III. LES RAPPORTS SUR L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Plusieurs rapports officiels ont été élaborés à la demande du Gouvernement dans le courant de l'année 1998, à la suite des travaux du CIADT de décembre 1997 :

- le rapport au premier ministre de M. Jean Auroux sur " La réforme des zonages et l'aménagement du territoire " ;

- le rapport de M. Yves Morvan les schémas régionaux d'aménagement et de développement du territoire (SRADT) ;

- le rapport de M. Jacques Chérèque sur la prochaine génération de contrats de plan Etat-Région 2000-2006, intitulé : " Plus de régions et mieux d'Etat " remis en mai 1998 ;

- le rapport de M. Pierre Trousset sur les politiques structurelles communautaires.

En outre, la commission d'enquête chargée par le Sénat d'examiner le devenir des grands projets d'infrastructures terrestres d'aménagement du territoire, dans une perspective de développement et d'insertion dans l'Union européenne , présidée par M. Jean François-Poncet et dont le rapporteur était M. Gérard Larcher, a formulé des propositions novatrices dans son rapport " Fleuve, Rail, Route : pour des choix nationaux ouverts sur l'Europe ".

A. LES RAPPORTS DEMANDÉS PAR LE GOUVERNEMENT

1. Le rapport Auroux sur la réforme des zonages et l'aménagement du territoire

Dans une lettre de mission datée du 10 avril 1998, le Premier ministre a confié à M. Jean Auroux une mission de réflexion sur " L'harmonisation et la simplification des zonages " dont les résultats ont été présentés en juin 1998.

a) Le constat du rapport Auroux : les zonages, un outil utile mais complexe et imparfait

- La complexité du découpage du territoire national

Entre les zonages institutionnels, les zonages d'intervention économique, les zonages prescriptifs, les zonages de projets et les zonages d'étude, le rapport constate que " le découpage du territoire national est devenu si complexe qu'il échappe désormais à la connaissance, voire à la compréhension ". Le rapport poursuit : " Il n'est pas normal que l'on compte 40 à 60 découpages administratifs divers dans chacune de nos régions ".

Le rapport prend l'exemple de la région Rhône-Alpes pour illustrer son propos. Bien qu'il déborde du strict cadre de l'action en faveur de l'aménagement du territoire, votre rapporteur pour avis estime cet exemple tout à fait parlant :

UN EXEMPLE DE LA " CRÉATIVITÉ " FRANÇAISE
EN MATIÈRE DE ZONAGES

LE CAS (BANAL) DE LA RÉGION RHÔNE-ALPES

(SOURCE INSEE)

Nombre de zones

Zonages

Date de création

12

Chambres de Commerce et d'Industrie

1702

292

Trésoreries

1804

12

Caisses d'allocations familiales

1918

62

Régions agricoles

1946

172

Unités urbaines

1952

147

Groupements de communes à fiscalité propre

1959

24

Centre des Impôts fonciers

1960

87

Centre des Impôts

1960

22

Périmètres de transports urbains

1960

2

Académies et 46 contrats scolaires

1965

37

Réserves naturelles

1967

58

Agences locales pour l'emploi

1970

544

Codes postaux

1972

18

SDAU

1973

4

Zones défavorisées de montagne

1975

11

Secteurs sanitaires

1977

76

Bassins d'emplois

1979

40

Bassins d'habitat régionaux

1980

20

PAIO et 35 missions locales

1982

3

Zones d'aménagement du territoire

1982

1931

Zones naturelles d'intérêt écologique Faunistique et floristique

1982

27

Zones d'emplois

1983

30

Bassins de formation

1984

1

Périmètre à neige

1985

3

Zones Objectifs 2

1989

1

Zone Objectif 5b

1989

34

Zones d'emploi formation

1989

57

Commission locales d'insertion

1989

42

Zones touristiques

1990

207

Bassins de vie

1992

49

Contrats globaux de développement

1993

2

Territoires ruraux de développement prioritaire

1994

4

Zones à risques naturels majeurs

1995

40

Aires Urbaines

1996

Source : rapport Auroux, page 13.

