3. Une mise en oeuvre progressive dans les Etats membres

La Commission européenne a récemment dressé un bilan détaillé, au 15 septembre 1997, de la mise en oeuvre de la réglementation européenne en matière de concurrence 8( * ) . Elle juge " encourageants les progrès considérables enregistrés dans la transposition de la réglementation et estime que si les efforts combinés se poursuivent, la communauté aura franchi un cap décisif au 1er janvier 1998 ". Toutefois, certains pays ont encore des progrès à faire pour respecter l'échéance fixée pour l'ouverture à la concurrence.

Les principales conclusions de la Commission sont rappelées dans l'encadré suivant :

BILAN DU DEGRÉ D'OUVERTURE À LA CONCURRENCE DES PAYS EUROPÉENS

Le bilan de la préparation de l'ouverture à la concurrence des pays européens est encourageant, mais mitigé. Certains pays, parmi lesquels la Belgique, tardent en effet à prendre les mesures nécessaires :

Ouverture des monopoles

La Belgique est le seul pays qui n'a pas encore transposé la directive sur l'abolition des droits exclusifs sur la téléphonie vocale. Ce pays a simplement transmis un projet de mesures à la Commission européenne. Tous les autres pays (sauf ceux bénéficiant d'un délai transitoire et qui ouvriront leur marché après le 1er janvier 1998 : Espagne, Grèce, Luxembourg, Portugal et Irlande) ont incorporé la directive " pleine concurrence " dans leur droit national. S'agissant de l'abolition des interdictions pesant sur les services déjà libéralisés utilisant d'autres infrastructures et sur l'interconnexion directe des réseaux mobiles, trois pays sont en retard : la Belgique, l'Espagne et l'Italie (ces deux derniers uniquement pour les services déjà libéralisés).

Cadre réglementaire

Seuls sept pays (Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Finlande, Suède et Royaume-Uni) parmi les onze états membres tenus de notifier des procédures d'octroi de licences pour la téléphonie vocale et l'infrastructure sous-jacente se sont exécutés et un autre (la France) doit encore notifier des procédures supplémentaires. Les principales exigences en matière d'octroi de licences (énoncées dans la nouvelle directive " licences ") ont été transposées par cinq Etats membres (Danemark, Allemagne, Finlande, Suède et Royaume-Uni). Tous les autres ont adopté certaines dispositions (Grèce, France, Italie, Luxembourg, Autriche, Portugal) ou disposent de projets correspondants (Belgique, Espagne et Pays-Bas).

La directive " interconnexion " impose aux autorités réglementaires nationales d'assurer la publication des termes et conditions d'interconnexion, au plus tard le 1er juillet 1997. Seuls huit Etats membres ont rempli cette obligation (Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Autriche, Finlande et Royaume-Uni). Les tarifs d'interconnexion (mais non les conditions et termes) ont été publiés par le Portugal. Pour ce qui concerne l'obligation de comptabilisation des coûts (c'est-à-dire les méthodes qui permettent d'assurer l'orientation des tarifs d'interconnexion en fonction des coûts), seuls les organismes en place dans sept Etats membres ont rempli leurs obligations : Danemark, Allemagne, Espagne, France, Italie, Autriche et Royaume-Uni.

La Commission relève par ailleurs que des mesures ont été prises dans pratiquement tous les Etats membres pour garantir la disponibilité de numéros (les numéros doivent être en nombre suffisant pour être attribués à tous les acteurs du marché qui en ont besoin). Seule la Grèce n'a pas encore pris de disposition pour garantir la disponibilité des numéros pour les mobiles. En outre, onze Etats membres ont défini les obligations de service universel dans leur législation alors que dans la quasi totalité des autres pays (Espagne, Luxembourg et Portugal) des projets sont prêts ou certaines dispositions sont déjà en place. Seule la Grèce n'a encore rien prévu. Pour ce qui est du financement du service universel , seule la France a pris des dispositions pour instaurer un mécanisme dès le 1er janvier 1998 et deux autres pays (Allemagne et Autriche) ont prévu des mécanismes conditionnels. Six Etats ont estimé qu'un tel mécanisme n'était pas nécessaire. L'Italie a adopté certaines dispositions et la Belgique et l'Espagne ont transmis des projets de mesures. Trois Etats ont une dérogation (Grèce, Irlande et Portugal).

Les dispositions pour le rééquilibrage des tarifs (leur adaptation en fonction des coûts réels), ou des plans prévoyant une élimination progressive des tarifs non " rééquilibrés " après 1998, sont établis dans douze Etats membres. Trois Etats n'ont pris aucune disposition à cet égard : la Belgique, la Grèce et les Pays-Bas.

La libéralisation des télécommunications est donc déjà engagée dans la majorité des pays européens, comme le détaille un tableau récapitulatif fourni en annexe.

La commission européenne a, en outre, récemment ouvert des procédures d'infraction contre sept Etats membres de l'Union, pour les pousser à transposer plus rapidement la réglementation communautaire.

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