B. LE PRÉSENT GOUVERNEMENT POURRAIT S'APPUYER SUR LE TRAVAIL RÉALISÉ POUR COMPLÉTER LES DISPOSITIFS EXISTANTS

1. Le budget pour 1998 consolide les mécanismes d'aide au logement des personnes défavorisées

Outre la dotation de 340 millions de francs au fonds social logement qui est réintégrée dans les crédits du budget logement et les crédits qui sont alloués au programme de PLA-TS, le projet de budget pour 1998 consolide les dotations affectées aux actions d'urgence et aux associations.

Ainsi, la contribution de l'Etat pour aider les associations logeant à titre temporaire des personnes défavorisées (ALT) devrait se monter à 110 millions de francs en 1998 contre 140 millions en 1997. On peut noter que ces crédits seront réintégrés dans le budget logement après avoir été, comme les crédits FSL, imputés en 1997 sur un compte d'affectation spéciale " Fonds pour le logement des personnes en difficulté ". Par ailleurs, les crédits destinés aux opérations les plus sociales (réquisitions, logements d'urgence, démolitions et changement d'usage, maîtrise d'oeuvre urbaine et sociale) devraient augmenter sensiblement en crédits de paiement pour atteindre 350 millions de francs.

Quelques remarques doivent également être faites concernant le logement social dans les DOM-TOM. La proportion élevée de chômeurs, la pression démographique comme le sous-équipement de nombreuses villes ont augmenté le besoin de logements à très faibles loyers. Malgré un effort budgétaire important depuis 1993, la demande reste très importante. Le budget de l'outre-mer est devenu le cadre privilégié de l'action en faveur du logement dans les DOM-TOM. La commission des affaires sociales souhaite rappeler que, dans ces départements et territoires également, il convient de préserver et développer une chaîne du logement fluide qui comprenne une action globale en faveur du logement très social, du logement social et du logement intermédiaire.

Les moyens destinés à l'aide aux personnes les plus démunies sont donc maintenus globalement sans qu'aient été entreprises, pour l'instant, d'actions nouvelles pour développer des actions complémentaires et innovantes pour mieux traiter le problème du logement des plus démunis.

2. Le projet de loi de lutte contre les exclusions devrait s'appuyer sur le projet de loi de renforcement de la cohésion sociale

Outre le plan d'urgence de 1995, l'action du précédent Gouvernement en faveur du logement des plus démunis avait été marquée par la mise en chantier de l'important projet de loi d'orientation relatif au renforcement de la cohésion sociale et en particulier de son volet logement. Celui-ci avait pour objectif de développer une politique globale en faveur des plus démunis. Il constituait un projet important de la précédente majorité qui gagnerait à être préservé et développé.

Ce projet de loi comprenait notamment des dispositions relatives aux missions du parc locatif social, aux réquisitions, aux attributions, aux mesures destinées à faciliter la construction de logements d'insertion, à la clarification du statut des sous-locataires, à la protection des occupants des hôtels meublés, à l'extension des compétences de certains organismes HLM, à l'extension aux centres communaux d'action sociale du bénéfice de l'aide aux organismes logeant à titre temporaire des personnes en difficulté, aux modifications du régime juridique des fonds de solidarité pour le logement, au relogement des occupants d'un immeuble évacué en application d'un arrêté municipal et à la prévention des expulsions.

Le champ des mesures était donc très large et aurait été, sans nul doute, enrichi par les débats parlementaires.

Il convient d'espérer que le projet du Gouvernement sera au moins aussi important. La mise en oeuvre d'un tel dispositif est d'autant plus urgente que les besoins demeurent par-delà les échéance électorales comme le montre le 4 ème rapport du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées publié en juillet 1997 4( * ) . Au-delà du constat favorable dressé par le rapport sur le bilan du plan d'urgence de 1995, le Haut-Comité souhaite que le prochain texte matérialise des engagements chiffrés sur l'offre de logements sociaux publics et privés, des mesures particulières en faveur des communes qui produisent un réel effort en matière de logement des défavorisés, un renforcement des mesures de prévention des expulsions et une meilleure solvabilisation des familles.

La commission des affaires sociales exprime le voeu que l'examen du texte de lutte contre les exclusions soit l'occasion d'un débat enrichissant auquel pourront participer l'ensemble des parlementaires afin que puissent se dégager de véritables solutions pour le logement des plus démunis.

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Au bénéfice de ces observations, votre commission a décidé de s'en remettre à la sagesse de la Haute Assemblée quant à l'adoption des crédits consacrés au logement social par le projet de loi de finances pour 1998.

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