- Une situation qui génère surcoûts et inefficacité

Le zonage devient même, d'après le rapport, un obstacle au développement et un facteur de coûts supplémentaires et d'inefficacité des interventions publiques. Le constat d'un besoin de réforme est unanimement partagé par les acteurs locaux.

b) Les propositions du rapport

Au-delà des " principes des recommandations " qu'expose le rapport (notamment le développement de " territoires de projets " pour permettre à chacun d'être " acteur sur son territoire vécu " et de" substituer une logique de projets " à une " logique de guichet " "), un certain nombre de propositions concrètes sont formulées.

- L'échelon pertinent au sens du rapport Auroux

Prônant l'émergence de " territoires de projets " contractualisés, le rapport Auroux suggère qu'elle se réalise dans le cadre :

- de l'agglomération urbaine seule ;

- du pays rural seul ;

- ou d'une association des deux.

- La simplification des zonages existants

Le rapport suggère de simplifier les zonages nationaux , pour n'avoir plus que deux grandes catégories de zonage :

- les " zones de soutien " : dont certaines seraient à vocation urbaine, d'autres à vocation rurale et bénéficieraient principalement d'allégements fiscaux et sociaux ;

- les " zones d'intervention économique " qui jouiraient en outre d'aides et de subventions publiques à l'emploi.

SYNTHÈSE DE QUELQUES PROPOSITIONS DU RAPPORT AUROUX


Zonages à supprimer ou à redéfinir

Zonages à maintenir ou à étendre

Zonages à créer

- Territoires ruraux de développement prioritaires (TRDP) ;

- Zones d'aménagement du territoires (ZAT) : réflexion sur l'action de la PAT ;

- Sites protégés, sites naturels protégés, zones sensibles à la pollution, zones littoral, SAGE, ZNIEFF... regroupées dans les " zones naturelles et sensibles ".

- Zones de revitalisation rurales (ZRR)

- Zones montagne

- Zones de redynamisation urbaine (ZRU) : fusion avec les zones urbaines sensibles (ZUS) ;

- zones franches urbaines (ZFU)

- Zonage prioritaire ultrapériphérique (ZPU) coïncidant avec le zonage européen d'éligibilité à l'objectif 1 (pour les DOM)

Votre commission s'interroge sur la cohérence de ces propositions avec certaines positions défendues par l'un ou l'autre des membres du Gouvernement (maintien des zones franches urbaines, remise en cause des ZNIEFF...).

2. Le rapport Trousset sur la réforme des politiques structurelles communautaires

M. Pierre Trousset, Président du Conseil économique et social de la région Centre, Président de l'Assemblée permanente des présidents de conseils économiques et sociaux régionaux a été chargé par Mme Dominique Voynet et M. Jean-Jack Queyranne, à la suite du CIADT du 15 décembre 1997, de la rédaction d'un " rapport des évaluations conduites sur les programmes communautaires en cours afin de prendre la mesure et de se prononcer sur la pertinence des interventions conduites dans le cadre de ces programmes " 19( * ) .

a) Un apport majeur à la politique d'aménagement du territoire, confronté à des défis d'envergure

Votre rapporteur pour avis ne s'étendra pas sur les éléments du constat dressé par M. Trousset, qui convergent avec les analyses du chapitre 1er du présent rapport.

Rappelons seulement que :

- la politique structurelle européenne est un élément essentiel pour la politique française d'aménagement du territoire : sur la période de 1994-1999, notre pays aura bénéficié au total de près de 100 milliards de francs de financements communautaires, accompagnés de 200 milliards de fonds nationaux.

Plus de 55 milliards de fonds européens auront été affectés en France aux objectifs prioritaires 1 et 5b, concernant 27 millions d'habitants ;

- l'élargissement de l'Union européenne entraîne des interrogations sur " la place réservée à la France dans les politiques structurelles et sur l'avenir de la politique agricole commune ".

b) La France n'a pas tiré le meilleur partir des fonds de la politique structurelle européenne

Le rapport estime qu'" Au cours de la présente période, la France ne s'est pas donné les moyens de permettre aux politiques structurelles de l'Union européenne toute l'efficacité autorisant une véritable ambition en termes de cohésion territoriale [...]

L'Etat [...] n'a pas pris des mesures nécessaires, tant dans le cadre de l'élaboration des programmes que dans la mise en oeuvre de ceux-ci, pour garantir l'efficacité optimale des actions ".


