C. DES CRÉDITS EN HAUSSE CONTINUE

Les crédits consacrés à l'allocation du RMI inscrits au chapitre 46-21 ont été multipliés par quatre en dix ans, pour passer de 6 milliards de francs en 1989 à 24,4 milliards de francs en 1997.

Après les très forts taux de progression enregistrés lors de la mise en place du dispositif, l'évolution des crédits consacrés au RMI semble s'être stabilisé à un rythme annuel de + 5 %, qui apparaît encore rapide au regard de la progression des dépenses de l'Etat et de la croissance de la richesse nationale.

Par ailleurs, ces crédits inscrits au budget de la santé, solidarité et de la ville représentent moins de 60 % du coût global du dispositif. Il faut y ajouter, pour l'Etat, la créance de proratisation destinée aux DOM (790 millions de francs pour 1998), les mesures spécifiques pour l'emploi et le budget. Il faut également y ajouter, pour les départements, les crédits d'insertion obligatoires (3,7 milliards de francs en 1996), ainsi que l'aide médicale gratuite afférente au RMI (3,6 milliards de francs).

D. DES EFFORTS D'INSERTION INÉGAUX

Le suivi des bénéficiaires du RMI pendant leur parcours de réinsertion est de la responsabilité des organismes instructeurs du RMI (CCAS, service social, organismes agréés). Le contrat d'insertion est destiné à formaliser le projet d'insertion mis au point par le service instructeur en accord avec le bénéficiaire, par lequel ce dernier et la collectivité s'engagent.

Les contrats signés continuent leur progression observée les années antérieures, comme le montre le tableau ci-après:

 

1992

1993

1994

1995

1996

Contrats signés/renouvelés

338.000

422.000

557.950

601.191

634.945

Contrats en cours

215.000

271.000

331.850

367.800

400.700

Le taux de contractualisation, c'est-à-dire le rapport entre le nombre total d'allocataires et le nombre des allocataires bénéficiant d'un contrat d'insertion est ainsi passé de 45 % en 1993 à 52,9 % en 1996.

Cette évolution est donc plutôt satisfaisante. Toutefois, le contrat d'insertion est souvent assez formel et ne garantit pas une insertion professionnelle effective.

Le nombre des allocataires du RMI ayant eu accès à une insertion professionnelle a cru au cours des années de façon pratiquement parallèle à la croissance du nombre des bénéficiaires. Chaque année près d'un tiers du stock trouve une insertion professionnelle.

La part des emplois marchands s'est accrue dans ces sorties du RMI, mais principalement grâce au CIE, c'est-à-dire à un autre dispositif subventionné.

Au total, le taux de consommation des crédits résultant de l'obligation d'insertion des départements s'est beaucoup amélioré dans la période récente et a même dépassé 100 % en 1994, du fait des reports des années antérieures.

Evolution du taux de consommation des crédits d'insertion obligatoires

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

Consommation

71,9 %

77,03 %

93,87 %

97,11 %

100,82 %

97 %

Dans le cadre de l'obligation légale de 20 % du montant des crédits d'allocation, les conseils généraux peuvent financer sur les crédits d'insertion des frais de structure (fonctionnement du CDI, des CLI, des cellules d'appui) jusqu'à un montant correspondant à 10 %.

Par ailleurs, la loi de 1992 réformant le RMI et l'aide médicale a permis aux départements d'effectuer sur les crédits d'insertion une imputation forfaitaire au titre de l'aide médicale de 3 points de ces 20 % en métropole (3,75 % dans les DOM).

Aussi, les crédits d'insertion potentiellement disponibles pour financer les actions d'insertion proprement dites ne correspondent pas à 20 % mais à environ 15 % des allocations versées par l'Etat.

Il subsiste de fortes disparités locales face à l'insertion, d'abord liées aux écarts des taux de chômage, mais aussi à la plus ou moins forte mobilisation des acteurs locaux.

Il peut également exister des effets d'échelle : ainsi, dans les 10 départements où les bénéficiaires ont le plus de chances de se voir proposer une mesure d'accès à l'emploi (43 % du stock des bénéficiaires en 1996), le stock de bénéficiaires varie de 496 à 2330. Dans les dix où la probabilité est la plus faible (13 % du stock) le stock varie de 11.400 à 51.850.

Au total, les allocataires du RMI ont de 15 à 100 % de chances de bénéficier d'un contrat d'insertion selon les départements où ils se trouvent.

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