II. LES AUTRES AIDES BUDGÉTAIRES AUX PME, AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT

Le bilan de l'effort financier de l'Etat en faveur des PME est retracé dans un " jaune budgétaire " annexé au projet de loi de finances (conformément à l'article 106 de la loi de finances pour 1996 voté à l'initiative du Parlement ).

Venant abonder les crédits du ministère des PME, du Commerce et de l'Artisanat, ces crédits proviennent de plusieurs échelons institutionnels.

Les aides budgétaires directes de l'Etat sont évaluées en 1998 à 5,5 milliards de francs (hors budget des PME), contre 2,8 milliards de francs en 1997, soit un quasi doublement par rapport à l'année dernière. Les budgets concernés sont, par ordre d'importance de leur intervention ceux de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, de l'Emploi et de la Solidarité, de l'Agriculture, de la Recherche, de la Culture et de la Défense.

Les collectivités locales participent, quant à elles, au développement du secteur du commerce et de l'artisanat, dans le cadre des contrats de plan Etat-régions. A ce titre, les conseils régionaux se sont engagés sur des mesures représentant un montant d'environ 3 milliards de francs pour la période 1994-1998.

Enfin, la Communauté européenne fournira un effort financier de près d' 1,2 milliard de francs pour la période 1997-2000, contre 700 millions de francs pour la période précédente (1993-1996), soit une augmentation significative de 68 % en faveur des PME-PMI.

A. LES MESURES FISCALES EN FAVEUR DES PME

Le projet de loi de finances pour 1998 comporte plusieurs mesures fiscales en faveur des petites et moyennes entreprises. Elles s'adressent à la fois aux entrepreneurs et aux investisseurs, notamment dans le domaine du capital-risque, et visent à encourager les PME innovantes engagées dans le secteur des nouvelles technologies, ainsi que les entreprises du bâtiment qui concourent directement à la croissance et à l'emploi au niveau local. Enfin, des mesures encouragent la création d'entreprise et l'embauche.

1. Le soutien aux entreprises innovantes et à la création d'entreprise

Un premier dispositif est destiné à permettre aux entreprises innovantes à fort potentiel de croissance d'attirer des dirigeants, des cadres et des scientifiques de haut niveau, en les intéressant à la croissance de l'entreprise par le biais de bons de souscription de parts de créateur d'entreprises . Ce système, réservé aux entreprises en création (moins de cinq ans), offrira la possibilité d'acheter des actions de la société à un prix fixé à l'avance. Le taux de taxation sera de 25 % ou de 39 %, selon le temps passé dans l'entreprise.

Par ailleurs, afin d'encourager le développement d'une population d'entrepreneurs français ayant créé avec succès une entreprise dans le passé et pouvant apporter conseil et fonds propres à d'autres entrepreneurs, il est prévu de les faire bénéficier d'un report d'imposition lorsqu'ils réinvestissent le produit de la cession de leurs parts dans une entreprise créée depuis moins de cinq ans.

Enfin, pour mobiliser l'épargne en faveur des PME, les produits des contrats d'assurance-vie investis principalement en titres de fonds communs de placement à risque, de fonds communs de placement dans l'innovation, de sociétés de capital-risque, de sociétés financières d'innovation, de sociétés non cotées ou cotées sur le nouveau marché, continueraient de bénéficier de l'exonération d'impôt sur le revenu.

2. Le soutien aux entreprises du bâtiment et des travaux publics et la lutte contre le travail au noir

Afin de favoriser l'entretien des logements et de soutenir l'activité des entreprises artisanales de ce secteur, le projet de loi de finances pour 1998 propose de créer un crédit d'impôt sur le revenu pour les dépenses d'entretien et de revêtement des surfaces , autres que les petites réparations locatives réalisées dans l'habitation principale. Pour une même habitation, le montant des dépenses ouvrant droit à crédit d'impôt est fixé à 4.000 francs pour une personne seule et à 8.000 francs pour un couple marié soumis à imposition commune. Cette mesure s'appliquerait aux travaux réalisés entre le 1er janvier 1998 et le 31 décembre 2000. Les montants concernés paraissent cependant bien modestes.

Dans le but d'encourager la réhabilitation du parc immobilier locatif à caractère social et d'en réduire le coût, le taux réduit de TVA (5,5 %) sera appliqué aux travaux d'amélioration et de réhabilitation d'immeubles de logements sociaux destinés à la location.

3. Le soutien à l'emploi dans les PME

Il est proposé d'instituer un crédit d'impôt de 10.000 francs par emploi net créé au cours de chacune des années 1998, 1999 et 2000. L'aide sera limitée à 50 emplois créés par an. Le crédit d'impôt pourrait être utilisé pour acquitter la contribution de 10 % de l'impôt sur les sociétés dans la limite de 500.000 francs et ne serait pas remboursable.

Dans un premier temps, 110.000 entreprises seraient concernées par cette mesure, dont 85 % de PME.

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