II. LA FRANCE, UN PARTENAIRE ÉCONOMIQUE MAJEUR

La France est le premier fournisseur et le second client du Sénégal malgré la baisse récente des importations.

A. DES RELATIONS COMMERCIALES CROISSANTES

En 2008, dernière année pour laquelle on dispose de statistiques annuelles, le total des échanges commerciaux entre les deux pays s'est élevé à 873,3 millions d'euros.

Les exportations françaises vers le Sénégal, d'un montant de 790,5 millions d'euros en 2008, ont progressé de 7,9 % par rapport à 2007. En revanche, les importations françaises en provenance du Sénégal se sont réduites de 24,7 % au cours de l'année 2008 pour atteindre 82,8 millions d'euros contre 109,9 millions d'euros en 2007.

L'excédent commercial structurel de la France s'élève à 707,71 millions d'euros en 2008, contre 622,4 millions d'euros en 2007.

Le Sénégal est le 52ème  client de la France, son 101ème fournisseur et représente son 15ème excédent commercial.

Nos ventes au Sénégal, assez diversifiées (produits agricoles et alimentaires, pétroliers, biens d'équipement professionnel et de consommation) et en constante augmentation, représentent 790,5 millions d'euros en 2008 contre 732,3 millions d'euros en 2007.

Les biens d'équipement professionnel sont notre premier poste d'exportation vers le Sénégal (21,26 % du total) avec 168 millions d'euros, cependant l'évolution des ventes de ce poste connait une forte décélération passant d'une croissance de + 13,6 % sur la période 2006-2007 à 1,4 % sur la période 2007-2008.

Les ventes françaises de « produits agricoles, sylvicoles et piscicoles » et les « produits des industries agricoles et alimentaires » représentent 21,86 % de nos exportations vers le Sénégal, soit 172,8 millions d'euros en 2008. Les ventes de céréales vers le Sénégal, principale denrée exportée, s'élèvent à 95,1 millions d'euros.

B. DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ENCORE LIMITÉS

1. Un rôle croissant des investissements directs

Les investissements directs au Sénégal ont connu, depuis 2000, une nette progression passant de 93 millions à plus de 700 millions de dollars américains (477 millions euros) en 2008.

Le stock d'investissements directs entrant au Sénégal est estimé toujours à 1 544 millions de dollars américains (1 044 millions d'euros) fin 2008, soit 11,6 % du PIB du pays (6,3 % en 2000).

Ce dynamisme des investissements directs apparaît également à travers leur importance dans la formation du PIB qui passe de 1,3 % en 2000 à 3,3 % en 2008. Selon le FMI, les investissements directs pourraient atteindre à moyen terme 6 % du PIB. Ces chiffres placent le Sénégal, en termes de flux, au 120 ème rang mondial des pays d'accueil.

Au niveau de l'ouest africain, le Sénégal est, fin 2008, le 4ème pays d'accueil d'investissements directs en termes de flux, derrière notamment le Nigéria, le Ghana et la Guinée.

Ce sont les secteurs du ciment, des mines, de la banque ainsi que les privatisations (filière arachidière et huilerie, eau et assainissement, phosphates, fer, télécommunications, infrastructures portuaire et aéroportuaire, tourisme) qui ont motivé les investissements directs les plus importants de ces dernières années ou ceux qui sont actuellement en négociation.

L'année 2008 a connu de nombreuses manifestations d'intérêt dans les domaines de l'énergie électrique, portuaire, de la part de sociétés du Golfe, qui constituent une nouvelle concurrence à l'égard des investisseurs traditionnels comme la France , en plus des investisseurs plus récents comme l'Inde et le Maroc.

En effet, les pays du Golfe financent et réalisent actuellement de grands projets tels que le futur aéroport international de Dakar dont la première phase de travaux a démarré début 2008, l'extension du port de Dakar, la Zone Economique Spéciale et la construction du Port du futur à l'horizon 2012. Ces pays investissent également dans l'hôtellerie de luxe.

Pour les deux projets (extension du port de Dakar et construction du Port du futur), la société Dubaï Port World s'est engagée à réaliser un investissement de 460 millions d'euros, la première phase d'investissements sur la période 2008-2011 est de l'ordre de 230 millions d'euros.

Dans le même sillage, la société nigériane Dangote devrait investir dans les années à venir plus de 530 millions de dollars américains pour augmenter la capacité de production du ciment du pays.

En mars 2008, l'Etat sénégalais a cédé le contrôle des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) à son co-actionnaire et partenaire traditionnel, l'indien IFFCO pour 100 millions de dollars.

Arcelor Mittal, qui a obtenu la concession en février 2007 de l'exploitation des mines de la Falémé, devait investir ces prochaines années près d'1,61 milliard d'euros, mais après de premiers investissements de faible volume en 2008, ce projet a été mis en sommeil en 2009 en raison de la crise internationale.

D'autres privatisations ou partenariats publics privés sont en cours et/ou prévus en 2009-2010 :

- la mise en concession sur 30 ans d'une autoroute à péage entre Dakar et Diamniadio , d'une longueur de 34 km desservant également l'aéroport en construction qui a été signée en juillet 2009 avec le Groupe Eiffage (Eiffage France et Eiffage Sénégal) ;

- dans le secteur électrique, la réhabilitation du réseau de la production et du transport de l'électricité en partenariat public privé ;

- la poursuite de la privatisation des infrastructures du port de Dakar (mise en concession du môle 2 en 2010).

Les constructions d'infrastructures précitées (aéroport, autoroute, modernisation du port de Dakar) devraient attirer les investisseurs étrangers et favoriser un accroissement des investissements directs au Sénégal ces prochaines années.

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