EXAMEN EN COMMISSION

La commission a examiné le rapport pour avis de M. Albert Vecten sur les crédits de l'enseignement agricole inscrits dans le projet de loi de finances pour 1998 au cours d'une séance tenue le jeudi 6 novembre 1997, sous la présidence de son président, M. Adrien Gouteyron.

Un débat a suivi l'exposé du rapporteur pour avis.

M. François Lesein , après avoir rappelé l'importance capitale de l'enseignement agricole dans le milieu rural et sa réussite en tant qu'enseignement professionnel, a souhaité savoir si le décalage dont il souffre par rapport à l'éducation nationale avait tendance à se réduire.

Mme Hélène Luc a indiqué qu'elle partageait nombre des analyses formulées par le rapporteur. Elle a noté néanmoins, pour s'en féliciter, que plusieurs catégories de dépenses augmentaient pour 1998 et que le budget comportait des avancées positives sur plusieurs points. Elle a souhaité que la position de la commission puisse prendre en compte ces efforts. Elle a enfin demandé des précisions sur la diminution des crédits d'apprentissage.

M. Albert Vecten , rapporteur pour avis , a rappelé que l'enseignement agricole bénéficiait, certes, d'un sort favorable au sein du budget de l'agriculture, mais que ses moyens restaient très en deçà de ses besoins, la responsabilité des retards accumulés, notamment en termes d'emplois, incombant pour une large part au ministère du budget. Il a indiqué que les refus d'inscriptions avaient été encore très nombreux à la rentrée 1997, compte tenu du maintien de la politique de maîtrise des effectifs.

Rappelant que les observations formulées par la commission avaient, l'an dernier, conduit le ministre de l'agriculture à infléchir sa conception des missions de l'enseignement agricole, il a souligné que des interrogations encore nombreuses subsistaient quant à l'avenir de cet enseignement. Les travaux de l'Observatoire national de l'enseignement agricole présidé par M. René Rémond, dont le premier rapport serait publié en janvier 1998, permettraient, peut-être, d'apporter des éléments de réponse à ces interrogations. Le contenu du projet de loi d'orientation quant à lui n'était pas encore connu.

Il a souligné que l'enseignement agricole demeurait moins bien traité que l'éducation nationale, qui bénéficie, cette année comme l'année dernière, d'un budget en augmentation dans un contexte de décroissance des effectifs.

Il a enfin indiqué que la diminution des crédits d'apprentissage était liée au transfert aux régions de certains centres de formation d'apprentis.

Reprenant la parole, Mme Hélène Luc a manifesté sa satisfaction face à l'effort consenti en matière d'investissement. Elle s'est, par ailleurs, interrogée sur la possibilité d'une initiative de la commission en faveur d'une augmentation de certaines dépenses.

Le président Adrien Gouteyron a rappelé que les règles de recevabilité financière rendaient impossible le dépôt d'amendements parlementaires proposant des majorations de crédits.

M. Pierre Martin a plaidé en faveur d'une meilleure coordination entre l'enseignement agricole et l'éducation nationale, rappelant que de nombreux jeunes se tournaient vers l'enseignement agricole, faute de pouvoir être inscrits dans les établissements de l'éducation nationale. Dans cette perspective, il a manifesté son inquiétude face à l'insuffisance des crédits consacrés à l'enseignement agricole.

M. Albert Vecten, rapporteur pour avis , a indiqué que l'attrait de l'enseignement agricole sur les jeunes résultait essentiellement des formations qu'il dispense, de ses méthodes pédagogiques et des possibilités de débouchés qu'il offre. Les taux d'insertion des diplômés de l'enseignement agricole demeurent en effet très satisfaisants tant pour les professions agricoles que dans les activités para agricoles. Il a également noté que l'organisation des établissements en internat, qui présente des avantages incontestables, exige aussi un personnel très important.

Le président Adrien Gouteyron a fait observer que le budget de l'enseignement agricole pour 1998 traduisait la poursuite de la politique des " quotas ", dénoncée l'an dernier par la commission.

Il a noté que la décision de limiter la croissance des effectifs à 3 % à la rentrée 1997 avait engendré des résultats contrastés, les effectifs de l'enseignement public progressant de 3,08 %, ceux de l'enseignement privé à temps plein de 3,27 % et ceux de l'enseignement privé à rythme approprié de près de 5 %.

M. Albert Vecten, rapporteur pour avis , a rappelé que le montant des aides de l'enseignement agricole privé avait été calculé sur la base d'un protocole d'accord qui limitait la croissance des effectifs à 3 % à la rentrée 1997. L'accroissement des effectifs des établissements d'enseignement privé au delà de ce quota ne serait donc pas financé par les aides de l'Etat et se traduirait par un effort supplémentaire des familles.

Répondant à une question du président Adrien Gouteyron sur les concours ouverts aux agents contractuels, il a précisé que ces derniers étaient organisés en application de la loi du 16 décembre 1996 relative à l'emploi dans la fonction publique dite " loi Perben ". Il a par ailleurs indiqué que la création d'emplois par transformation de crédits d'heures supplémentaires et de vacations prévue par le budget pour 1998 répondait à une nécessité soulignée depuis de nombreuses années par la commission.

A l'issue de ce débat, la commission, suivant les propositions de son rapporteur, la commission a décidé de donner un avis défavorable à l'adoption des crédits pour 1998 de l'enseignement agricole .

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