AVANT-PROPOS

Mesdames, Messieurs,

Le présent rapport analyse les crédits rassemblés au sein de deux agrégats, intitulés " Politique de santé publique " et " Offre de soins ", parmi les six que comprend cette année le fascicule budgétaire consacré à la santé et à la solidarité.

Ces crédits, d'un volume très modeste de 3,79  milliards de francs -à comparer avec les 79,9 milliards de francs du budget de la santé et de la solidarité- affichent une très faible progression de 0,2 %.

A structure constante cependant, si l'on tient compte de la débudgétisation du financement des centres d'hygiène alimentaire et d'alcoologie, la progression des crédits de la santé est de 3,6 %.

Votre commission approuve cette progression : elle a en effet constamment défendu l'idée selon laquelle les crédits du budget de la santé, à condition bien sûr d'être convenablement utilisés, étaient utiles et méritaient des redéploiements en provenance d'autres secteurs de l'action publique.

Notre système de santé, en effet, demeure trop orienté vers le curatif et le budget de la santé constitue le premier outil d'impulsion pour le financement d'actions préventives et d'adaptation de l'offre de soins.

Le présent projet de budget comporte des points très positifs, au premier rang desquels la mise en oeuvre des dispositions de la loi du 1 er juillet 1998 tendant au renforcement de la veille et de la sécurité sanitaires. Votre commission y est d'autant plus sensible que cette réforme est issue d'une proposition de loi sénatoriale de nos collègues Claude Huriet et Charles Descours, résultant elle-même des travaux d'une mission d'information conduite par la commission des Affaires sociales.

Votre commission approuve aussi l'augmentation des crédits en faveur du renforcement de l'accès aux soins des plus démunis, qui ne remplace pas, toutefois, l'institution d'une couverture maladie universelle.

Elle approuve aussi l'amélioration du dépistage, de la prévention et de la surveillance épidémiologique de l'hépatite C que prévoit le présent budget.

En revanche, elle déplore l'indigence des crédits de la lutte contre le tabagisme et le recours au Comité national de lutte contre le tabagisme (CNCT) pour mettre en oeuvre une politique publique importante, la baisse des crédits de l'aide médicale urgente et l'insuffisance des moyens du fonds d'investissement pour la modernisation des hôpitaux.

Pour l'ensemble de ces raisons, votre commission a émis un avis de sagesse pour l'adoption des crédits de la santé.

I. LE PROJET DE BUDGET PERMET LA MISE EN OEUVRE DE LA RÉFORME, D'INSPIRATION SÉNATORIALE, DE LA VEILLE ET DE LA SÉCURITÉ SANITAIRES

Le Gouvernement affiche comme prioritaire la mise en oeuvre de la loi n° 98-535 du 1 er juillet 1998 relative au renforcement de la veille sanitaire et au contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à l'homme.

Cette réforme constitue l'aboutissement des travaux de votre commission, engagés par une mission d'information présidée par M. Charles Descours, et qui a donné lieu à un rapport de M. Claude Huriet.

La proposition de loi issue de ces travaux a été approuvée dans son contenu par le Gouvernement dirigé par M. Alain Juppé, Premier ministre, sous l'impulsion de M. Hervé Gaymard, secrétaire d'Etat chargé de la santé et de la sécurité sociale.

Le nouveau Gouvernement ne s'est pas écarté de cette position et a favorisé l'inscription de la proposition de loi à l'ordre du jour du Parlement. Il propose aujourd'hui, dans le projet de loi de finances, d'adopter les crédits qui en permettront la mise en oeuvre.

A. LE BILAN D'ACTIVITÉ DES AGENCES EXISTANTES ET DU RÉSEAU NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE

La réforme du 1 er juillet 1998 renforce les règles de sécurité sanitaire applicables à de nombreux produits destinés à l'homme.

Elle met aussi en place trois nouveaux établissements : l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) et l'Institut de veille sanitaire (IVS).

