CHAPITRE PREMIER PRÉSENTATION DE LA MISSION « ÉCONOMIE »

I. UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE DIFFICILE

A. LA DÉTÉRIORATION DU COMMERCE EXTÉRIEUR ET LE RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE POUR 2012

1. Les données statistiques

En 2011, le solde du commerce extérieur de la France en marchandises sera déficitaire de 75 milliards d'euros environ 1 ( * ) , soit 3,7 % du produit intérieur brut. Il s'agit d'un record absolu, lié à l'envolée de la facture énergétique - elle a doublé depuis le début des années 2000, pour s'afficher à une soixantaine de milliards d'euros en 2011 - mais aussi au creusement du déficit commercial . Depuis 2003, la balance commerciale de la France n'a cessé de se dégrader.

La balance commerciale de la France par secteurs en 2003 et 2010

(en milliards d'euros)

2003

2010

Agriculture et agroalimentaire

8,3

7,9

Énergie

- 23,2

- 47,8

Industrie manufacturières (hors agriculture et agroalimentaires), dont :

6,0

- 27,2

Biens intermédiaires

- 4,1

- 9,7

Biens d'équipements

- 7,7

- 20,1

Industrie automobile

12,6

- 3,7

Industrie aérorautique et spatiale

8,0

18,1

Chimie, pharmacie, cosmétique

10,2

11,8

Autres (textiles, habillement, cuir, chaussures, etc.)

- 13,0

-23,7

Divers

- 0,5

- 0,4

TOTAL

- 9,3

- 67,6

Source : Douanes

Tous les secteurs, à l'exception des industries agricoles et agroalimentaires (IAA), l'aéronautique et le spatial ainsi que la pharmacie et les cosmétiques, sont déficitaires. Ainsi, l'industrie manufacturière afficherait un déficit d'une trentaine de milliards d'euros en 2010, l'essentiel provenant des échanges de biens d'équipement (équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique...). Il faut souligner que le solde des échanges d'automobiles, longtemps excédentaire, s'inverse lui aussi, à partir de 2008 .

L'affaiblissement des positions commerciales n'est pas seulement sectoriel mais aussi géographique . Ainsi, si les échanges avec la Chine sont déficitaires de 28 milliards d'euros en 2010, ceux avec la zone euro le sont davantage encore, de l'ordre de 30 milliards d'euros.

Par ailleurs, les perspectives pour 2012 apparaissent peu porteuses de croissance. L'hypothèse de 1,75 % initialement fixée par le Gouvernement a été ramenée à 1 % lors du discours prononcé le 27 octobre 2011, par le Président de la République. Mais, le consensus des conjoncturistes prévoyait déjà de ramener ce taux à 0,9 % selon leur dernière prévision établie en octobre 2 ( * ) .

La révision de l'hypothèse de croissance est à l'origine du renforcement des mesures de réduction des dépenses présenté par le Gouvernement dans le cadre du plan d'économies supplémentaires d'un milliard d'euros initialement annoncé par le Premier ministre le 24 août 2011, dont les conséquences sont décrite dans le corps du présent rapport.


* 1 Le déficit cumulé sur les neuf premiers mois de 2011 ressort à 72,2 milliards d'euros (données CVS).

* 2 Consensus Forecasts, octobre 2011.

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