II. L'ESPACE

A. LES CRÉDITS

Les crédits diminuent de 5,7 % : ils passent de 3,3 milliards de francs en 1997 à 3,1 milliards de francs en 1998.

Toutefois 309 millions de francs ont été annulés en 1997 sur les crédits des programmes spatiaux en conséquence, notamment, d'hésitations dans la coopération européenne qui ont ralenti la réalisation des programmes.

La loi de programmation exclut, par la voie d'un amendement parlementaire, toute contribution de la Défense au budget civil de recherche et de développement (BCRD). Conformément à cette loi, le budget pour 1997 ne comprenait aucun crédit à transférer au BCRD ; toutefois 2 milliards de francs ont été transférés à la fin de l'année 1996 par prélèvement sur les crédits de reports. Mais, en contradiction avec la loi, 500 millions de francs ont été inscrits au titre VI au titre de la recherche duale au profit du CNES.

En plus de cette contribution au BCRD, le CNES reçoit du budget de la Défense des crédits pour financer les programmes militaires ; ces transferts sont récapitulés ci-après.

(En millions de francs courants)

1995

1996

1997

HELIOS I et II.....

947

840

1 235

Études amont ......

47

19

24

B. LES PROGRAMMES

1. L'observation

La coopération franco-allemande, dans le domaine spatial, pour la réalisation et l'exploitation des satellites d'observation (HELIOS III et HORUS) avait été affirmée lors du sommet franco-allemand du 7 décembre 1995. Elle allait jusqu'à s'inscrire dans la perspective d'un regroupement des activités spatiales d'AÉROSPATIALE et de DASA-DEMLER-BENZ.

En outre l'Italie avait décidé de se joindre aux deux programmes, ainsi que l'Espagne. La Grande-Bretagne pour sa part s'est tournée vers les États-Unis.

Cette coopération européenne rencontre, à l'heure actuelle, de sérieuses difficultés . Celles-ci paraissent, au demeurant, se situer plus sur le plan financier que sur le plan politique. Au sommet franco-allemand de Poitiers, en juin 1997, a été réaffirmé, en effet, l'engagement politique des deux pays. Toutefois, au plan industriel, le rapprochement entre AÉROSPATIALE et DASA a échoué. Les activités concernant les satellites d'AÉROSPATIALE seront apportées au groupe THOMSON-CSF-ALCATEL, tandis que DASA va regrouper ses activités spatiales avec celles de MATRA-MARCONI. A noter, en outre, que la firme américaine LOCKHEED-MARTIN-MARIETTA a maintenu, en 1997, à l'Allemagne, une offre très avantageuse de satellite d'observation.

On ne peut que regretter cette situation qui hypothèque la coopération européenne, et plus particulièrement la coopération franco-allemande , dans un domaine touchant à la fois à des besoins opérationnels essentiels et à des sciences et techniques industrielles avancées.

HÉLIOS I

Le système HÉLIOS I comprend des installations au sol pour la réception et le traitement des images, et deux satellites d'observation optique dont les capacités sont limitées à l'observation de jour, par temps clair.

C'est actuellement le seul programme de satellites de reconnaissance et d'observation mené en coopération européenne ; les principaux coopérants sont la France (AÉROSPATIALE, ALCATEL espace et la SEP), l'Italie (ALTENIA SPAZIO) et l'Espagne (CASA et INISEL).

Notre part de financement (79 %) s'élève à 9,8 milliards de francs 1996 sur lesquels 8,4 milliards de francs ont déjà été dépensés. Les crédits prévus pour 1998 s'élèvent à 557 millions de francs.

HÉLIOS II

Le système se caractérise essentiellement par l'amélioration des capacités de prise de vue et l'adjonction d'une composante infrarouge qui permet l'observation de nuit.

Le coût total du programme estimé à 11,6 milliards de francs 1996 : près de 2,5 milliards de francs ont déjà été dépensés. Il sera, en principe, poursuivi, malgré la défection allemande actuelle , avec une contribution espagnole (de 3 à 6 %) et une contribution italienne qui reste encore à confirmer. Un réexamen des coûts a été prescrit par le ministre de la Défense. Les dotations pour 1998 s'élèvent à 1,4 milliard de francs.

HORUS

Système d'observation radar, il peut être considéré comme complémentaire du système optique, les trois moyens : optique visible (HORUS I), infrarouge (HÉLIOS II) et radar (HORUS) assurent, en effet, un ensemble d'observation complet.

Le système doit comprendre trois satellites et des installations au sol. Il est estimé à 6,5 milliards de francs 1996.

L'absence d'engagement financier de l'Allemagne ou d'autres pays a conduit à réduire de 30 millions de francs, dans le budget en projet, les dotations prévues pour ce système, pour le moment retardé mais sur l'avenir duquel on peut s'interroger.

L'évolution des crédits consacrés aux programmes d'observation est retracée dans le tableau ci-dessous :

PROGRAMMES SPATIAUX D'OBSERVATION

(En millions de francs courants)

Crédits prévus en programmation (1997-2002)

Budget voté 1996

Budget voté 1997

Projet de budget 1998

HÉLIOS I ...........

2 972

835

701

556

HÉLIOS II .........

7 405

843

1 049

1 420

HORUS ..............

2 476

83

175

30

Total ............

12 853

1 761

1 925

2 006




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