L'agence chargée des produits de santé se substituera à l'Agence du médicament et, pour ce qui concerne leurs missions de contrôle sanitaire externe, à l'Agence française du sang et à l'Etablissement français des greffes. L'Institut de veille sanitaire se substituera au Réseau national de la santé publique et aura des attributions notablement élargies par rapport à celles antérieurement dévolues à cet organisme.

Il convient donc, avant l'installation des nouveaux établissements, qui devrait intervenir au début de l'année prochaine, de dresser un bilan d'activité des organismes existants.

1. L'Agence du médicament

L'Agence du médicament, établissement public administratif créé par la loi du 4 janvier 1993 relative à la sécurité en matière de transfusion sanguine et de médicament, a été installée à Saint-Denis au cours de l'année 1993, à l'exception des services de la Direction des laboratoires et des contrôles ; certaines unités de cette direction ont rejoint le site en mars 1994.

En 1996 et 1997, les laboratoires de contrôle de l'Agence se sont installés sur des nouveaux sites plus fonctionnels : les laboratoires chargés du contrôle des médicaments immunologiques, à Lyon (Domilyon) et les laboratoires de contrôle de Montpellier dans de nouveaux locaux sur le site de Vendargues : ce laboratoire est plus particulièrement destiné au contrôle des médicaments chimiques.

La réimplantation des derniers laboratoires sur le site de Saint-Denis s'achèvera à la fin de l'année 1998. Ces laboratoires seront destinés aux contrôles et aux analyses concernant les médicaments protéiques, les produits issus des biotechnologies et le contrôle des produits sanguins et des produits de thérapie cellulaire.

Il est prévu que la future agence de sécurité sanitaire des produits de santé soit installée à Saint-Denis sur le site de l'actuelle Agence du médicament : il est donc cohérent que le projet de rapprochement des laboratoires soit mené à bien jusqu'à la fin de l'année.

a) Le budget et les effectifs de l'Agence

Les moyens financiers de l'Agence reposent pour l'essentiel sur:

- des crédits budgétaires d'Etat ;

- et des ressources propres (droits, taxes et redevances directement rattachés au budget de l'Agence) et acquittées par les industriels (autorisation de mise sur le marché, taxe sur les spécialités pharmaceutiques, enregistrement des réactifs de laboratoire).

Ils se sont établis, en 1998, à 402 millions de francs contre 465 millions de francs (dont 124,8 millions de francs d'emprunt) en 1997, 316 millions de francs en 1996 et 273 millions de francs en 1995.

Compte tenu d'une décision modificative, le budget de l'Agence pour 1998 s'est finalement élevé à 432 millions de francs : la part des droits, taxes et redevances perçus sur l'industrie et les laboratoires d'analyse de biologie médicale dans les ressources globales de l'Agence représentait environ 52 % de ce budget.

Les effectifs employés par l'Agence du médicament sont passés de 430 fin 1994 à 611 au 31 décembre 1997. Les emplois des personnels relevant du ministère chargé de la santé ont été progressivement transférés sur le budget de l'Agence du médicament ; cette opération a été achevée par le transfert de 19 emplois de personnels administratifs titulaires dans le cadre de la loi de finances pour 1997.

b) L'activité de l'Agence du médicament

Depuis 1993, les procédures d'évaluation et de contrôle ont été rénovées, les retards accumulés dans les années précédant sa création ont été résorbés et de nouvelles missions ont été prises en charge par l'établissement.

En juin 1995, le conseil d'administration de l'Agence a approuvé les orientations stratégiques de l'Agence. Cinq axes ont été retenus :

- conforter la place de l'Agence au sein de l'Europe du médicament ;

- renforcer la participation de l'Agence à l'élaboration et à la définition des nouvelles politiques de santé publique ;

- développer l'information sur le médicament et le réactif de laboratoire ;

- accroître le rôle de l'Agence en matière de formation (initiale et continue) ;

- renforcer l'action internationale de l'Agence du médicament.

