B. L'ÉOLUTION SECTORIELLE

L'amélioration de notre solde commercial en 1995, en dépit d'un alourdissement de la facture énergétique, s'explique par une augmentation du solde agro-alimentaire, mais surtout du solde industriel civil.

1. Une progression du solde agro-alimentaire

Notre traditionnel excédent agro-alimentaire est passé de 44,6 à 50,8 milliards de francs. L'excédent en produits bruts, touchés par la réforme de la politique agricole commune (PAC), progresse légèrement mais reste à un niveau bas (19,9 milliards de francs en 1995, contre 18,1 milliards de francs en 1994, mais 33,3 milliards de francs en 1992). Le blé tendre et le maïs figurent cependant toujours parmi nos dix premiers excédents sectoriels. Le solde de l'industrie agro-alimentaire continue de progresser depuis 1991 et a atteint 31 milliards de francs l'an dernier, contre 26,6 milliards de francs en 1994, ce qui tend à prouver que les effets du boycott lancé par certaines associations étrangères contre les produits français n'a eu qu'un effet limité au niveau national global.

Ce sont donc les produits des industries agro-alimentaires qui ont le plus largement contribué à l'amélioration du solde, alors que, ainsi que le montre le tableau ci-dessous, le commerce extérieur agricole était beaucoup plus « tiré » par les produits bruts jusqu'en 1994. Cette année-là, notre solde de produits agricoles bruts a connu une chute spectaculaire de 70 %. Ce solde est retombé au niveau de 1986 et continue d'inquiéter vivement votre commission.

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LE SOLDE DES ÉCHANGES DE 1985 A 1995

2. Une progression sensible du solde industriel, caractérisé par des évolutions contrastées

Le solde industriel, redevenu excédentaire en 1992 pour la première fois depuis 1986, s'établit à 60,5 milliards de francs en 1995 (y compris le matériel militaire), contre 45,4 milliards en 1994.

Ce bon résultat est obtenu dans un contexte de stagnation de l'activité économique, depuis le deuxième trimestre de l'année 1995.

Comme le montre le tableau ci-après, la progression de plus de 15 milliards de francs de l'excédent industriel civil résulte :

- pour l'essentiel, d'une croissance de 20 milliards de francs de l'excédent dans le secteur des biens d'équipement professionnel ;

- dans une moindre mesure, d'une réduction de 4 milliards de francs de notre déficit dans les biens destinés aux ménages ;

- le matériel de transport terrestre et les biens intermédiaires enregistrant une dégradation de leur solde de respectivement 5 milliards et 4 milliards de francs.

SOLDE DES ÉCHANGES INDUSTRIELS

(en milliards de francs )


• Les ventes de biens d'équipement professionnel poursuivent leur amélioration.

Déficitaire de 1987 à 1991, ce secteur dégage un solde excédentaire depuis 1992, liés à la contraction de l'investissement productif des entreprises françaises. L'année 1995 enregistre un excédent record de 56 milliards de francs, contre 36,6 milliards de francs en 1994, du fait d'une progression exceptionnelle de 20 % de nos exportations, concentrée sur le premier semestre.

Du fait d'une augmentation de nos ventes d'Airbus à 43 milliards de francs en 1995, contre 39 milliards en 1994, avec un nombre d'appareils vendus de 108 unités contre 106 précédemment, la construction aéronautique enregistre une progression avec un excédent de 45 milliards de francs en 1995 (pour 33,5 milliards de francs en 1994). La construction navale enregistre également un excédent croissant : 4 milliards de francs, contre 1,4 en 1994.


• Déficitaire en 1994, le solde des biens intermédiaires s'est encore dégradé de 4 milliards de francs en 1995, pour atteindre 15,5 milliards de francs, en raison d'une hausse des prix des matières premières.


• Le déficit des biens de consommation courante s'est sensiblement réduit
pour la quatrième année consécutive : il n'est plus que de 5,6 milliards de francs, contre 34 milliards et 9,2 milliards en 1994. La baisse de consommation des ménages français est sans doute l'un des facteurs ayant permis cette réduction. Les exportations de biens de consommation ont crû à un rythme supérieur de 6,3 %, contre 4,3 % pour celui des importations.


• S'agissant du secteur automobile, on ne peut que constater une dégradation du solde de plus de 4 milliards de francs liée à une pénétration des marques étrangères plus forte que l'an dernier (40,5 %, contre 39 %). Sur le premier semestre 1996, cette pénétration étrangère semble s'accentuer.

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