2. Un point de vue de plus en plus largement partagé

Si votre commission fait preuve sur le sujet du régime de versement de la taxe professionnelle de France Télécom d'une constance que ses rapports successifs ne démentent pas 21( * ) , de plus en plus nombreux sont ceux des parlementaires qui se rallient à sa position.

Sans parler des associations d'élus, les commissions des finances et de la production et des échanges de l'Assemblée nationale ont exprimé leur opposition à ce système lors de la discussion du présent projet de loi de finances pour 1998 :

LA POSITION DES COMMISSIONS CONCERNÉES DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE

La commission des finances a examiné le 14 octobre dernier le rapport de M. Edmond Hervé, rapporteur spécial, sur les crédits de la Poste et des télécommunications.

Le rapporteur spécial " s'est déclaré favorable à l'alignement sur le droit commun du régime de paiement de la taxe professionnelle par France Télécom qui l'acquitte aujourd'hui à l'Etat et non pas directement aux collectivités locales " (extrait du bulletin des commissions de l'Assemblée nationale, n° 9, page 1264).

La commission de la production et des échanges a examiné le 5 novembre le rapport pour avis de M. Gabriel Montcharmont, qui a observé que " le caractère dérogatoire du régime de la fiscalité directe locale de France Télécom (...) créée une distorsion de concurrence en défaveur de l'entreprise nationale dans la mesure où une collectivité locale confrontée à des propositions d'investissement de France Télécom et d'un opérateur privé aura tendance à choisir ce dernier dans un souci de bonne gestion de son budget " (extrait du rapport n° 310, tome VIII de M. Gabriel Montchamont, AN).

Une proposition de loi 22( * ) déposée par le député André Santini et plusieurs de ses collègues vise à restituer aux collectivités les impôts locaux supportés par La Poste et France Télécom.

En outre, l'amendement n° 433 au projet de loi de finances pour 1998, présenté par notre collègue député M. Jean-Pierre Balligand (groupe socialiste), visant à restituer ce produit d'imposition locale aux collectivités a tout d'abord été adopté le 17 octobre dernier par l'Assemblée nationale , malgré l'opposition du Gouvernement, qui a dû recourir à une deuxième délibération pour que ce dispositif soit rejeté.

Il apparaît donc que le Gouvernement ne pourra faire longtemps l'économie d'une réforme souhaitée par nombre d'élus, siégeant sur des bancs divers et ardemment désirée par votre commission.

Page mise à jour le

Partager cette page