L'activité de l'Agence s'est orientée, depuis cette date, autour de ces cinq axes. L'analyse de son activité effectuée dans le cadre de la mission d'information sur les conditions du renforcement de la veille sanitaire et de la sécurité sanitaire des produits destinés à l'homme a montré que son bilan d'activité était satisfaisant et donnait raison au Sénat d'avoir pris l'initiative de la création de l'Agence du médicament en 1993.

2. L'Agence française du sang

Créée en juillet 1992 sous forme d'un groupement d'intérêt public, l'Agence française du sang a été transformée en établissement public administratif de l'Etat par la loi du 4 janvier 1993.

a) Les missions et le statut

L'Agence française du sang a contribué à la définition de la réglementation relative à la sécurité transfusionnelle et a contrôlé, par les interventions de son service d'inspection, le respect de la réglementation sanitaire par les établissements de transfusion sanguine. Elle a développé des missions d'intérêt général pour le secteur transfusionnel, telles que la promotion du don, la formation des personnels en liaison avec l'Institut national de la transfusion sanguine et la recherche transfusionnelle avec le conseil scientifique. Elle a également mis en oeuvre le dispositif d'hémovigilance, qui permet de recenser et de prévenir les incidents transfusionnels immédiats ou retardés ; enfin, elle a défini l'organisation territoriale des activités transfusionnelles en France.

Son action, aux termes de la loi, a tendu à assurer la satisfaction des besoins des malades en produits sanguins labiles présentant le meilleur degré de sécurité et à faciliter l'adaptation de la transfusion sanguine aux évolutions scientifiques et techniques dans le respect des règles éthiques : non-lucrativité, bénévolat, anonymat du don.

b) Les actions menées depuis la création de l'établissement

L'Agence a élaboré ou actualisé des références médico-techniques

L'ensemble des règlements prévus par la loi ont été homologués par le ministre chargé de la santé : ils sont relatifs à la liste des 92 produits sanguins labiles, à leurs caractéristiques, et aux bonnes pratiques de prélèvement, de préparation, de distribution et de qualification biologique des dons. Les recommandations relatives à la transfusion autologue et au suivi des receveurs ont également été rédigées.

Elle a mis en place un dispositif de contrôle médico-technique des établissements

L'Agence est chargée de veiller au respect des textes normatifs. A cette fin, ses agents habilités effectuent des missions d'inspections médico-techniques auprès des établissements de transfusion sanguine en liaison avec les services déconcentrés de l'Etat. Tous les sites transfusionnels, au nombre de 165 sites relevant des 43 établissements, ont fait l'objet de contrôles par le service d'inspection. Ces contrôles ont débouché sur des mesures correctives diverses allant de l'adaptation jusqu'à la suspension d'agrément, la cessation de certaines activités et le transfert d'activités.

Elle a organisé un dispositif d'hémovigilance

La mise en oeuvre de l'hémovigilance a été structurée par la nomination des coordonnateurs placés auprès des DRASS et des correspondants dans les établissements de santé et les établissements de transfusion sanguine. Les outils de l'hémovigilance ont été mis en place : il s'agit de la traçabilité des produits sanguins labiles qui permet l'échange d'information sur les produits transfusés et les receveurs entre les hôpitaux et les établissements de transfusion, de la généralisation du numéro de don unique qui permet de sécuriser les échanges de produits sanguins, et enfin de l'informatisation des fiches d'incidents transfusionnels notifiés à l'Agence. Un réseau informatique consacré à l'hémovigilance a aussi été créé.

Elle a développé des actions de recherche transfusionnelle

Pour assurer le développement des thérapeutiques et techniques nouvelles en transfusion, l'Agence a engagé le financement de projets de recherche qui ont été validés et évalués par son Conseil scientifique, pour un budget d'environ 2,3 millions de francs chaque année : ces projets ont été réalisés par les établissements de transfusion et par l'Institut national de la transfusion sanguine.

