seulement dans une trentaine d'années.

D'ici là, le nucléaire constitue la principale alternative aux énergies fossiles.

En réalité, plus que jamais, toutes les énergies seront nécessaires à l'avenir et chaque pays devra trouver les solutions énergétiques répondant le mieux à sa situation.

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