B. UNE ACCENTUATION DE LA HAUSSE CONTINUE DES PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES

1. L'impact de la loi portant mesures urgentes d'ordre fiscal et financier

La loi portant mesures urgentes d'ordre fiscal et financier adoptée définitivement par le Parlement le 23 octobre dernier et en instance de promulgation, a alourdi l'impôt sur les sociétés d'un montant estimé par le Gouvernement à 21 milliards de francs : 14,4 milliards de francs au titre de la majoration exceptionnelle de 5 % du taux de l'impôt sur les sociétés ; et 6,7 milliards de francs au titre de l'inclusion dans son assiette des plus-values à long terme, hors titres de participation.

Le rendement officiellement attendu de ces deux mesures pour 1998 est estimé à 18 milliards de francs. Votre commission, pour sa part, estime que son impact en 1997 est vraisemblablement sous-estimé, et serait plus proche de 24 milliards de francs .

2. L'impact du projet de loi de finances pour 1998

L'incidence de la partie recettes du projet de loi de finances pour 1998, actuellement en cours de discussion au Parlement, est une augmentation des prélèvements de 43,5 milliards de francs .

Ce montant inclut les produits attendus de l'abandon de la réforme de l'impôt sur le revenu engagée par la loi de finances pour 1997, soit 16,1 milliards de francs.

L'abandon de la réforme de l'impôt sur le revenu constitue, certes, moins un prélèvement supplémentaire que la suppression d'un allégement fiscal attendu par les ménages. Il s'agit néanmoins d'une facilité financière que se donne le Gouvernement en renonçant à assumer la contrainte d'une réduction de l'imposition des revenus des ménages voulue par la précédente majorité. Votre commission des finances vous proposera d'ailleurs, dans le cadre de la discussion budgétaire, de rétablir cette baisse programmée de l'impôt sur le revenu.

3. Une augmentation totale des prélèvements obligatoires de 80 milliards de francs

Le total des recettes fiscales et sociales nouvelles résultant des projets initiaux du gouvernement, y compris le présent projet de loi de financement de la sécurité sociale, s'élèverait ainsi en 1998 à 56,23 milliards de francs.

Cette somme, qui représente 0,66 % du PIB estimé pour 1998, se décompose, en recettes fiscales, pour 43,5 milliards et, en recettes sociales, pour 12,7 milliards.

S'agissant des recettes sociales, le surcroît de prélèvement proposé par le Gouvernement est minoré du fait de la prolongation de la Caisse d'amortissement de la dette sociale de 5 ans prévue par l'article 25 du présent projet de loi de financement.

Cette prolongation, qui conduit à faire supporter aux générations futures la charge des déficits constatés en 1997 et le déficit prévu pour 1998, à hauteur de 12 milliards, permet d'éviter de procéder au rehaussement du taux de la contribution au remboursement de la dette sociale qui, sans elle, aurait été nécessaire. Une "économie" de prélèvements s'ensuit, qui s'élève à 10 milliards de francs.

Le tableau ci-après récapitule le détail de cet accroissement important des prélèvements obligatoires:



A la demande de votre commission des finances, l'institut de prévisions économiques REXECODE a présenté le 6 novembre dernier une étude sur l'incidence des charges fiscales et sociales sur la localisation d'activité.

Cette étude met en évidence le lien entre ce qu'il est convenu d'appeler le "coin fiscalo-social", c'est-à-dire l'effet déformant des prélèvements obligatoires sur le coût du travail, et la progression du chômage. Le graphique ci-après montre que la corrélation entre la courbe de progression des prélèvements fiscaux et sociaux et la courbe de progression du chômage est presque parfaite depuis 1970 jusqu'à aujourd'hui.

COLLER GRAPHIQUE

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