Elle a mis en oeuvre la nouvelle organisation transfusionnelle prévue par la loi

La mise en place de l'ensemble du dispositif prévu par la loi du 4 janvier 1993 a été menée à son terme avec, en mai 1995, l'agrément des nouvelles structures transfusionnelles et la fin de la période transitoire ouverte par la loi.

En concertation avec les DRASS, l'Agence a ainsi élaboré les schémas d'organisation de la transfusion sanguine dans chacune des régions métropolitaines et d'outre-mer, schémas qui ont été approuvés par les arrêtés ministériels du 27 février et du 22 mars 1995. Les regroupements des activités en vue de permettre une sécurité transfusionnelle homogène sur tout le territoire ont permis la constitution d'un nombre plus restreint d'établissements de transfusion (43 contre 140). Leurs directeurs ont été agréés par le Président de l'Agence en 1996.

Au total, l'autosuffisance en produits sanguins labiles a été préservée : malgré une baisse régulière des prélèvements (- 5,84 % en 1996 et - 4,35 % en 1997), la France demeure autosuffisante en produits sanguins labiles du fait d'une limitation des prescriptions de transfusion et des quantités de sang utilisées, même si des ajustements sont nécessaires entre établissements pour équilibrer l'offre et la demande de produits notamment lors de certaines périodes de l'année.

Enfin, la réforme de la tarification des produits sanguins labiles a été mise en oeuvre. Les conclusions du rapport IGF/IGAS de mai 1996 avaient, en effet, mis en évidence la nécessité de procéder à l'aménagement du système de tarification qui ne valorisait pas assez les produits de base et surestimait la valeur des opérations de transformation.

Dans ce contexte, la démarche d'ensemble de la réforme a été entreprise selon trois axes :

- la révision des tarifs de cession des produits sanguins labiles;

- la redéfinition des tarifs du plasma destiné au fractionnement ;

- et la réévaluation de l'organisation et du financement de la distribution de produits sanguins labiles.

Cette importante réforme, qui repose sur le principe d'une tarification nationale unique et a été conduite à enveloppe constante pour l'assurance maladie, a été mise en place par un arrêté du 23 décembre 1997.

c) Le budget de l'établissement et son personnel

Le budget de l'Agence, conformément à la loi du 4 janvier 1993, est alimenté par une subvention de l'Etat et une dotation en provenance de l'assurance maladie, seule autre ressource de l'établissement.

Il a atteint, en 1998, 116,3 millions de francs, dont 30,73 millions de francs de subvention de l'Etat, contre 29,35 millions de francs en 1997.

Depuis 1995, le budget et les effectifs de l'Agence ont évolué de la façon suivante :


AFS

Montant du budget (en MF)

Effectifs

1995

104,28

70

1996

100,91

73

1997

106,81

78

1998

116,63

80

L'Agence gère également le Fonds d'orientation de la transfusion sanguine. Il est financé par un prélèvement de 4 % (5 % jusqu'au 1 er avril 1996) sur le montant de la cession des produits sanguins labiles dont le tarif a été relevé au 1 er août 1998 et destiné à subventionner les établissements de transfusion pour les investissements nécessaires à la mise en place des schémas et pour les actions de recherche et de formation. Son budget s'est élevé en 1998, à 141 millions de francs, contre 138 millions de francs en 1997.

3. L'Etablissement français des greffes

a) Les missions et le statut de l'Etablissement

L'Etablissement français des greffes a été créé par l'article 56 de la loi n° 94-43 du 18 janvier 1994. Il s'agit d'un établissement public national sous tutelle du ministre chargé de la santé, qui couvre le champ des greffes d'organes, de tissus, de moelle osseuse et de cellules et est notamment chargé de promouvoir le don d'organes et de tissus, d'enregistrer l'inscription des patients en attente de greffe sur une liste nationale, de gérer cette liste, d'attribuer les greffons, prélevés ou non sur le territoire français, en fonction de règles de répartition homologuées par le ministre, et de préparer des règles de bonnes pratiques dans le domaine des greffes.

