b) Le maintien des interventions du ministre des affaires européennes (article 40)

15,15 millions de francs seront en 1998, comme en 1997, consacrés à des interventions du ministre des affaires européennes. Ces crédits sont destinés à financer des études commandées par le cabinet du ministre et, notamment, des sondages d'opinion, à subventionner diverses manifestations européennes organisées dans le cadre du Dialogue national sur l'Europe, et à acquitter la contribution française aux frais de fonctionnement du centre d'information sur l'Europe (" Sources d'Europe "). Créé en partenariat avec la commission des Communautés européennes, ce centre a pour vocation d'informer l'opinion publique française sur la construction européenne.

Enfin, l'article 40 permet de financer des subventions à des associations et organismes à vocation européenne, ou conduisant une action ponctuelle dans l'un des champs d'intervention du ministre des affaires européennes. Mentionnons à cet égard, entre autres exemples, l'Organisation française du mouvement européen (3,3 millions de francs en 1997), l'Académie européenne du nord de l'Europe-Maison de l'Europe de Lille (50 000 francs en 1996), l'Assemblée des présidents de conseils généraux de France (100 000 francs en 1996), l'Association caennaise pour la connaissance de l'Allemagne au coeur de l'Europe (5 000 francs en 1996), et l'Association Jean Monnet (133 000 francs en 1996).

Votre rapporteur s'interroge, en dépit de solides convictions européennes, sur la pertinence de la stabilité des crédits inscrits sur cette ligne, par rapport aux économies imposées par ailleurs dans des domaines susceptibles d'affecter réellement le rayonnement international de la France. Compte tenu du type de dépenses financées sur cet article, et qui ne sauraient être comparées avec les interventions que permet de réaliser le Fonds d'urgence humanitaire, on peut s'étonner qu'aucun effort d'économie ne porte sur les interventions du ministre des affaires européennes en 1998.

c) La contraction des moyens du Fonds d'urgence humanitaire (article 50)

La répartition sectorielle des crédits du Fonds d'urgence humanitaire entre les différentes actions financées sur l'article 50 du chapitre 42-37 a, en 1996, été la suivante :

- activités sanitaires et sociales :

30 %

- actions médico-pharmaceutiques :

28 %

- actions nutritionnelles d'urgence :

19 %

- opérations de transport :

13 %

- aides diverses (hébergement, vêtements...) :

10 %.

Le Fonds d'urgence humanitaire finance différents types d'opérations.

- Les subventions à des ONG visent à contribuer à des actions ponctuelles (rénovation d'hôpitaux, construction d'écoles, programmes d'aide alimentaire et médicale dans les camps de réfugiés...) Parmi les organismes subventionnés sur les crédits du Fonds d'urgence humanitaire en 1997, citons l'Action contre la faim (ex AICF), pour 586 000 francs, le Centre international de l'enfance et de la famille, pour 500 000 francs, afin de financer le Centre national du traumatisme à Kigali, le Comité d'aide médicale et de parrainage, pour 855 000 francs, afin de contribuer à des projets d'équipement d'orphelinats et de centres de santé en Ukraine et en Albanie. La subvention versée à Douleurs sans frontière (700 000 francs en 1997) financera le traitement des victimes des mines antipersonnelles en Angola et au Mozambique, et de handicapés au Cambodge.

- Les versements à des organisations internationales permettent le soutien à des programmes d'aide d'urgence conduits notamment par le Haut Commissariat aux réfugiés, par l'UNICEF, par le Programme alimentaire mondial ou par l'Organisation mondiale de la santé.

- Le Fonds d'urgence humanitaire organise également des opérations d'aide directe (envoi de médicaments, de nourriture, de matériel médical), ainsi que des opérations conduites par les postes diplomatiques et consulaires.

- Le Fonds d'urgence humanitaire subventionne également l'emploi, par des ONG, de volontaires du service national humanitaire participant au programme Globus.

Les crédits du Fonds d'urgence humanitaire connaîtront, en 1998, une baisse très sensible (- 26,7 %). Les moyens impartis au Fonds d'urgence humanitaire seront donc limités à 62,7 millions de francs , au lieu de 85,5 en 1997. Rappelons, pour mémoire, qu'ils se sont élevés à 135 millions de francs en fin de gestion 1994, année de la crise rwandaise. On observe néanmoins, depuis 1995, une consolidation des régulations budgétaires effectuées en cours d'exercice.

La contraction très sensible prévue par le projet de loi de finances pour 1998 pourrait ne pas induire une baisse proportionnelle de l'aide humanitaire française puisque, en cas de crise importante, justifiant le rassemblement de moyens significatifs, l'article 50 du chapitre 42-37 peut être abondé en cours de gestion, par voie réglementaire, ou, en fin d'exercice, dans le cadre de la loi de finances rectificative.

Notons, par ailleurs, la disproportion des moyens consacrés par le Quai d'Orsay à l'aide humanitaire par rapport à la vocation mondiale de ce département . Les 84,5 millions de francs affectés en 1997 au Fonds d'urgence humanitaire étaient nettement en-deçà des 110 millions de francs affectés au seul transport de l'aide alimentaire et de l'aide d'urgence organisé à destination des pays dits " du champ " par la rue Monsieur. En 1998, la disproportion entre les 105 millions de francs consacrés au transport de l'aide d'urgence à destination de l'Afrique subsaharienne et les quelque 62,7 millions de francs susceptibles d'être affectés par le Quai d'Orsay à des actions d'aide humanitaire avec l'ensemble du monde sera encore plus apparente. Il convient néanmoins de relever que le ministère des affaires étrangères s'adresse désormais assez couramment au secrétariat d'Etat à la coopération pour la mise en oeuvre d'interventions humanitaires : cette synergie de moyens relativise la baisse régulière des crédits du Fonds d'urgence humanitaire.

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