Le rapport croit pouvoir discerner plusieurs causes à cette situation :

- l'insuffisante réflexion stratégique préalable ;

-l'absence de " lisibilité " sur le rôle de la péréquation dans la répartition entre les régions ;

- la déficience des procédures d'instruction de programmation et de contrôle . Le rapport indique que " certaines appréciations internes à l'administration sur les missions des services de l'Etat dans la gestion du FEDER parlent même de situation inquiétante. Les nombreux retards dans la mise en oeuvre des procédures d'engagement sont pour partie liés à la qualité de préparation des dossiers des porteurs de projets. L'engagement des fonds communautaires semble avoir été la préoccupation principale des gestionnaires [...] [qui] ne semblent pas avoir pris la mesure [...] du suivi des opérations en cours [...] se contentant souvent de certification de dépenses sans véritable contrôle. Cette situation, outre qu'elle provoque un retard certain dans la mise en place des paiements, fait prendre un risque sérieux de demander le remboursement par la Commission européenne. [...] " ;

- la complexité des circuits financiers

Tant les circuits financiers européens que la procédure de rattachement budgétaire opérée en France allongent les délais de paiement et maintiennent une trésorerie importante au niveau de l'Etat (environ 5 milliards de francs fin 1996 sur les objectifs 1 et 2), faisant courir le risque, en cas de sous-consommation des crédits communautaires, d'une demande de remboursement de la part de l'Union européenne.

Le rapport observe que " l'ensemble de ces considérations conduit de nombreux bénéficiaires finals à attendre entre un et deux ans le paiement des actions réalisées ".

Votre commission s'inquiète de cette situation, qu'elle a déjà dénoncée et dont elle pense qu'elle nuit aux intérêts de notre pays en accréditant l'idée que la France n'a pas besoin des crédits communautaires.

c) Les prépositions d'amélioration autour d'une " coresponsabilité " Etat-région

Souhaitant une co-gestion des procédures entre l'Etat et la région, M. Pierre Trousset propose :

- de lancer une réflexion stratégique et de réunir la Conférence régionale d'aménagement et de développement du territoire ;

- de renforcer la cohérence entre élaboration des contrats de plan Etat-région et politiques structurelles

La mise en place de cellules locales Etat-région permettrait de préparer l'instauration et la programmation des projets éligibles aux contrats de plan comme aux documents de programmation européens (DOCUP) ;

- d'améliorer les circuits financiers : délégation automatique et immédiate aux préfets de région, création d'une agence financière pour éviter le rattachement, etc...

3. Le rapport Chérèque sur les contrats de plan Etat-région 2000-2006 : " plus de région et mieux d'Etat "

A la suite du CIADT du 15 décembre 1997, la ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement a confié à M. Jacques Chérèque, ancien ministre de l'aménagement du territoire, par une lettre de mission datée du 2 février 1998, la rédaction d'un rapport destiné à éclairer l'élaboration des futurs contrats de plan Etat-région.

La ministre considère, en effet, que " la préparation des prochains contrats de plan, qui commencera dès l'année 1998, doit être l'occasion de réévaluer complètement cette procédure, dans son contenu comme dans ses modes d'élaboration et de mise en oeuvre, afin d'en faire à nouveau un outil privilégié d'aménagement du territoire et de planification décentralisée ".

M. Jacques Chérèque a remis son rapport en mai 1998.

a) Le constat : " les contrats de plan Etat-région, un exercice positif qui doit être renouvelé "

Le rapport constate tout d'abord que " les contrats Etat-région ont globalement permis de relever les défis posés par l'impératif de la restructuration urgente de nos industries de base dans les années 80 ".

Pourtant, il estime que " cette sollicitation de l'Etat vis-à-vis des collectivités territoriales a pris parfois l'allure d'une sorte de " marchandage " qui s'est exercé au détriment d'autres enjeux non moins décisifs comme la réduction des inégalités de développement ".

S'agissant du mode d'élaboration des contrats, M. Jacques Chérèque considère que : " Consacrant des dizaines de milliards de francs aux grands équipements, les partenaires ont [...] confiné le débat au sommet , dans des limites trop étroites [...] pour qu'il favorise la reconnaissance de l'échelon régional comme instrument décisif pour la promotion d'un nouvel aménagement du territoire " .

