III. LES PORTS FRANÇAIS DANS LA COMPÉTITION EUROPÉENNE

A. ÉLÉMENTS DE COMPARAISON

1. L'activité des principaux ports européens

Alors qu'en 1995, le trafic total des six ports autonomes français régresse de 1,5 % en moyenne, celui des ports allemands progresse de 4,1 % et celui des ports du Benelux baisse de 0,7 %.

Le trafic total du port de Hambourg est en hausse de 5,6 %, celui de Brême-Bremerhaven de 0,9 % et celui de Rotterdam de 0,1 %, tandis qu'Anvers voit son trafic régresser de 1,3 % et Bilbao de 1,8 %. Barcelone progresse de 11,5 % et Gênes de 7,9 %.

L'évolution comparée des trafics de marchandises diverses fait ressortir des tendances contrastées : relative stagnation des trafics dans l'Europe du Nord et du Nord-Ouest et forte augmentation au Sud.

En 1995, le trafic des marchandises diverses des six ports autonomes français métropolitains progresse globalement de 5,43 % en moyenne. Dans le même temps, les trafics des marchandises diverses des ports allemands et du Benelux ne progressent que de 0,6 %.

Le trafic des marchandises diverses du port de Hambourg progresse de 2,6 %; tandis que celui de Bremen-Bremerhaven régresse de 2,3 %. Celui de Rotterdam progresse de 2,7 % et celui d'Anvers de 1,9 %. La progression est de 18 % pour Bilbao, 10 % pour Barcelone et 16,2 % pour Gênes.

Toutefois, le dynamisme des ports du Sud de l'Europe ne remet pas en cause les positions dominantes des ports du Nord, et notamment du Benelux.

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2. Le trafic de transit

La suppression des contrôles aux frontières au 1er janvier 1993 a eu pour conséquence de faire disparaître l'indicateur traditionnel des "détournements de trafics" et de rendre beaucoup plus difficile la mesure des parts de marché prises par les ports étrangers sur le commerce extérieur de notre pays.

Il apparaît donc nécessaire de constituer un système de statistiques permettant de recueillir et de traiter les données relatives aux trafics des différents pays européens et de comparer leur compétitivité.

Plusieurs initiatives ont été récemment prises par la France pour remédier aux difficultés statistiques actuelles :

- la directive 95/64 relative au relevé statistique des transports de marchandises et de passagers par mer, proposée par la présidence française et adoptée par le Conseil des ministres européens des transports le 18 juin 1995, rend obligatoire pour tous les États membres de l'Union européenne l'établissement et la diffusion de statistiques homogènes sur le transport maritime ;

- le plan d'actions pour l'amélioration de la compétitivité des ports français, arrêté par le Comité interministériel de la mer du 26 octobre 1995 comprend un important volet consacré au développement d'outils d'observation du marché ;

- enfin, le Comité interministériel de la mer du 4 juillet 1996 a décidé la création d'un observatoire des coûts de passage portuaire reposant sur les organismes compétents en matière d'analyse économique, notamment le service économique et statistique du ministère des transports. Les éléments de coût pris en compte incluront également les droits et taxes perçus par les organismes portuaires.

En attendant la mise en place de ces nouveaux outils statistiques, un autre indicateur que celui des "détournements de trafic" peut être utilisé. Il s'agit du trafic de transit, que les places portuaires ont les moyens d'estimer, du moins en partie. Ce trafic est celui des marchandises embarquées ou débarquées dans les ports français en provenance de pays voisins ou leur étant destinées. Il a représenté 38,3 millions de tonnes en 1994 et 33,7 millions de tonnes en 1995.

Une bonne partie du trafic de transit des ports français est constituée de produits pétroliers, qui représentaient en 1995 environ 17,2 millions de tonnes.

Le trafic de transit de marchandises diverses, qui apporte la plus forte valeur ajoutée, s'élève à 16,5 millions de tonnes. Il se décompose ainsi ; 1,8 millions de tonnes pour le trafic de conteneurs, en hausse, essentiellement constitué par des transbordements maritimes au Havre et à Marseille ; 13,6 millions de tonnes pour le trafic transmanche, qui subit la concurrence du tunnel sous la Manche ; et 1,1 million de tonnes pour les autres marchandises diverses, en forte augmentation.

L'évolution favorable en 1995 des trafics conteneurisés dans les ports français (croissance par rapport à 1994 de 20 % à Dunkerque, de plus de 9 % au Havre, de 15 % à Nantes, de près de 12 % à Marseille) permet de considérer que ceux-ci ont pu reprendre des parts de trafic sur leurs concurrents, et notamment sur ceux de la rangée nord-européenne.

Toutefois, même si certains ports français ont réussi des percées sur certains types de trafics depuis la réforme de la manutention, l'écart qui les sépare de leurs concurrents européens reste très important.

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