II. LE RECOURS À L'ERAP NE MODIFIE EN RIEN LE STATUT DE FRANCE TÉLÉCOM

A. FRANCE TÉLÉCOM DEMEURE UNE SOCIÉTÉ A CAPITAUX MAJORITAIREMENT PUBLICS...

Votre rapporteur souhaite insister sur la nature technique du texte. La portée politique de ce projet de loi est en effet extrêmement réduite, puisqu'il ne vise qu'à adapter les modalités de l'exercice, par l'Etat, de son rôle d'actionnaire majoritaire. Mais le statut de France Télécom reste bien identique : une société anonyme à capitaux majoritairement détenus par l'Etat.

Or la majorité d'Etat au capital de France Télécom est le socle constitutionnel sur lequel s'appuie le maintien du statut de fonctionnaire des quelque 112.000 salariés du groupe qui y sont assujettis (soit plus des trois quarts des effectifs en France) 16( * ) . Que cette majorité soit détenue de manière directe ou indirecte est en revanche sans importance, selon l'avis rendu en 1993 par le Conseil d'Etat.

En effet, saisi par le Gouvernement de la question de savoir s'il était constitutionnellement possible de placer des corps de fonctionnaires de l'Etat auprès d'une société anonyme, le Conseil d'Etat avait, dans son avis du 18 novembre 1993, répondu par l'affirmative en indiquant que, dans ce cas, il serait nécessaire que la loi qui porterait création de la société anonyme France Télécom :

« - définisse les missions de service public confiées à cette société et les fasse figurer dans son objet social ;

« - prévoie que le capital de cette société anonyme devra demeurer majoritairement détenu, de manière directe ou indirecte, par l'Etat, responsable en dernier ressort du bon fonctionnement de ce service public national. »


Le statut du personnel de France Télécom n'est donc en rien affecté par le présent projet de loi.

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