L'Etablissement fonctionne en continu, 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Il s'est organisé au niveau territorial sur le mode auparavant retenu par l'association France transplant, avec un siège national et un réseau de sept coordinations interrégionales couvrant le territoire métropolitain et les départements d'outre-mer. A l'heure actuelle, l'Etablissement emploie 90 personnes dont 56 au siège parisien, y compris une permanence de régulation nationale pour les répartitions d'organes. Les coordinations régionales emploient 34 personnes.

Contrairement à l'Agence française du sang ou à l'Agence du médicament, l'Etablissement français des greffes ne dispose pas de corps d'inspection propre. Les contrôles, dans les établissements de santé et les banques de tissus et de cellules, du respect des bonnes pratiques sont donc effectués par les corps d'inspection de l'Etat. Cependant, l'Etablissement apporte son concours pour la délivrance et le renouvellement des différentes autorisations prévues dans le domaine des greffes d'organes, de tissus et de cellules, et participe indirectement au contrôle du respect des bonnes pratiques par l'intermédiaire de sa mission d'évaluation des activités de prélèvement, de greffe et de conservation des organes, tissus et cellules en France.

b) Le budget de l'Etablissement

Le budget de l'Etablissement français des greffes, conformément à la loi du 29 juillet 1994, est alimenté par une subvention de l'Etat et une dotation de l'assurance maladie.

Depuis 1995, le budget et les effectifs de l'établissement ont évolué de la façon suivante :


EFG

Montant du budget (en MF)

Effectifs

1995

54

78

1996

61,55

88

1997

63,24

80

1998

68,77

100

Pour l'année 1998, la subvention de l'Etat s'est élevée à 22,3 millions de francs.

c) Le bilan d'activité de l'Etablissement

La mise en place effective de l'Etablissement a été réalisée au mois de décembre 1994.

Les principales actions conduites par l'Etablissement, au-delà de la mise en place de la régulation nationale, ont concerné l'élaboration des règles de répartition et d'attribution des organes prélevés sur une personne décédée, de règles de bonnes pratiques de prélèvement de tissus, d'organes et de cellules souches hématopoïétiques.

L'Etablissement a participé activement au renforcement de la sécurité sanitaire des greffes. A ce titre, il a été amené à donner son avis dans le cadre des travaux du groupe de sécurité microbiologique de la Direction générale de la santé. Par ailleurs, il a participé à l'élaboration de textes importants, tels que le décret n° 97-306 du 1 er avril 1997, relatif aux conditions d'autorisation des établissements de santé effectuant des prélèvements d'organes et de tissus à des fins thérapeutiques, et le décret n° 97-928 du 9 octobre 1997 relatif aux règles de sécurité sanitaire applicable à tout prélèvement d'éléments ou toute collecte de produits du corps humain et à leur utilisation à des fins thérapeutiques.

L'Etablissement a également entrepris un programme d'information sur le don destiné à lutter contre le manque de greffons. En 1996 et 1997, une campagne a été lancée dans les établissements de santé et auprès des professionnels de santé libéraux. Au cours de l'année 1998, cette campagne d'information a été élargie à l'ensemble de la population : cette action est d'autant plus nécessaire qu'a été mis en place, cette année, le registre national automatisé des refus de prélèvement sur une personne décédée. L'Etablissement a été chargé de la conception et de la gestion de ce registre et il est également tenu d'informer le public de sa mise en oeuvre.

Enfin, l'exercice de ses compétences a conduit l'Etablissement à participer à l'expertise concernant des sujets transversaux tels que l'élaboration de la réglementation relative aux produits thérapeutiques annexes ou l'encadrement des activités relatives aux cellules, y compris celles issues du sang.