Concluant toutefois à la nécessité de poursuivre l'effort de contractualisation entre l'Etat et les régions, le rapport Chérèque établit certaines propositions.

b) Les propositions

PRINCIPALES PROPOSITIONS DU RAPPORT CHÉRÈQUE

Affichage clair des orientations et objectifs qu'entend poursuivre le Gouvernement ;

Le Schéma régional d'Aménagement du Territoire (SRADT), sous une forme de projet régional, deviendra le cadre de référence pour tous les partenaires associés.

Les préfets de région définiront la stratégie de l'Etat dans la région, compte tenu des schémas de services, prévus par le projet de loi d'orientation pour l'aménagement durable du territoire.

Les présidents des Conseils régionaux seront invités, sans délai, à élaborer leur projet régional de développement et d'aménagement de leur territoire (PRADT).

La conférence régionale d'aménagement et de développement du territoire (CRADT) pourrait servir de cadre co-partenarial (Etat-région) pour réunir tous les acteurs du développement régional et, ainsi, élaborer dans ses grandes lignes, le projet régional, duquel sortira le contrat Etat-région.

L'architecture du contrat doit s'exprimer en deux éléments politiquement égaux, et financièrement équilibrés : le développement macro-régional, et le développement infra-régional : le volet concernant le développement macro-régional constituera une sorte de " matrice " de la contractualisation sur des objectifs correspondant aux priorités de l'Etat : infrastructures et grands équipements indispensables, en nombre limité.

Le volet infra-régional traduira une vraie volonté de décentralisation, autour d'une approche homogène ; celle du " projet de territoire " : territoire d'agglomération ou territoire de pays.

Le contrat d'agglomération, comme le contrat de pays, devrait découler de la " matrice " que constituera le contrat conclu entre l'Etat et la région. Il s'inscrira dans la logique et la cohérence d'un développement global régional, consacré par le contrat Etat-région, signé exclusivement par le préfet de région et le président du conseil régional.

La participation financière de l'Etat, pour être efficace, devrait également avoir un caractère d'enveloppe globale. Un fonds national spécial des contrats Etat-région pourrait être créé, globalisant les interventions financières de chaque ministère pour la durée des contrats et, ainsi, s'affranchir de l'annualité budgétaire. Un fonds régionalisé d'aménagement du territoire est souhaitable dans chaque région.

La dimension environnementale n'est pas un " supplément d'âme " au projet. Elle en est une composante structurelle. Son intégration conditionnera l'engagement financier de l'Etat (Eco conditionnalité).

La durée des contrats doit s'harmoniser avec le calendrier des fonds structurels européens (sept ans). On peut imaginer que les stratégies mises en oeuvre par les contrats portent bien sur une durée de sept ans, mais que les engagements réciproques effectifs ne soient inscrits que pour une phase programmatique de trois ans, et donc soumis à évaluation, au terme de cette phase, pour reconduction ou modification...

4. Le rapport Morvan

A l'issue des décisions du CIAT de décembre 1997, c'est par une lettre de mission du 19 février 1998 que Mme Dominique Voynet demandait à M. Yves Morvan, professeur d'université et président du Comité économique et social de la région Bretagne, de mener une " mission de réflexion et de proposition concernant le renforcement des conférences régionales en matière de planification territoriale ". " Je vous demande dans cette perspective " , continuait la lettre de mission, " d'examiner les conditions et les conséquences d'un éventuel changement de statut des schémas régionaux d'aménagement et de développement du territoire au profit de documents prescriptifs ".

Après avoir estimé qu'une conception renouvelée de l'aménagement du territoire était nécessaire, devant l'émergence d'un pouvoir de " gouvernance " des régions, le rapport Morvan propose sa conception du schéma régional d'aménagement.

Considérant qu'une telle planification territoriale régionale est nécessaire pour la mise en cohérence, l'articulation et la participation qu'elle permet, le rapport prône la mise en place de projets de développement d'aménagement du territoire régional , présentés par la région au nom des autres collectivités et acteurs (pays et agglomérations notamment) qui, en déclinant les prescriptions nationales, seraient un " instrument de débat public " et la base nécessaire aux contrats Etat-région.

Elaboré sous la responsabilité de la région, il serait composé de :

- un document prospectif ;

- une charte de développement ;

- un schéma régional d'aménagement.

Contrairement à l'idée initiale du Gouvernement, le rapport propose qu'un tel schéma régional n'ait pas de portée normative. Ces propositions ont en partie été intégrées au projet de loi d'orientation.

