B. QUELQUES CONSIDÉRATIONS D'ORDRE TECHNIQUE ET ÉCONOMIQUE

1. Les différents types de gisements aurifères et de méthodes d'exploitation

a) Les catégories de gisements

On distingue trois catégories de gisements :

- les gisements filoniens profonds, où l'or est emprisonné dans une roche-mère dure datant de l'ère primaire (d'où l'appellation d' or primaire ) pouvant affleurer en surface ;

- les éluvions qui sont la conséquence de l'altération de la roche-mère mais sont restés en place ;

- les gisements alluvionnaires , c'est-à-dire des dépôts provenant du transport des éluvions par les eaux courantes, présents essentiellement dans les lits vifs ou secs des rivières. Dans ces deux dernières catégories, l'or est dit secondaire ou libre.

Jusqu'à présent, la Guyane n'a produit que de l'or facilement accessible et extractible : l'or libre localisé dans les alluvions, les éluvions et la tranche oxydée superficielle des gîtes primaires.

On ne connaît pas à ce jour d'exploitation " en primaire " ou en roche, carrières ou souterraines, mais on commence à voir apparaître des exploitations sur roches altérées.

Les différents sites d'orpaillage de Guyane, artisanaux ou semi-industriels, qu'ils aient été exploités dans un passé récent ou qu'ils soient actuels, sont tous localisés à l'aplomb ou en bordure proche des ensembles volcans-sédimentaires du Paramoca, ainsi que l'illustre la carte ci-dessous.

Principaux sites en cours d'exploitation et gîtes potentiels

b) Les méthodes d'exploitation

Au cours de sa mission en Guyane, votre rapporteur a pu observer les méthodes d'exploitation de l'or [4] qui sont déterminées par le type de gisement :

- l'or primaire nécessite des méthodes lourdes et coûteuses pour extraire, broyer, concasser la roche (souvent du quartz), puis récupérer l'or par cyanuration ;

- l'or secondaire étant aggloméré le plus souvent dans une roche meuble , les méthodes sont plus rustiques et moins coûteuses, la récupération se faisant par gravimétrie compte tenu de la densité élevée de l'or . On utilisait autrefois la pelle, la pioche et la batée.

Dans le lit vif des rivières, l'exploitation est faite à l'aide de barges et de plongeurs. La mobilité de ces installations en rend le contrôle difficile.

Pour exploiter l'or alluvionnaire dans le lit sec des rivières, les orpailleurs utilisent la méthode dite " brésilienne ".

Le recours intensif à cette méthode, ancienne mais remise au goût du jour au Brésil, a relancé vigoureusement l'orpaillage en Guyane depuis quelques années.

Dans le lit sec ou asséché d'une rivière, elle consiste à utiliser une ou deux lances à incendie de gros calibre (lances " Monitor ") pour abattre la couche sédimentaire et une pompe à gravier pour amener le mélange (la pulpe) sur une table de triage garnie de moquette (sluice), où l'or, plus lourd, se déposera et sera ensuite amalgamé au moyen de mercure .

L'investissement est réduit (1 ou 2 millions de francs) et peut-être récupéré rapidement si les teneurs sont intéressantes.

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