4. Le Réseau national de santé publique

a) Le statut et les missions du Réseau

Le Réseau national de santé publique a été créé en 1992 sous forme d'un groupement d'intérêt public constitué entre l'Etat (Direction générale de la santé et Direction des hôpitaux) et deux établissements publics (INSERM et Ecole nationale de la santé publique), pour renforcer le dispositif d'épidémiologie d'intervention en France.

Ses missions de surveillance et d'investigation épidémiologiques ainsi que d'évaluation des risques en matière de maladies infectieuses et de morbidité et de mortalité d'origine environnementale ont été organisées autour de quatre fonctions principales :

- la gestion des systèmes d'information sanitaire (recueil systématique permanent et traitement des données épidémiologiques) ;

- l'animation de réseaux de professionnels de santé ;

- le développement d'une capacité d'investigation en situation d'urgence ;

- le développement d'une expertise méthodologique et technique d'épidémiologie et d'évaluation de risque.

b) Le budget du Réseau

Pour répondre à ses missions permanentes, le Réseau national de santé publique a disposé de moyens propres dont le financement a été assuré par l'Etat sous forme d'une subvention de fonctionnement, de moyens mis à disposition par les membres du GIP et de subventions sur des programmes nationaux ou communautaires.

Le Réseau national de santé publique dispose actuellement d'un effectif global de 82,5 agents. Son budget s'est élevé, en 1998, à 69 millions de francs, alimenté notamment par une subvention de l'Etat de 27,3 millions de francs (contre 14,8 millions de francs en 1996 et 22,1 millions de francs en 1997).

La subvention versée par l'Etat au titre du fonctionnement du Réseau (chapitre 47-12, article 80) a évolué de la façon suivante :


1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

2,4 MF

4,621 MF

13,866 MF

13,866 MF

14,866 MF

22,166 MF

27,367 MF

Dans ce cadre, les activités propres du Réseau national de la santé publique ont été réalisées :

- soit directement par la mise en oeuvre de moyens permanents ;

- soit indirectement en faisant appel à des moyens extérieurs (conventions d'études passées avec des organismes extérieurs, en raison de leur compétence scientifique et de leur domaine d'activités en matière d'épidémiologie).

L'activité du Réseau national de santé publique a également reposé sur les moyens mis en oeuvre par l'Etat dans le cadre des DRASS, avec les Cellules interrégionales d'épidémiologie d'intervention.

c) Bilan d'activité du Réseau

Dès sa création, la priorité du Réseau national de santé publique a été de développer les fonctions d'investigation et d'expertise ; elles se sont notamment exprimées à l'occasion du contrôle de l'épidémie nationale de listériose en août 1993, de l'expertise sur l'hépatite C débutée en fin 1993, et plus récemment lors de l'épidémie de légionellose, à Paris, en juin 1998.

Le développement de ses missions de surveillance s'est effectué dans le domaine des maladies à prévention vaccinale, des maladies respiratoires, des maladies d'origine alimentaire, de la maladie de Creutzfelt-Jacob, des hépatites, des zoonoses et du Sida.

Depuis janvier 1996, le Réseau national de santé publique gère le système national des notifications des maladies à déclaration obligatoire. Les maladies à déclaration obligatoire font ainsi l'objet d'une publication sur le serveur Internet du Réseau ainsi que dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du ministère de la santé.

L'action du Réseau s'est également concrétisée dans le domaine des risques sanitaires d'origine environnementale, comme la pollution atmosphérique en milieu urbain avec la mise en place, dans huit villes, de pôles de surveillance épidémiologique des effets de la pollution atmosphérique sur la santé en milieu urbain. Il s'est également intéressé à la pollution chronique des sols et aux phénomènes de contamination de la chaîne alimentaire et de l'eau par des toxiques et des agents microbiens.

C'est ainsi que le Réseau national de santé publique s'est progressivement structuré en trois unités techniques opérationnelles :

- l'unité des maladies infectieuses (UMI);

- l'unité " santé-environnement " (USE);

- l'unité des systèmes d'information et de la communication (USIC).

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