CHAPITRE IV L'ACTIVITÉ AÉRIENNE

Pour l'armée de l'air, l'indicateur le plus représentatif de son activité est bien le nombre d'heures de vol effectuées par ses pilotes de combat.

L'activité aérienne en effet conditionne l'entraînement et la formation de nos pilotes appelés de plus en plus à intervenir sur des appareils complexes, dotés de systèmes d'armes sophistiqués. Avec 180 heures de vol annuel, nos pilotes disposent d'un capital entraînement/formation qui est aussi un minimum, pour leur entraînement, leur capacité au combat et leur sécurité. Depuis 1992, après que le nombre d'heures de vol annuel par pilote fut tombé à 171 heures en 1990 et 165 en 1991 pour des raisons budgétaires liées au coût des carburéacteurs, l'armée de l'air est parvenue à retrouver ce rythme de 180 heures et entend le préserver pour 1996.

Ce seuil minimal est toutefois insuffisant. Ainsi, les armées de l'air américaine et britannique, avec lesquelles nos forces travaillent souvent comme actuellement en Bosnie, imposent à leurs pilotes respectivement 220 et 210 heures de vol par an.

D'une manière générale, le volume d'activité aérienne nécessite la prise en compte de deux données budgétaires : les crédits consacrés aux carburants aéronautiques d'une part, les crédits consacrés à l'entretien programmé des matériels d'autre part.

A. LES CRÉDITS DESTINÉS AUX CARBURANTS AÉRONAUTIQUES

Pour 1996, la dotation réservée aux carburants aéronautiques s'élèverait à 770,8 millions de francs, soit en diminution de 40 millions de francs par rapport à 1995 (- 4,9 %).

Pour le calcul des tarifs prévisionnels, les hypothèses retenues en 1996 se fondent sur un baril de 16,9 dollars -il était de 14,4 en 1995- avec un dollar à 4,90 (5,92 en 1995). Il convient de préciser que le Service des essences des armées (SEA) facturait au 1er novembre la cession à 972 F le m 3 Le tarif prévisionnel retenu de 890 F/m 3 incite donc à la vigilance, sinon à l'inquiétude, sur ce que seront les prix réels au cours de l'année qui vient.

( 1 ) à partir de 1995, exonération des taxes relatives aux produits pétroliers

B. LES CRÉDITS CONSACRÉS À L'ENTRETIEN PROGRAMMÉ DES MATÉRIELS

Ces crédits permettent de faire face aux dépenses de main-d'oeuvre dans les opérations d'entretien et de réparation des matériels, que ce soit dans le secteur privé ou dans le domaine étatique. Ces crédits sont reconduits en francs courants en 1996 à 1,4637 milliard de francs.

L'évolution de ces deux paramètres -dotation en carburants aéronautiques et entretien programmé des matériels- n'est pas sans incidence sur l'activité aérienne instantanée. Il est difficile de déterminer précisément le seuil où intervient cette relation. Celle-ci existe toutefois et il est clair que l'évolution à la baisse des dotations considérées, en dépit des marges qu'il est toujours possible de dégager (heures supplémentaires, prélèvement des pièces de rechange sur des appareils indisponibles), pourrait conduire à une cessation d'activité, dont la reprise est loin d'être neutre en termes de délais et de surcoûts.

Ce qui est en jeu est la disponibilité des appareils, dont le niveau n'est plus, aujourd'hui, supérieur à 76 %.

C. LES RECHANGES AÉRIENS

Pour une maintenance régulière de ses avions de combat, l'armée de l'air doit être en mesure d'acquérir les pièces ou les ensembles de pièces destinées à remplacer les éléments défectueux ou usagés. Les crédits correspondants figurent au titre V du projet de loi de finances et s'élèveront, pour 1996, à 3 830 MF, soit en hausse de 6% par rapport à 1995, permettant de compenser certains retards ou insuffisances constatés les années précédentes.

Dans le même temps, l'armée de l'air a engagé un travail de rationalisation visant à réduire les délais de commandes, et donc les stocks, ainsi qu'à diminuer le temps d'immobilisation et les coûts de réparation.

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