CHAPITRE QUATRE

"LA VALORISATION DE LA RECHERCHE
À L'ORDRE DU JOUR"

Dans son rapport public particulier de Juin 1997 consacré à la valorisation de la recherche dans quatre établissements publics à caractère scientifique et technologique, la Cour des Comptes concluait : "La conjoncture actuelle met doublement la valorisation de la recherche à l'ordre du jour. D'abord, il est maintenant acquis que la compétitivité des entreprises, et donc leur profitabilité, est en grande partie fonction de l'efficacité du transfert des investissements intellectuels dont elles auront bénéficié. Ensuite, la nécessité de maîtriser la progression des dépenses publiques plaide pour un rééquilibrage de la répartition du financement de la recherche entre le financement public et le financement par les entreprises, dès lors que ces dernières auront tiré bénéfice de transferts en provenance de la recherche publique (une augmentation de la part du financement provenant des entreprises amènerait d'ailleurs la France dans une situation plus proche de celle que connaissent les principaux pays industriels). Tout plaide donc pour un redémarrage efficace de la politique de valorisation de la recherche".

La politique de valorisation de la recherche, soutenue par un organisme spécifique, bénéficie de divers moyens incitatifs et fait actuellement l'objet d'une mission dont les conclusions sont attendues.

I. L'AGENCE NATIONALE DE VALORISATION DE LA RECHERCHE (ANVAR)

L'ANVAR, établissement public à caractère industriel et commercial, a pour mission de soutenir le développement industriel et la croissance par l'aide à l'innovation, notamment technologique, et de contribuer à la mise en valeur des résultats de la recherche scientifique et technique. Elle participe à la mobilisation des financements nécessaires à la croissance des entreprises, notamment par l'apport de son expertise.

Ces missions sont précisées par le décret n° 97-682 du 31 mai 1997 relatif à l'aide à l'innovation et le décret n° 97-237 du 14 mars 1997 relatif aux fonds communs de placement dans l'innovation pour la qualification des entreprises.

Disposant au 31 décembre 1996 d'un effectif budgétaire de 365 postes (dont 3 affectés à Eurêka), l'Agence est composée d'un siège regroupant les directions centrales et de 24 délégations régionales dont deux dans les DOM.

La politique générale de l'ANVAR, dont l'orientation en faveur des PME-PMI innovantes a été réaffirmée le 19 juin 1997, comporte sept axes :

a) L'aide à l'innovation

En 1996, l'action de l'ANVAR en faveur de l'innovation technologique a représenté un montant global de 1,3 milliard de francs pour 4.319 aides.

Sur les 1.800 PME-PMI qui ont été soutenues dans leurs projets d'innovation pour un montant global de 1,2 milliard de francs, 55 % ont fait appel à l'ANVAR pour la première fois. Ce taux s'élève à 66 % si l'on considère celles qui n'avaient pas eu de contacts avec l'Agence depuis au moins quatre ans.

Près de la moitié de ces PME-PMI (45,3 %) sont des entreprises jeunes, de moins d'un an d'existence, en croissance ou présentant un potentiel de croissance avec une progression du chiffre d'affaires d'au moins 25 % sur les deux derniers exercices. Elles relèvent principalement du secteur des services mais également des secteurs manufacturés où elles représentent plus de 42 % des PME aidées.

b) Le transfert de technologie

Le transfert de technologie, notamment à partir des laboratoires de recherche publics et privés vers l'industrie, permet aux PME-PMI de mettre au point des produits et procédés nouveaux à forte valeur ajoutée. En 1996, l'ANVAR a soutenu 86 transferts pour un montant total de 88 millions de francs, auxquels il convient d'ajouter 13 recours à des conseils destinés à préparer des transferts pour un montant total de 1 milliard de francs.

Les sociétés de recherche sous contrat et assimilés sont des acteurs importants du transfert de technologie. En 1996, l'ANVAR a accordé 48 abondements pour un montant de 83 millions de francs.

c) Le soutien à la création d'entreprises innovantes

L'ANVAR a accompagné dans cette démarche 398 jeunes entreprises pour un montant total de 179 millions de francs. Ces PME nouvelles représentent 19,3 % des projets d'innovation, 27,6 % des recrutements de cadres de recherche et développement et 27 % des acquisitions de technologies soutenues. Elle se situent davantage dans les secteurs de haute technologie (44 % des projets soutenus).

d) Le recrutement des cadres de recherche-développement en croissance

En 1996, l'ANVAR a ainsi soutenu 570 recrutements pour un montant total de 85 millions de francs.

Parmi ces embauches en contrats à durée indéterminée, 22,9 % concernent des docteurs, 16 % des universitaires et 56,1 % des ingénieurs.

e) Favoriser l'insertion professionnelle des 18-25 ans

En 1996, l'ANVAR a soutenu à hauteur de 15 millions de francs, 779 projets de jeunes étudiants et élèves ingénieurs. Cette aide plafonnée à 40.000 francs concerne la réalisation de projets conçus avec des entreprises et des laboratoires de recherche, qui vont de l'amélioration d'une technique à la conception d'un produit en procédé nouveau.

Sur l'ensemble de ces quatre dernières années, l'ANVAR a appuyé 3.853 projets de jeunes pour un montant total de 87 millions de francs.

f) Des réseaux régionaux et internationaux

La grande pratique du travail en réseau -qu'il soit intrarégional (Réseau de diffusion technologique, DRIRE, DRRT, collectivités locales) ou international (Eurêka, réseau européen des agences Taftie, Etats-Unis)- développée par l'ANVAR depuis de nombreuses années permet d'optimiser le service rendu aux PME.

Le Réseau est désormais présent dans vingt régions.

Des conventions signées par l'ANVAR avec 16 régions et 6 départements ont apporté 60 millions de francs de ressources complémentaires pour les PME soutenues.

g) Mobiliser des financements pour la croissance des entreprises

Largement associée aux travaux préparatoires qui ont permis le lancement du Nouveau Marché en 1996, l'ANVAR poursuit sa collaboration avec la Société des Bourses françaises afin de détecter et d'accompagner les PME innovantes susceptibles d'être candidates à une introduction sur ce marché. Un rôle important a été alloué à l'agence dans le développement des FCPI.

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