B. LES NOUVELLES IMPRIMERIES DU GROUPE AMAURY : DES PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION DANS L'IMPRESSION DES QUOTIDIENS NATIONAUX

La mise en place des nouvelles imprimeries du groupe Amaury témoigne de stratégies des entreprises de presse pour contourner certaines rigidités liées à l'organisation actuelle de la distribution.

Alors que les titres de la presse quotidienne régionale et départementale disposent généralement de leurs propres moyens d'impression (imprimerie dite « intégrée ») à proximité de leur zone de diffusion, les quotidiens nationaux - dont 60 % des ventes sont franciliennes - effectuent une part importante de leur impression dans les imprimeries dites « de la presse parisienne ».

Cinq titres sont imprimés entièrement en région parisienne avant d'être envoyés en province par route, par avion ou par rail : La Croix , Le Figaro , L'Humanité , Le Monde et Le Parisien .

Jusqu'en juin 2003, date d'arrivée à expiration des contrats d'impression liant les éditeurs aux imprimeries décentralisées, les autres titres ( Aujourd'hui en France , Les Echos , L'Equipe , France Soir , L'International Herald Tribune , Libération , Paris Turf , La Tribune ) étaient regroupés au sein d'une coopérative, FAXIMPRESSE, qui assurait une partie de leur impression à travers cinq imprimeries implantées en province, à Lyon, Nantes, Nancy, Toulouse et Vitrolles. L'impression grâce au procédé de la transmission par fac-similé bénéficie d'une aide spécifique à hauteur de 610.000 euros 16 ( * ) .

Des accords sont intervenus en juin 2002 et en avril 2003 entre les éditeurs de la presse quotidienne nationale (y compris le groupe Amaury) et la fédération CGT des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication (FILPAC-CGT) afin de « rechercher des solutions permettant une impression et une distribution améliorées renforçant le pluralisme de l'information sur l'ensemble du territoire », ce qui « implique la définition des droits et des devoirs des parties ainsi que les conditions d'accès au système de fabrication et de distribution décentralisée au sein d'une charte ». Le départ du groupe Amaury de FAXIMPRESSE, après celui de l' International Herald Tribune en 2002, hypothèque toutefois l'avenir de la coopérative.

Annoncée en octobre 2001, la construction par le groupe Amaury de cinq imprimeries en province doit lui permettre de maîtriser sa propre chaîne de fabrication , après être parvenu à distribuer Le Parisien par ses propres moyens. Plusieurs objectifs sont poursuivis : la diminution des aléas liés à la distribution (dus en particulier au resserrement des délais de bouclage des quotidiens) et l'amélioration de la qualité d'impression.

L'ouverture des cinq imprimeries (à Mitry-Mory en Seine-et-Marne, à Saint-Vulbas près de Lyon, à Héric près de Nantes, Escalquens près de Toulouse et Istres dans la région marseillaise) est échelonnée jusqu'à la fin de l'année 2003. L'investissement s'élève à 112 millions d'euros.

L'implantation des nouveaux sites du groupe Amaury à proximité de ceux de FAXIMPRESSE (sauf pour celui de Nancy) permet d'envisager des reclassements au sein des imprimeries du groupe Amaury, lesquels pourraient concerner la moitié des 300 ouvriers des imprimeries de FAXIMPRESSE. Les discussions se poursuivent sur cette question.

Le groupe Amaury considère que ses nouvelles imprimeries participent d'une modernisation des techniques d'impression, bénéfique pour l'ensemble des entreprises de presse, même si les éditeurs des autres quotidiens nationaux n'ont actuellement pas donné suite à la proposition d'Amaury d'utiliser ses nouvelles imprimeries

* 16 Cf. supra, paragraphe II A 2 d.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page