2. La France demeure le premier investisseur

Selon les statistiques de la Banque de France, les flux d'investissements directs français vers le Sénégal ont atteint 57 millions d'euros en 2008 contre 85 millions d'euros en 2007 , le Sénégal apparait en 58 ème position dans le classement des pays d'accueil d'investissements directs originaires de France en 2008.

Toujours selon la même source, le stock d'investissements directs français au Sénégal s'élève à 532 millions d'euros (auxquels il faut ajouter les réinvestissements des filiales françaises locales) fin 2008, contre 482 millions d'euros fin 2007. Ce stock est principalement constitué par les services (380 millions d'euros), l'industrie manufacturière (99 millions d'euros) et le secteur financier (89 millions d'euros).

En Afrique subsaharienne, le Sénégal est le 5 ème pays récipiendaire d'investissements directs français en 2008, loin derrière le Nigéria (528 millions d'euros), l'Angola (282 millions d'euros), le Congo (154 millions d'euros) et l'Afrique du Sud (109 millions d'euros). En 2007, il se situait en 8 ème position.

Il est important de noter que ces chiffres d'investissements directs sont souvent différents des investissements réels qui comptabilisent pour leur part les investissements accomplis à partir d'emprunts locaux, et les réinvestissements de profits réalisés localement (cas de la Sonatel par exemple qui réinvestit 70 % de ses profits, somme non négligeable), d'où souvent des différences entre les chiffres de stocks de la Banque de France et les investissements réels.

Il convient de remarquer qu'à travers plus de 250 entreprises , la présence française au Sénégal est d'une part, le fait de filiales françaises ou de participations minoritaires (un peu plus d'une centaine) d'autre part, celui d'entrepreneurs français à l'origine de la création de sociétés de droit local, généralement avec des partenaires sénégalais. L'investissement français n'est pas l'apanage des seuls grands groupes ; les entreprises françaises au Sénégal sont majoritairement des PME-PMI.

Les investisseurs français individuels sont nombreux (et difficiles à recenser) dans le secteur agro-alimentaire, mécanique, informatique, les télé-services, les services, le tourisme, l'immobilier, le commerce et les agences de communication.

Avec une présence dans tous les domaines, le chiffre d'affaires des entreprises françaises représenterait près de 25 % du PIB national selon certaines estimations. Ces entreprises françaises sont une source très importante de recettes fiscales et douanières pour le Sénégal puisqu'elles contribuent à près de 28 % des recettes budgétaires du pays. Cette présence française a également un effet positif pour l'emploi dans la mesure où ce sont plus de 15 000 salariés qui sont embauchés dans ces entreprises.

Les principaux secteurs couverts sont les suivants :

- BTP, construction, environnement énergie, ingénierie : Eiffage, Sogea Satom et ETDE (Vinci), SDE (Saur International), Areva T & D et Areva Ressources, Sade, Egis ,Veolia Propreté, Schneider Electric, Legrand ;

- les secteurs financiers : le secteur bancaire sénégalais est structuré autour de filiales de banques françaises que sont la SGBS (Société générale), et la BICIS (BNP Paribas), qui se classent respectivement à la 2ème et 3ème place des banques du pays en 2008 . Dans le secteur des assurances et du courtage également, les grands groupes français ont implanté leurs filiales au Sénégal (Gras Savoye, Ascoma). Plus récemment se sont installées des sociétés de leasing et de financements spécialisés telles que Microcred et Alios (crédit-bail) ;

- les services, la communication/publicité, le commerce et l'immobilier : ces secteurs ont connu une forte croissance au Sénégal, et sont animés par des sociétés à participation française comme Fidafrica (cabinet d'expertise comptable et fiscale), Deloitte, aux côtés desquels figurent de nombreuses petites implantations françaises. Dans le secteur du tourisme, de grandes groupes tels que Fram, les groupes ACCOR (Hôtel Pullman et Novotel, Hôtel Ibis en projet), Club Med (fermeture du Club Med de Dakar en 2008 mais un projet de construction sur la Petite Côte, travaux de réaménagement du Club à Cap Skirring en cours), Nouvelles Frontières, et dans celui de la distribution Casino (en franchise) ;

- l'industrie : les filiales françaises sont présentes dans de nombreux secteurs tels que l'agroalimentaire et les boissons (Compagnie sucrière sénégalaise, Grands Moulins de Dakar, SOBOA-groupe Castel, Socas, Kagel et Suneor-Sodefitex Groupe Advens), la production de ciment (SOCOCIM-groupe Vicat), l'emballage, la mécanique, la chimie-pharmacie (Laborex, Sanofi-Aventis, Air Liquide) ainsi que le raffinage, le conditionnement et la distribution d'hydrocarbures (Total, Vito Gaz) ;

- les transports et la distribution automobile : les groupes Bolloré, Delmas CMA-CGM, Air France, AGS, CFAO ;

- les télécommunications, l'informatique et le multimédia : les investissements français sont très dynamiques dans ce secteur, tant dans le domaine des infrastructures que des services avec le Groupe Sonatel, opérateur historique, dans lequel France Telecom détient une participation de 42,3 %, Alcatel-Lucent, Sagem, Bull et les nombreuses PME gravitant autour de la Sonatel, enfin Canal+ et Radio Nostalgie dans le multimédia.

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