III. LES DÉPENSES D'INTERVENTION SANITAIRES

Les dépenses d'interventions sanitaires augmentent de + 10,3% par rapport à 1997, pour s'établir à 3,711 milliards de francs pour 1998. Cette augmentation fait suite à celle de + 8,5% déjà enregistrée cette année par rapport à 1996. Ces crédits représentent 5,1% du budget de la Santé, la Solidarité et la Ville.

A. LA FORMATION DES PROFESSIONS PARAMÉDICALES

Les crédits consacrés à la formation des professions médicales et paramédicales (chapitre 43-32) progressent de + 36,6% par rapport à 1997, pour atteindre 536 millions de francs.

Cette très forte progression s'explique uniquement par la mise à niveau des crédits consacrés à la formation des étudiants en médecine, odontologie et pharmacie (article 21), qui sont portés de 115 millions de francs en 1997 à 260,9 millions de francs pour 1998. Il s'agit de financer le stage "extrahospitalier" de six mois que les étudiant de troisième cycle de médecine générale ont désormais l'obligation d'effectuer auprès d'un médecin généraliste agréé, en application de l'ordonnance relative à la maîtrise médicalisée des dépenses de soins.

Les crédits consacrés aux bourses d'études des professions paramédicales (chapitre 43-34, article 10) sont en hausse de + 3,8%, pour atteindre 242,5 millions de francs en 1998, ce qui permettra de porter de 18.936 à 19.662 francs le montant de la bourse à taux plein.

B. LES SUBVENTIONS AUX ÉTABLISSEMENTS NATIONAUX À CARACTÈRE SANITAIRE

Les crédits consacrés aux établissements nationaux à caractère sanitaire (chapitre 36-81) augmentent de 102,4 millions de francs pour atteindre 296,2 millions de francs, soit une progression de + 52,8 %.

L'an dernier, ces crédits avaient déjà été votés en forte hausse de + 21,9% par rapport au budget voté de 1996, en raison de la création de l'Agence nationale d'évaluation et d'accréditation en santé (ANAES), pour laquelle une dotation de 26 millions de francs avait été prévue. Cette dotation est portée à 37,3 millions de francs pour 1998, soit une augmentation de + 43,4% par rapport à 1997.

Créée sous la forme d'un établissement public administratif par l'ordonnance n°96-346 du 24 avril 1996 portant réforme de l'hospitalisation publique et privée, l'ANAES, au titre de sa mission d'accréditation , est chargée :

- d'élaborer ou de valider, selon des méthodes scientifiquement reconnues, des référentiels de qualité des soins et des pratiques professionnelles ;

- de diffuser et de favoriser l'utilisation de ces différentiels ;

- de mettre en oeuvre une procédure d'accréditation des établissements sanitaires, qui vise à porter une appréciation indépendante sur la qualité de leurs services à l'aide d'indicateurs, de critères et de référentiels.

Au titre de sa mission d'évaluation , qui concerne les champs hospitalier et ambulatoire, l'ANAES est chargée :

- d'élaborer, de valider et de diffuser des méthodes d'évaluation des soins et des pratiques professionnelles ;

- d'élaborer et de valider des recommandations de bonnes pratiques cliniques et des références médicales et professionnelles en matière de prévention, de diagnostic et de thérapeutique ;

- de donner un avis sur la liste des actes, prestations et fournitures, autres que les médicaments, pris en charge par l'assurance maladie ;

- de réaliser ou de valider des évaluations des technologies médicales.

L'ANAES apparaît donc comme un élément essentiel de la réforme du système de soins , qui contribuera utilement à la transparence et à la rationalisation de l'allocation des ressources aux hôpitaux, en complément des données issues du PMSI. Elle s'est substituée à l'Agence nationale pour le développement de l'évaluation médicale (ANDEM).

Toutefois, l'Agence tarde à se mettre à l'oeuvre. Le décret précisant son organisation et son rôle n'a été pris que le 7 avril 1997. Par ailleurs, l'ANAES rencontre des difficultés dans le recrutement de son personnel . Elle emploie actuellement 40 permanents, qui devraient être portés à 140 dans les trois prochaines années. Mais, elle doit surtout recruter, à la vacation, 500 à 1.000 accréditeurs qui se rendront dans les établissements, ainsi que les 11 membres du collège d'accréditation qui se prononcera sur les dossiers. Or, en tant qu'établissement public de l'Etat, l'ANAES ne peut recruter que sous contrat de droit public, formule qui n'est pas adaptée aux personnes issues du secteur privé auxquelles il lui faudra recourir.

Les dotations des quatre autres établissements nationaux à caractère sanitaire en 1998 se répartissent comme suit :

- 79,6 millions de francs pour l'Agence du médicament, en augmentation de + 9,6 % par rapport à 1997 ;

- 30,7 millions de francs pour l'Agence français du sang, en augmentation de + 4,8 % par rapport à 1997 ;

- 45,4 millions de francs pour l'Office de protection contre les rayonnements ionisants, en augmentation de + 2 % par rapport à 1997 ;

- 22,3 millions de francs pour l'Etablissement français des greffes, en augmentation de + 8,8 % par rapport à 1997.

Par ailleurs, une dotation nouvelle de 80 millions de francs est prévue pour les organismes qui seront créés par la proposition de loi sénatoriale relative au renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la sécurité sanitaire, actuellement en instance devant l'Assemblée nationale.

Cette proposition de loi, présentée par M. Claude Huriet au nom de la commission des affaires sociales, prévoit la transformation du Réseau national de santé publique, qui est un GIP constitué entre l'Etat, l'INSERM et l'ENSP, en Institut de veille sanitaire, doté du statut d'établissement public.

Elle prévoit par ailleurs la création d'une agence de sécurité sanitaire des produits de santé et d'une agence de sécurité sanitaire des aliments.

La dotation prévisionnelle de 80 millions de francs, dont l'utilisation exacte apparaît encore très indéterminée, correspond à un solde net , compte tenu des moyens en personnels et en équipements qui seront redéployés.

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