2. Des conséquences notables sur le marché du courrier

C'est, bien entendu, l'activité courrier qui a le plus pâti du processus de dématérialisation progressive des correspondances, et ce même si l'impact a été plutôt moins violent pour notre pays que chez nos partenaires européens.

Ainsi, sur la période 2003-2006, le volume total de courrier n'a que faiblement reculé en France (- 1,5 %), et ce grâce à la poursuite concomitante de la croissance en marketing direct (+ 6 %). A titre de comparaison, les postes allemande et hollandaise connaissaient dans le même temps une diminution respective de leurs volumes de 4,5 et 8,7 %.

Un temps relativement épargné, notre pays est toutefois largement touché par la décroissance du marché « courrier » depuis 2008 , où un cap a été franchi. De - 0,5 % à la fin 2005 et de - 1,1 % sur 2006 et 2007, le rythme annuel de baisse atteindrait 3,5 % sur l'année 2008. Cette rupture, si elle tient essentiellement aux effets de la dématérialisation, a été accélérée par la crise économique ainsi que par le développement d'outils performants de marketing sur Internet.

L'avenir du marché « courrier » ne semble pas porter à l'optimisme . Le plan stratégique « Performance et confiance » 2008-2012 prévoyait une baisse des volumes contenue à - 1,5 % en 2009 et 2010 et - 2 % à compter de 2011. Or, ces hypothèses ont dû être dévaluées et La Poste s'attend désormais à une diminution annuelle d'au moins 3 % sur la période. Plus inquiétant encore, les spécialistes auditionnés par la commission Ailleret ont évoqué des réductions de volume de l'ordre de 20 à 40 % à l'horizon 2020.

3. Des opportunités de croissance toutefois recelées par l'ère numérique

Une vision « court-termiste » des conséquences de la dématérialisation ne cesse d'inquiéter quant aux potentialités de croissance d'un groupe comme La Poste. Toutefois, à bien y regarder, ce phénomène est porteur de ressources pour une entreprise qui a déjà su se diversifier et dont le succès futur dépendra de sa capacité à rester en phase avec, voire à précéder les évolutions technologiques actuelles et à venir.

Le développement intensif du e-commerce , tout d'abord, dynamise les échanges de courrier et de colis entre entreprises et particuliers ( B to C ), mais également entre particuliers ( C to C ). Ainsi, la vente à distance croît de 5 à 6 % par an sur les marchés matures sous l'effet du développement du commerce électronique et de 15 à 20 % sur les marchés internationaux et les marchés émergents.

Par ailleurs, La Poste a su optimiser les services en ligne en instaurant un bureau de poste virtuel. Après le suivi en temps quasi réel des courriers et colis sur Internet, le groupe a lancé plus récemment un service d'affranchissement en ligne. En un an, ce sont ainsi plus d'un million d' e -affranchissements qui ont été effectués par les particuliers, tant pour le courrier (MonTimbreenLigne) que pour le colis.

Enfin, et au-delà des services de correspondance, d'autres catégories d'activité du groupe peuvent être affectées positivement par le développement des TIC. En développant les accès multicanal, La Banque Postale a su capter une clientèle rajeunie, faisant d'une accessibilité immédiate à ses comptes et aux services associés l'une de ses priorités. Seize millions de visites sont ainsi enregistrées mensuellement sur le portail Internet et plus de deux millions d'appel reçus chaque mois sur le serveur vocal. Avec la mise à disposition d'une offre de courtage en ligne depuis le début de l'année, c'est la quasi intégralité des services de base bancaires qui sont aujourd'hui accessibles à distance.

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