3. Les besoins des communes rurales

De nombreux problèmes, essentiellement qualitatifs, subsistent en tenue de tension et de continuité du service. Les résultats de l'inventaire, au 1er janvier 1995, de l'électrification rurale montrent ainsi une progression sensible des besoins des départements, qui fait l'objet d'une expertise complémentaire qui devrait permettre, fin 1996, d'arrêter les moyens financiers nécessaires pour y répondre.

a) La difficulté de tenue de tension

Si, à la fin du précédent inventaire, en 1990, on avait atteint l'objectif de réduction à 6 % du nombre d'abonnés mal alimentés en zone rurale (ceux qui subissent des chutes de tension supérieure à 11 %), puisque ce pourcentage n'était plus que de 4,83 % -l'objectif de la période 1990-1994 de réduction à presque zéro de ce pourcentage ne sera pas atteint- : il en subsiste en moyenne entre 3 et 4 % et pour une dizaine de départements ce taux dépassait encore 6 % au 1er janvier 1995, jusqu'à atteindre près de 10 % dans les cas les plus défavorables.

Ces chiffres seront à multiplier par 2 ou 3 si la définition des abonnés mal alimentés retenue pour l'avenir est associée à une chute de tension maximale inférieure à 7 %, comme le prévoit théoriquement à compter de 1996 l'arrêté du 29 mai 1986 pris sur la base de recommandations internationales.

Plusieurs raisons ont vraisemblablement conduit à ce que l'objectif fixé à l'horizon fin 1994 ne soit pas atteint :

- les consommations d'électricité ont notamment augmenté dans de plus fortes proportions que ce qui avait été prévu. Cette croissance devrait un peu s'infléchir durant la période 1995-1999 avec le ralentissement de l'équipement électrique (notamment chauffage) des zones rurales et des progrès dans l'isolation de l'habitat, mais il faudra rattraper ce qui n'a pu être fait durant la période précédente ;

- l'outil informatique développé par EDF pour estimer les abonnés mal alimentés n'est disponible que depuis peu sur la quasi intégralité du territoire et semble à son stade actuel de développement, sous-estimer l'effet des résidences secondaires.

b) Continuité du service et milieu rural

La population rurale et les agriculteurs très dépendants de la fourniture d'électricité sont particulièrement sensibles aux coupures, alors même qu'on dénombre encore en zones rurales, en particulier en zone de montagne, de nombreux kilomètres de réseaux aériens en fil nu particulièrement sensibles aux aléas climatiques.

Le développement de l'équipement informatique et, à l'avenir, du télétravail dans ces zones suppose aussi une fourniture d'électricité sans faille (ni coupures, ni microcoupures).

c) L'évaluation des besoins

Pour refaire face à ces évolutions, la fourniture d'électricité en milieu rural doit connaître une poursuite de l'amélioration qualitative, qui milite en faveur d'une revalorisation de l'enveloppe des travaux aidés par le FACE.

Sur la période i précédente (1990-1994), les besoins en investissements avaient été estimés à 3,6 milliards de francs par an en moyenne, dont 2 milliards environ étaient aidés par le FACE, programme principal (hors intempéries-DUP et environnement), estimation sans doute dépassée.

Sur la période à venir, l'inventaire réalisé devait conduire, à méthodologie constante, à une évaluation supérieure. Toutefois, le développement de la maîtrise de la demande en électricité et du recours aux énergies renouvelables, ainsi que l'application d'une approche intégrée basse tension-moyenne tension de l'évaluation qualitative des dessertes peuvent atténuer les besoins d'investissements. Les résultats de cette approche, actuellement à l'étude, devraient être connus fin 1996.

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