2. L'énergie éolienne

A ce jour, le paysage français ne compte que quelques éoliennes pour une puissance de quelques 4 MW , un niveau d'équipement qui relègue la France en queue du peloton européen (1.800 MW installés, soit près de la moitié de la puissance éolienne mondiale). Le gros handicap de l'énergie du vent réside dans son prix. En effet, le coût moyen du kWh produit par les éoliennes les plus performantes est de 1,5 à 2 fois plus cher que celui du réseau EDF.

Le potentiel total recensé dans l'Hexagone est évalué à 1.000 MW. Le développement de l'énergie éolienne ne pourrait donc couvrir au mieux que 1 % de nos besoins.

Mais il présente un double avantage :

- il a pour mérite de permettre l'électrification de sites isolés.

On compte, en effet, sur le territoire national environ 20.000 foyers installés dans des sites isolés et non raccordés au réseau (dont 15.000 dans les territoires et départements d'outre-mer). Relier ces sites aux lignes EDF reviendrait plus cher que de les doter d'installations autonomes utilisant l'énergie solaire ou éolienne, voire les deux, en complément. Les petites éoliennes permettent de charger des batteries alimentant un réfrigérateur, par exemple, ou des lampes dans une bergerie. Ce programme d'électrification par le vent des sites isolés s'effectue dans le cadre d'un accord signé en 1993 par EDF et l'ADEME. Il sera prochainement reconduit pour une durée de trois ans.

Votre commission se félicite de cet intérêt -malheureusement un peu tardif- porté au développement de cette énergie d'avenir, notamment pour les DOM-TOM et pour de nombreux pays en développement. Il lui apparaît, en effet, essentiel que les industriels français proposent une offre diversifiée et compétitive concernant l'ensemble des sources d'énergie ;

- le développement de l'énergie éolienne permet, par ailleurs, de créer des références françaises et d'acquérir des connaissances dans cette technologie et dans le montage des projets afin d'avoir des opérateurs de dimension mondiale. Il s'agit ici de raccorder des installations de grande puissance au réseau (300 à 600 kW). EDF participe d'ailleurs déjà à plusieurs opérations : deux en France (Dunkerque et sa future ferme de 2,7 MW, La Désirade) et une au Maroc (ferme de 50 MW à Tetouan).

En effet, dans les pays où le réseau électrique est peu dense, c'est-à-dire en-dehors de l'Europe et de l'Amérique du Nord, ce marché offre de vastes perspectives pour lesquelles certains pays -notamment d'Europe du Nord- ont pris une certaine avance.

L'un des leviers de ce développement sera le programme éolien annoncé en février 1996.

En effet, conformément à l'objectif du Gouvernement de diversifier les modes de production de l'énergie électrique en favorisant la création d'unités de production utilisant l'énergie éolienne, le ministre de l'industrie a récemment lancé le programme « EOLE 2005 » qui doit porter le parc éolien français à un niveau de puissance installée situé entre 250 et 500 MW à l'horizon 2005.

Ce programme, conduit par EDF dans le cadre de sa mission de service public, consistera en une série d'appels à candidature pour la fourniture d'électricité d'origine éolienne par des producteurs autonomes, distincts de l'entreprise publique.

La puissance de chaque installation, qui devra être réalisée en métropole ou dans un département d'Outre-mer desservi par EDF, sera comprise entre 1,5 et 8 MW (plafond légal imposé aux producteurs indépendants). Les candidats doivent fixer eux-mêmes le prix d'achat de leur électricité, au risque de ne pas être retenus si leur prix est trop élevé.

L'écart entre le tarif d'achat en vigueur et ceux requis pour garantir la rentabilité des projets retenus sera compensé par EDF, l'ADEME et les collectivités locales.

Votre commission relève, à cet égard, avec satisfaction qu'EDF doublera le budget qu'elle consacre au développement des énergies solaire et éolienne, pour le porter à 25 millions de francs par an pendant 5 ans.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page