CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Depuis des années, la même interrogation revient en termes identiques : la planification en France a-t-elle encore un avenir ? Rapports et avis se succèdent sans y apporter de réponse définitive.

Pourtant, décider de l'avenir de cet outil de prospective et d'évaluation devient indispensable. Le Commissariat général du plan souffre de cette incertitude, accentuée par des budgets attentistes. S'ajoute à ce manque de lisibilité de l'avenir une sous-exploitation des travaux qui sont effectués par le Commissariat général du plan et ses satellites.

Il est temps de décider du cadre des grandes réformes et mutations nécessaires à notre pays. Est-il souhaitable de sans cesse les ancrer sur le modèle des marchés financiers, dans la flexibilité et les actions à court terme ? Votre rapporteur estime que les politiques publiques méritent des lignes directrices. De leur netteté dépend l'adhésion de nos concitoyens.

La nécessaire adaptation de notre société aux évolutions mondiales rend le plan indispensable afin de choisir les moyens d'y parvenir.

A l'évidence, le Commissariat général du plan doit s'adapter à ces nouvelles données. Il ne doit plus être un instrument destiné à reproduire, année après année, la même image d'une société figée, mais se métamorphoser en un véritable outil de prospective, d'expertise et d'anticipation. Il pourrait également être destiné à devenir un acteur de la concertation qui favoriserait l'adhésion du plus grand nombre à un projet de société.

Face à ces enjeux, une vraie réforme s'impose pour cette institution qui est à la recherche de son âme depuis plusieurs années. Les voies sont nombreuses mais seule une véritable volonté gouvernementale forte pourrait la mener à bien.

EXAMEN EN COMMISSION

Réunie le jeudi 23 octobre 1997 , sous la présidence de M. François Trucy, membre du bureau, la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation, a procédé, sur le rapport de M. Claude Haut, rapporteur spécial, à l'examen des crédits des services du Premier ministre : IV - Plan.

A l'issue de la présentation de rapport par M. Claude Haut, rapporteur spécial, M. Alain Lambert, rapporteur général a évoqué ses rapports personnels fructueux avec les services du plan à l'occasion de deux études portant, l'une, sur le secteur bancaire et l'autre sur les assurances. Il a toutefois émis le souhait que l'on se penche, comme l'avait évoqué également M. Claude Lise, rapporteur spécial des crédits du Conseil économique et social, sur la possibilité de réunir le Commissariat général du plan et de le Conseil économique et social.

M. Jacques Oudin a ensuite rappelé que la planification n'existait plus et qu'elle avait été relayée par la prospective. Ne souscrivant pas à l'idée d'un regroupement avec le Conseil économique et social, il s'est dit favorable à un regroupement des structures d'analyses d'une part et au transfert vers la DATAR de l'évaluation des contrats plan Etat-régions (CPER).

M. Denis Badré , se référant à la vacance de certains postes, s'est félicité de la nomination de M. Jean Pisani-Ferry auprès du ministre de finances, nomination flatteuse pour le CEPII dont il était le directeur. Considérant l'évaluation des CPER comme un avatar du plan, il a également souhaité voir cette activité confiée à la DATAR. Il a noté que le plan n'était plus ces dernières années une "ardente obligation" en période de faible croissance. Il a souhaité que la lisibilité de la prospective s'accroisse dans l'intérêt de l'économie française. Il a ensuite, dans le but de contribuer à une réelle réforme proposée, décidé de supprimer les crédits.

M. Philippe Adnot a remarqué que le Plan était l'un des instruments du Premier ministre et que le Parlement n'était pas seul juge de son utilité. Reconnaissant que la situation n'était pas satisfaisante, il a suggéré de laisser le Gouvernement en décider.

La commission a alors décidé de s'en remettre à la sagesse du Sénat pour les crédits du Plan.

Réunie à nouveau le jeudi 23 novembre 1997 , sous la présidence de M. Christian Poncelet la commission a procédé à l'examen de deux amendements tendant, dans le cadre de la régulation budgétaire entreprise par la commission des finances, à réduire les crédits du titre III à hauteur d'un million de francs et au titre IV pour un montant identique .

La commission s'en est ensuite remise à la sagesse du Sénat pour les crédits du plan ainsi réduits
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