B. UN BUDGET QUI PREND EN COMPTE CERTAINES ATTENTES DES PERSONNELS

1. Les dotations

Les dotations consacrées au personnel représentent plus de 83,5 % des crédits de la police nationale. Le poids des dépenses de personnel est donc considérable et laisse peu de marge de manoeuvre budgétaire. L'intervention de certaines mesures catégorielles permet de consolider la réforme des corps et carrières.

Les crédits de personnels s'élèvent à 23,6 milliards de francs. Ils sont en augmentation de 2,16 % malgré une diminution de 611 emplois.

Cette hausse est d'abord mécaniquement imputable à l'augmentation de 1 % du point de la fonction publique (290 millions de francs) et au financement des adjoints de sécurité (117 millions de francs).

Elle est également imputable à plusieurs mesures indemnitaires catégorielles :

- l'unification du régime indemnitaire des officiers en prolongement de la réforme statutaire du corps (257,7 millions de francs). 2.000 officiers sur 17.000 risquent cependant d'être perdants dans l'application de cette réforme ;

- le financement de l'allocation de services des commissaires en complément des fonds de concours qui remplacent les rémunérations antérieurement versées directement aux fonctionnaires lors d'opérations funéraires ou d'assistance aux huissiers de justice. Cette nouvelle allocation, prévue par la loi d'orientation, a introduit un élément de transparence dans un régime qui était très controversé mais son financement reste problématique.

- l'alignement total des primes versées aux fonctionnaires du secrétariat général de l'administration (SGAP) de Versailles sur celles versées aux fonctionnaires du SGAP de Paris (12,1 millions de francs) ;

2. Les effectifs

Ils s'élèvent à 136 227 personnes dont 113 147 personnels actifs, 13 206 personnels administratifs, 1 549 personnels ouvriers et 8 325 policiers auxiliaires.

Depuis la loi d'orientation, les personnels actifs se répartissent en trois corps :

- les corps de conception et de direction (commissaires de police) 2 000 personnes ;

- les corps de commandement et d'encadrement (inspecteurs, commandants et officiers) 17 000 personnes ;

- les corps de maîtrise et d'application (gardiens, enquêteurs et gradés) 94 000 personnes.

La réforme des corps et des carrières, concrétisée dans le règlement général d'emploi publié le 4 septembre 1996, s'accompagne d'une modification de la répartition des effectifs entre les trois corps de manière à aboutir à une augmentation du nombre des agents de maîtrise et d'application.

Ce changement de structure s'échelonne sur dix ans. A l'heure actuelle, les officiers sont, à titre transitoire, trop nombreux pour exercer un réel emploi d'encadrement.

Pour 1998, la suppression de 11 emplois dans le corps de conception et de direction et de 653 dans le corps de commandement permettra la création de 664 emplois dans le corps de maîtrise et d'application.

Les autres modifications de structure concernent :

- le repyramidage du corps des officiers ;

- la création, gagée par la suppression de 183 emplois gelés, de 83 emplois administratifs, à savoir 70 attachés de police, 10 psychologues et 3 ingénieurs ;

- la suppression de 500 postes de policiers auxiliaires qui n'avaient jamais été pourvus.

3. L'amélioration des conditions de travail

L'année 1997 a vu entrer en application une importante réforme des horaires de travail. Le budget de 1998 prévoit un ensemble de mesures d'action sociale et la poursuite de la mise à disposition de logements pour les policiers.

a) L'importante réforme des horaires de travail

Cette réforme qui a conduit à l'abandon de la cinquième brigade (rythme 3/2) pour l'adoption d'un rythme de quatre jours de travail pour 2 jours de repos (4/2) est devenue effective depuis le 10 janvier 1997 à l'égard de 37 000 fonctionnaires actifs. Des adaptations sont intervenues localement après consultation des comités paritaires départementaux. Il semble que sa mise en oeuvre s'opère de manière satisfaisante et qu'elle permette, combinée à l'institution du service du quart pour les officiers, d'améliorer la présence continue des policiers sur la voie publique. Il convient de relever la pugnacité avec laquelle cette transformation du service quotidien a été conduite.

b) L'action sociale

Concernant l'action sociale , le Gouvernement a souhaité mieux prendre en compte le caractère éprouvant de certaines tâches dévolues aux fonctionnaires

Une mesure de 25 millions de francs permettra de renforcer le soutien médico social des policiers. Dix postes de psychologues supplémentaires seront créés.

Une enveloppe de 10 millions de francs sera affectée à la fourniture de repas chauds dans les commissariats.

c) Le logement des policiers

Le logement à proximité du lieu d'affectation est une des conditions essentielles de la qualité et de la continuité du travail des policiers.

La loi d'orientation prévoyait la livraison de 800 logements par an. Ces chiffres sont loin d'être atteints puisque les 550 logements prévus en 1997 porteront à 1680 le total des logements livrés sur trois ans.

Cependant, le nombre des logements effectivement mis à la disposition des policiers dépasse de quelques centaines les prévisions grâce au mécanisme de garantie des loyers mis en oeuvre par convention avec l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI). Des bailleurs privés acceptent ainsi de conclure des baux à des prix inférieurs de 20 à 25 % à ceux du marché.

Votre rapporteur regrette cependant que les autorisations de programme comme les crédits de paiement affectés aux logements des policiers soient en baisse sensible dans le budget 1998 (- 17,3 % pour les crédits de paiement, - 9,4 % pour les autorisations de programme).

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