B. LES PROPOSITIONS DE LA COMMISSION D'ENQUÊTE DU SÉNAT SUR LES GRANDS PROJETS D'INFRASTRUCTURES TERRESTRES D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Votre rapporteur pour avis ne peut passer sous silence la contribution majeure de la Haute Assemblée au débat sur la politique d'aménagement du territoire, publiée sous forme du rapport de la commission d'enquête précitée sur le devenir des grands projets d'infrastructures terrestres d'aménagement du territoire dans une perspective de développement et d'insertion dans l'Union européenne.

Votre commission estime, comme la commission d'enquête, que sans tomber dans l'excès d'une politique du " tout béton ", l'aménagement du territoire ne peut se passer d'une réflexion approfondie sur les infrastructures.

Certaines propositions d'avenir, comme le concept d'autoroutes évolutives à coût réduit, ou " autoroutes allégées " ont été avancées par la commission d'enquête.

Ce rapport, intitulé : " Fleuve, rail, route : pour des choix nationaux ouverts sur l'Europe " propose une politique alternative en matière d'infrastructures terrestres.

Votre commission souhaite voir aboutir ces nombreuses et intéressantes propositions, souvent novatrices, dont elle se contentera de rappeler ici les plus essentielles :

PRINCIPALES PROPOSITIONS DU RAPPORT " FLEUVE, RAIL, ROUTE : POUR DES CHOIX NATIONAUX OUVERTS SUR L'EUROPE "

RÉSEAU FLUVIAL

- soutenir et achever la réorganisation et la modernisation de la batellerie française , ainsi que le développement d'une batellerie artisanale compétitive ;

- achever la réfection du réseau existant -spécialement celle du réseau à grand gabarit- ;

- améliorer la desserte fluviale du Port du Havre

- choisir rapidement le tracé du canal Seine-Nord afin de lancer les études d'avant projet et de ne pas retarder sa construction.

RÉSEAU FERROVIAIRE

- poursuivre la réalisation d'un réseau à grande vitesse dans une perspective européenne grâce à un phasage des investissements privilégiant les projets les plus rentables ;

- accroître les capacités du transport ferroviaire de marchandises en adoptant des conditions d'exploitation du réseau plus favorables au fret et en réalisant des investissements destinés à remédier à la saturation de l'infrastructure sur certains noeuds ferroviaires stratégiques ;

- établir des liaisons dédiées au transport de fret sur l'axe Nord-Sud afin de créer un " Rhin-Rhône d'acier " et sur l'axe Est-Ouest, notamment dans la perspective d'une amélioration des dessertes des ports français ;

- définir une logique nationale de développement du transport combiné et remédier à la saturation des équipements existants.

RÉSEAU AUTOROUTIER

- Instaurer une véritable procédure de programmation autoroutière, décidée et revue tous les cinq ans par le Parlement et comprenant les trois éléments nécessaires à sa réalisation : une définition des travaux (construction, réhabilitation), un échéancier, des enveloppes d'investissement assorties de modalités de financement.

- Définir un concept d'autoroute évolutive à coût réduit (autoroute allégée), initialement à deux fois une voie, adapté à une intensité kilométrique inférieure ou égale à 10.000 véhicules/jour.

- Réformer en profondeur le système de financement des autoroutes en établissant le principe (et non plus l'exception) de l'autoroute à péage, en transformant les sociétés d'autoroutes en de véritables entreprises publiques concessionnaires, en adaptant la durée des financements à la durée de vie des infrastructures, en faisant du Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables l'instrument privilégié de l'action de l'Etat sur le réseau non concédé (construction et entretien) par une réforme de ses recettes (remplacement de la taxe d'aménagement du territoire par un autre prélèvement) et de ses dépenses (remplacement des dépenses autoroutières par des dépenses routières et d'entretien).

- Appliquer les directives européennes comme elles doivent l'être en matière de péage, de TVA et de mise en concurrence régulière des concessions (déjà octroyées ou à venir), en défendant toutefois le principe indispensable de la péréquation, au sein du réseau concédé, entre liaisons réalisées et liaisons à construire.

Votre commission entend contribuer, à l'occasion de la discussion à venir du projet de loi d'orientation présenté par Mme Dominique Voynet, à donner à ces propositions l'avenir qu'elles méritent.

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