4. La prise en compte des conséquences sociales et économiques des restructurations

La mise en oeuvre des restructurations, nécessaire pour moderniser notre outil de défense, et pour adapter celui-ci aux défis de la professionnalisation comme à une contrainte budgétaire durable, s'appuie sur un dispositif d'accompagnement social et économique relativement complet.

a) Un plan d'accompagnement social ambitieux

Le plan d'accompagnement social mis en oeuvre parallèlement à la programmation 1997-2002 s'est inspiré, en les élargissant, des mesures adoptées dès les restructurations de 1993 dans le cadre du programme "formation et mobilité".

(1) Mesures destinées aux personnels civils

Pour les personnels civils, le ministère de la défense garantit le reclassement de chacun en excluant tout licenciement, ce qui implique une politique de formation particulièrement vigoureuse. La mobilité géographique se pratique sur la base du volontariat.

Par ailleurs, l'aide à la mobilité géographique s'appuie sur :

- une indemnité exceptionnelle de mutation (entre 9 000 et 35 000 F) à laquelle s'ajoute un complément spécifique et, pour les ouvriers, une indemnité de conversion,

- le maintien de la rémunération antérieure pendant un an dans les cas où le nouveau poste implique la perte de certains avantages indemnitaires,

- la prise en charge du déménagement ainsi qu'une aide exceptionnelle à l'acquisition d'un nouveau logement,

- le bénéfice d'une période de prémutation de deux mois, sous le régime des frais de déplacement, afin de faciliter l'adaptation dans le nouvel emploi.

Le coût d'une mobilité s'élèverait à 75 000 F pour le ministère de la défense, si l'on totalise ces diverses aides.

Les personnels civils bénéficient également d'une aide à la mobilité fonctionnelle, qui repose sur la formation des intéressés et l'amélioration de leur niveau de qualification. La formation de reconversion consentie par le ministère de la défense peut ainsi durer jusqu'à un an.

Le régime des aides au départ, enfin, est particulièrement avantageux, pour les fonctionnaires civils et, surtout, pour les ouvriers d'Etat.

Le régime dit du dégagement des cadres applicable aux ouvriers d'Etat âgés de 55 ans au moins et dont le site d'emploi est en restructuration permet, en effet, le maintien quasi intégral de la rémunération d'activité. En outre, le plafond de l'indemnité de départ volontaire versée aux ouvriers qui acceptent de cesser leurs activités par anticipation atteint désormais 300 000 francs. Le dispositif applicable aux personnels ayant le statut de fonctionnaire est légèrement moins favorable (dispositif dit de la cessation anticipée d'activité, prévu par l'article 90 de la loi de finances rectificative pour 1992).

Les personnels civils ont également vocation à bénéficier de mesures de reclassement dans d'autres administrations que la défense. Le nombre d'intéressés est cependant resté modeste, malgré une circulaire du Premier ministre du 6 septembre 1996, tendant à faciliter la mise à disposition des ouvriers d'Etat et le détachement de fonctionnaires de la défense dans les autres administrations de l'Etat et, en particulier, les services déconcentrés.

(2) Mesures destinées aux personnels militaires

Les personnels militaires étant soumis à l'obligation de mobilité du fait de leur statut, les mesures qui leur sont destinées visent essentiellement à faciliter le logement et le travail du conjoint.

La loi du 19 décembre 1996 relative aux mesures en faveur du personnel militaire dans le cadre de la professionnalisation des armées prévoit une incitation au départ volontaire (par intégration dans les administrations civiles, retraite avant la limite d'âge ou attribution d'un pécule de départ), qui doit être attribuée en priorité aux personnels touchés par les restructurations des implantations militaires, ainsi qu'un renforcement des indemnités compensant les conséquences financières d'une mobilité géographique.

b) L'accompagnement économique des restructurations

De manière générale, les restructurations de la défense sont décidées après analyse de l'incidence de toute mesure projetée en termes d'emploi et d'aménagement du territoire. Cette étude est effectuée par la délégation aux restructurations, placée auprès du secrétaire général pour l'administration du ministère de la défense. Parmi les éléments d'appréciation figurent le taux de chômage du bassin d'emploi, les entreprises présentes sur le site, le poids de l'unité militaire dans l'économie locale... Les mesures relatives à la période 2000-2002 ont été élaborées après expertise de la DATAR.

Les mesures d'accompagnement de la tranche 2000-2002 des restructurations ont été élaborées dans le cadre du comité interministériel pour les restructurations de défense, présidé par le Premier ministre.

Ces mesures s'appuient sur le FRED (fonds pour les restructurations de défense), et sur des sociétés de conversion.

. Le FRED , dont les crédits sont imputés au chapitre 66-50 du budget de la défense, intervient dans les bassins d'emplois confrontés à une baisse significative de la présence militaire ou de l'activité industrielle de défense, afin d'atténuer les conséquences économiques de cette évolution. Les crédits prévus au titre du FRED pour la période 1997-2000 s'élèvent en moyenne annuelle à 157 millions de francs, au lieu de 100 millions de francs en moyenne annuelle avant 1997. En 1999, la dotation devrait atteindre 202 millions de francs. Les moyens mobilisés par le FRED visent à susciter le développement de nouvelles activités économiques (par le financement d'actions collectives ou l'octroi d'aides à l'investissement dans les zones affectées par les restructurations ; le FRED permet également d'aider à la reconversion des emprises libérées par la défense).

. Les sociétés de conversion ont pour mission de consentir des prêts participatifs ou à taux bonifiés à des PME créatrices d'emplois. En 1999, 240 millions de francs devraient être mobilisés par les deux sociétés de conversion opérant dans les zones affectées par les restructurations de défense (la Sodie, filiale d'USINOR et la Sofred, filiale de GIAT Industries), et viseront également à constituer un fonds de garantie auprès de la banque de développement des PME (BDPME), pour permettre à celle-ci de garantir des prêts accordés à des conditions favorables à des PME.

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