C. MALGRÉ QUELQUES SIGNES D'OUVERTURE, LE RÉGIME ACTUEL SOULÈVE DE RÉELLES PRÉOCCUPATIONS EN MATIÈRE DE DÉMOCRATIE ET DE RESPECT DES DROITS DE L'HOMME

Après son indépendance en 1991, le Président Niazov, qui se faisait appeler « Turkmenbachi » (le « père des Turkmènes »), a instauré dans ce pays un régime autoritaire et autarcique.

Développant sur la scène intérieure un culte de la personnalité omniprésent ne laissant place à aucune opposition, le Président Niazov a multiplié les décisions autoritaires, conduites au nom du « Ruhnama » (livre officiel écrit par le Président) et confortées par un contrôle étroit de la population : suppression de l'enseignement supérieur, fermeture des hôpitaux, etc.

Cette dérive autoritaire du régime, fortement critiquée par les organisations non gouvernementales, avait amené la France à réduire le niveau de ses relations avec le Turkménistan.

Depuis la mort du Président Niazov en décembre 2006, son successeur, le Président Berdymouhammedov, élu en février 2007 avec 89 % des voix et réélu en 2012 avec 97 % des voix, s'inscrit dans les pas de son prédécesseur mais montre toutefois des velléités de réformes.

Rompant avec la politique d'isolement, il accompagne l'ouverture de son pays par quelques réformes institutionnelles, comme l'illustre la réforme de la Constitution en 2008, l'adoption d'une nouvelle loi électorale, l'autorisation d'un deuxième parti politique, la réforme du système pénal et pénitentiaire ou encore l'autorisation des activités de l'église catholique.

Le Turkménistan a signé et ratifié les six conventions des Nations Unies relatives aux droits de l'Homme (il a été le premier pays d'Asie centrale à abolir la peine de mort le 1 er janvier 2010). La situation au regard de la démocratie et des droits de l'homme demeure toutefois très dégradée.

Il n'existe pas réellement d'opposition, le contrôle de la population est très étroit et le culte de la personnalité demeure très important. Les libertés d'expression, de manifestation et d'association sont inexistantes. Enfin, les opposants font l'objet de détentions arbitraires.

On note toutefois certains progrès. Ainsi, s'il n'existe pas de médias indépendants, les habitants ont accès, par les paraboles ou l'Internet, aux médias occidentaux ou turcs. En revanche, les réseaux sociaux font l'objet d'une censure du régime. Par ailleurs, il s'agit d'un régime laïc, où la religion n'intervient pas dans l'espace public.

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