B. LES RELATIONS DE LA FRANCE AVEC " SES VOISINS MARITIMES " : UNE NORMALISATION EN COURS

1. Le Comité franco-espagnol : du conflit au dialogue

A la suite des violents affrontements de 1994 entre pêcheurs français et espagnols, un comité franco-espagnol des pêches (COFEP) a été mis en place la même année.

Cinq réunions de ce comité, dont la première s'est déroulée en février 1995 ont eu lieu.

Ces rencontres entre représentants de l'administration et des professionnels français et espagnols ont permis de rapprocher les points de vue des deux pays sur un certain nombre de sujets relatifs aux pêches comme :

- tout d'abord entre canneurs et ligneurs espagnols et pêcheurs français pratiquant la pêche au filet maillant dérivant en matière de pêche au thon germon ;

- puis entre les pêcheurs espagnols et les chalutiers français pour la pêche de l'anchois ;

- enfin, entre palangriers espagnols et chalutiers français qui pêchent le merlu.

Un sixième COFEP s'est tenu dans le courant du mois de novembre 1996. Il a été entièrement consacré à l'examen de la proposition de règlement " mesures techniques " et au rapprochement des points de vue des deux pays.

Ces rencontres contribuent à entretenir la bonne qualité des relations entre la France et l'Espagne.

2. Les relations avec les îles anglo-normandes

Les relations de pêche avec les îles anglo-normandes ont de longue date posé problème, d'une part en raison de leur statut particulier vis-à-vis du Royaume Uni, d'autre part en raison de leur position géographique.

Les négociations actuelles visent à moderniser le régime en définissant d'une part une ligne de délimitation maritime, d'autre part l'élaboration d'un régime commun de gestion de la zone.

Avec Guernesey, le " Fishing boats (France) designation order " de 1965, en application de la convention de Londres de 1964, a reconnu des droits de pêche aux pêcheurs français au sud, à l'ouest et au nord de Guernesey.

Les discussions entamées par le Royaume-Uni en 1988 visant à préciser les limites des eaux territoriales à l'est de Guernesey ont abouti en 1992 à la fermeture à la pêche française d'une zone dite du " haricot " située entre Guernesey et la côte du Cotentin, à l'exception du banc de la Schole.

Durant les années 1993 et 1994, l'accès des pêcheurs français a notamment été contesté dans la zone de l'Etac de Sercq située dans les 6 à 12 milles de Guernesey bien que celle-ci relève, aux yeux de la France, du " régime de la Baie de Granville ".

Le modus vivendi du 16 août 1994, complété par la déclaration commune du 27 juillet 1995, a réglé provisoirement les problèmes en autorisant les deux parties à pêcher dans des zones revendiquées par chacune d'elle, tout en permettant à chaque État de conserver son interprétation juridique.

Les autorités de Guernesey ont souhaité renégocier le " modus vivendi ". Malgré les propositions françaises du 7 octobre 1996 visant la mise en place d'un cadre commun de gestion comprenant les eaux britanniques adjacentes de Guernesey et les eaux françaises limitrophes, les Britanniques ont dénoncé le " modus vivendi " et remis en cause le droit d'accès des pêcheurs français à la zone de l'Etac de Sercq. Les pêcheurs français ont néanmoins maintenu une présence symbolique dans celle-ci afin d'affirmer la pérennité de leurs droits.

La réunion du 6 décembre 1996, sans remettre en cause les analyses juridiques des deux parties, a permis :

- de rétablir l'accès des pêcheurs français à la zone de l'Etac de Sercq,

- et de renouer le dialogue franco-britannique dont on espère qu'il aboutira à la naissance d'un cadre commun de gestion.

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