III. LE CARACTÈRE MODESTE DE LA RELATION BILATÉRALE FRANCO-AFGHANE

La coopération française en Afghanistan est ancienne - la Délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA) a été créée dès 1922 -. Le pays suscite l'intérêt de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) françaises, qui sont, pour certaines, présentes depuis les années 1980.

Entre 2001 et 2012, la France a compté jusqu'à 3 850 hommes au sein de la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) (Voir Supra ).

Plusieurs visites bilatérales de haut niveau ont eu lieu depuis le retrait des troupes françaises en 2012. Les dernières en date sont celle du ministre de l'Europe et des affaires étrangères à Kaboul en novembre 2017 et celles du chef de l'exécutif afghan Abdullah à Paris en novembre 2018. En outre, en marge du sommet de l'OTAN, le 11 juillet dernier, le Président de la République et son homologue afghan ont évoqué la perspective d'un dialogue axé sur les questions sécuritaire et de renseignement ainsi que sur les migrations - prévention des départs et facilitation des retours -.

Depuis 2012 également, la France et l'Afghanistan sont liées par un traité bilatéral d'amitié et de coopération signé le 27 janvier 2012 , pour 20 ans. Ce traité - entré en vigueur le 1 er décembre 2012 - inscrit l'engagement de la France dans la durée et le fait passer d'une dominante militaire à une dominante civile. Il est complété par un plan d'action à 5 ans présentant les projets de la France dans les domaines de la sécurité (formation militaire et de la police), de la coopération scientifique, culturelle et technique (agriculture, recherche, éducation, santé, archéologie, gouvernance), des infrastructures (irrigation, électrification) ainsi que dans les domaines de l'économie et du commerce.

En application de ce traité, la France a consacré plus de 130 millions d'euros au développement civil de l'Afghanistan. Pour la période 2017-2021 - la France s'est engagée à verser 100 millions d'euros - la coopération bilatérale est recentrée sur les domaines historiques d'interventions de la France que sont l'éducation (lycées francophones Esteqlal et Malalai ; bourses universitaires), la santé (Institut Médical Français pour l'Enfant), la culture (Institut français d'Afghanistan) et la préservation du patrimoine (Délégation archéologique française en Afghanistan). Pour l'instant, la contribution effective s'élève à 5 millions d'euros.

Dans le domaine de la coopération bilatérale de défense et de sécurité, l'accent est mis sur l'appui à l'ANCOP ( Afghan National Civil Order Police ) et au NPCC ( National Police Command Center ), sur la formation des cadres militaires (IHEDN, Ecole d'Etat-major, Ecoles d'application et de formation d'officiers, Saint-Cyr) ainsi que sur l'enseignement de la langue française.

La France soutient également la mission de conseil, de formation et d'assistance de l'OTAN « Resolute Support » (RSM) par le biais de sa contribution au budget général de l'OTAN (10,3%), sans avoir de troupes sur le terrain et sans contribuer au financement direct des forces armées afghanes.

Sans surprise, le commerce franco-afghan est faible en raison principalement des conditions de sécurité. Pour autant, au cours des dix dernières années et en dépit d'échanges relativement modestes, la France a toujours dégagé un excédent commercial vis-à-vis de l'Afghanistan. Après s'être contractées en 2013 et en 2014 (45 millions d'euros en 2012, 25 millions d'euros en 2013, 17 millions d'euros en 2014) les exportations françaises (produits des industries agroalimentaires, produits pharmaceutiques, produits en caoutchouc et en plastique) ont augmenté en 2015 pour atteindre 21,8 millions d'euros tandis que les importations en provenance d'Afghanistan représentaient 6 millions d'euros en 2015.

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