III. LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL

Deux éléments principaux ont modifié l'organisation de l'enseignement technique et professionnel au cours des années récentes : le développement de la formation initiale hors statut scolaire et la mise en oeuvre de mesures qui se voulaient ambitieuses, celles proposées dans le nouveau contrat pour l'école par le précédent gouvernement.

A. LE BILAN D'APPLICATION DES MESURES DU NOUVEAU CONTRAT POUR L'ÉCOLE CONCERNANT LA VOIE PROFESSIONNELLE

Ces mesures tendaient notamment à organiser un cursus complet de la voie professionnelle et à professionnaliser l'ensemble de ses formations.

1. L'organisation d'un cursus complet

Cette organisation devait résulter de la construction de parcours cohérents, sous différents statuts, offerts aux élèves, du CAP jusqu'au diplôme d'ingénieur et de la mise en place de passerelles entre les formations générales ou technologiques et professionnelles.

Pour l'accès à la voie technologique après le BEP, il a été introduit un enseignement facultatif de la langue vivante II dans les BEP du secteur tertiaire administratif, qui avait pour but de faciliter l'accès des titulaires des BEP " administration commerciale et comptable " et " communication administrative et secrétariat " à la voie technologique par la classe de première d'adaptation sciences et technologies tertiaires.

En 1996, 80 % des diplômés des BEP du tertiaire administratif ont poursuivi leurs études en baccalauréat professionnel ou technologique.

Pour l'accès à la voie professionnelle , dans le cadre de la préparation d'un diplôme professionnel, le passage dans les deux sens a été facilité entre les dispositifs sous statut scolaire et ceux sous contrat de travail.

Deux expériences ont été engagées :

- les formations intégrées destinées à permettre à des élèves en difficulté d'obtenir une qualification de niveau V. Elles ont concerné 1.200 jeunes au cours de l'année scolaire 1995/1996 ;

- la formule " 1+1 " destinée à des jeunes bien intégrés et motivés, qui préparent un diplôme professionnel de niveau IV (baccalauréat professionnel) ou de niveau III (brevet de technicien supérieur) et prévoyant une première année sous statut scolaire et la deuxième année sous contrat d'apprentissage.

2. La professionnalisation des formations de la voie professionnelle

Le rôle de l'entreprise dans les différentes formations professionnelles devait être précisé dans le cadre de la mise en place des stages ou des périodes de formation en entreprise qui figurent obligatoirement dans les cursus de formation professionnelle. A l'occasion de chaque création ou rénovation de diplôme professionnel, les conditions d'exercice de ces périodes en entreprise par rapport à l'objectif de la formation sont désormais précisées dans la définition du diplôme.

Les objectifs, le contenu, la durée et l'organisation du stage sont actuellement définis dans la convention de stage, qui est l'instrument juridique indispensable préalable à toute réalisation de stage d'un élève : cette convention, conclue entre le chef d'établissement et le chef d'entreprise, permet de définir les activités du stagiaire et le rôle de chaque partenaire (stagiaire, professeur, tuteur).

Au cours de l'année scolaire 1996-1997, 6.000 jeunes issus de l'enseignement technologique ou général, ont suivi des formations professionnelles adaptées, près de 8.000 se sont engagés en formation complémentaire d'initiative locale permettant une spécialisation ou un adaptation de formations professionnelles à l'emploi local, 5.400 élèves ont préparé une seconde fois des examens de tous niveaux, selon des formules faisant une large place à l'alternance, et un peu plus de 12.000 élèves en difficulté ont suivi un cycle d'insertion professionnelle par alternance, permettant leur réorientation. En outre, plus de 800 élèves, les plus éloignés de la qualification, ont suivi une formation aménagée menant à un CAP.

3. La fin du nouveau contrat pour l'école ?

Les orientations prévues par le NCE pour l'enseignement professionnel n'ont pas fait l'objet de développements nouveaux depuis le bilan établi par votre rapporteur en 1996.

Il convient de rappeler pourtant que le NCE prévoyait, jusqu'en 1999, pour la mesure dite " formation professionnelle qualifiante avant la sortie du système scolaire ", quelque 2.900 postes et 1,15 milliard de francs de crédits en total cumulé ainsi que 281,42 millions de francs pour la mesure " centres de validation et de bilan ".

D'après les indications qui ont été fournies au rapporteur de votre commission, " le projet de loi de finances pour 1998 ne prévoit aucune mesure spécifique au titre de la mise en oeuvre du NCE concernant l'enseignement technique, professionnel et de la formation professionnelle ", ce qui semble sonner le glas d'une loi de programmation financière deux ans avant son terme.

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