ARTICLE 13

Intégration financière du régime des ministres des cultes au régime général

Commentaire : le présent article tend à intégrer financièrement au régime général le régime des ministres des cultes, structurellement déficitaire en raison de son déséquilibre démographique.

La loi du 2 janvier 1978, codifiée aux articles L.721-1 et suivants du code de la Sécurité sociale, a créé la caisse autonome mutuelle d'assurance vieillesse des cultes (CAMAVIC) en charge de la gestion du régime de retraite des ministres des cultes et des membres des congrégations et collectivités religieuses qui ne relèvent pas, à titre obligatoire, d'un autre régime de sécurité sociale. La CAMAVIC gère également un régime d'invalidité depuis 1980.

La très grande majorité (96 %) des membres affiliés à cette caisse appartient au culte catholique.





En effet, la majorité des pasteurs, ainsi que les rabbins, relèvent du régime général en tant que salariés de leurs associations cultuelles.

Les ressources de la CAMAVIC, qui s'élèvent à 1,4 milliard de francs pour 1998, sont constituées à 81,6 % par des transferts au titre de la compensation démographique, et à 14,8 % par des cotisations. Ainsi, le régime est désormais financé essentiellement par des ressources externes.

Malgré ces apports extérieurs, la CAMAVIC reste structurellement déficitaire, du fait de son ratio démographique, ou rapport nombre de cotisants/nombre de pensionnés, qui s'élève à 0,36 seulement en 1996. Ce ratio était de 1,01 en 1979 lors de la création du régime. Le montant du déficit s'élèverait, pour les années 1997 et 1998, à environ 6 % des recettes du régime.

Le nombre de cotisants diminue régulièrement, à un rythme d'environ - 4,5 % par an. L'année 1996 a vu également une diminution des effectifs pensionnés d'environ -0,4 %. Cette évolution s'explique par le nombre élevé de décès enregistrés, car 38 % des assurés sont âgés d'au moins 75 ans, et par le tarissement des flux de nouveaux pensionnés..

Depuis 1994, les comptes de la CAMAVIC sont déséquilibrés et son financement n'est assuré que par la mobilisation de ses réserves. Du reste, dans son rapport sur la sécurité sociale 1996, la Cour des Comptes concluait : "l'existence même du régime est en cause à échéance de 4 à 5 ans; la survie de la protection sociale des ministres des cultes nécessite donc une réforme".

Un groupe de travail a été constitué, associant des représentants des principaux cultes concernés et les administrations de tutelle, afin de proposer les modifications législatives et réglementaires susceptibles d'assurer la pérennité du régime.

Le présent article tend à concrétiser les conclusions de ce groupe de travail relatives à l'intégration financière de la CAMAVIC au régime général. Précédemment, la branche maladie du régime des cultes avait été de la même façon intégrée au régime général en juillet 1987.

Une telle intégration nécessite la modification du mode actuel de calcul des cotisations.

En effet, le montant de la cotisation annuelle dû par chaque assuré est actuellement fixé de manière forfaitaire en valeur absolue. La cotisation est supportée pour une part par l'assuré et pour une autre part par l'association, congrégation ou collectivité religieuse pour le compte de laquelle l'assuré exerce sa mission.

L'intégration conduit à remplacer ce système par un mode de calcul consistant à appliquer les taux de cotisation vieillesse du régime général à une base forfaitaire égale au SMIC. Le taux de la cotisation à la charge de l'assuré serait donc de 6,55 % et celui de la cotisation à la charge de l'association, congrégation ou collectivité religieuse de 9,8 %. Il est à noter que la charge de la part de cotisation payable par ces dernières pourrait être modulée en fonction de leur situation démographique respective.

L'alignement sur l'effort contributif du régime général interviendrait par voie réglementaire. Le supplément de recettes dégagé devrait permettre à la CAMAVIC d'approcher l'équilibre.

Les prestations seraient également alignées sur celles de l'assurance vieillesse du régime général, sous réserve d'adaptation en ce qui concerne l'âge de départ à la retraite.

Un tel alignement serait favorable aux assurés et, ne concernant que les droits à pension acquis après le 1er janvier 1998, engendrerait une montée en charge très progressive.

Cette mesure, effective au 1 er janvier 1998, aurait pour contrepartie l'affectation à la Caisse nationale d'assurance vieillesse des travailleurs salariés (CNAVTS) des réserves dont dispose la CAMAVIC, qui devraient s'élever à 310 millions de francs au 31 décembre 1997.

Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter cet article sans modification.

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