III. LES OBSERVATIONS ET PROPOSITIONS DE VOTRE COMMISSION DES LOIS

Votre commission approuve les orientations du projet de loi. Certaines des mesures proposées, tendant en particulier à interdire la détention des chiens potentiellement dangereux par des personnes qui pourraient les utiliser autrement que comme animal de compagnie, sont particulièrement bienvenues. En effet, si certaines caractéristiques morphologiques des chiens aujourd'hui mis en cause rendent ceux-ci potentiellement dangereux, les agissements de ceux qui les détiennent sont à l'origine des graves incidents qui sont intervenus au cours des dernières années.

S'il est devenu indispensable d'interdire l'élevage et l'entrée sur notre territoire de certains types de chiens, il est aussi nécessaire de sanctionner sévèrement le comportement d'individus qui, parfois par des sévices ou des tortures, font de ces animaux de véritables armes. Votre commission souhaite améliorer le dispositif pour le rendre plus efficace et rappeler son attachement à une codification du droit pénal spécial, qui permettrait une meilleure lisibilité de notre appareil répressif. Elle propose également d'aggraver les peines encourues en cas de sévices ou actes de cruauté envers les animaux.

A. AMÉLIORER LE DISPOSITIF RELATIF AUX ANIMAUX DANGEREUX AFIN DE LE RENDRE PLUS EFFICACE

Certaines dispositions du projet de loi sont particulièrement importantes, mais paraissent difficilement applicables. Il s'agit en particulier de la mesure tendant à interdire aux personnes qui se seraient vues retirer la propriété ou la garde d'un chien par le maire de détenir par la suite des chiens d'attaque ou des chiens de garde et de défense. Cette mesure est particulièrement nécessaire. Toutefois, le texte prévoit que le maire pourrait accorder une dérogation à l'interdiction si la mesure de retrait était intervenue plus de dix ans avant le dépôt d'une déclaration. Le maire devrait prendre en compte le comportement du demandeur. Une telle disposition semble très difficilement applicable et pourrait donner lieu à des appréciations contestables. Elle affaiblit en outre le dispositif. Votre commission vous propose donc de la supprimer.

Votre commission vous propose également de supprimer une disposition introduite par l'Assemblée nationale concernant les immeubles collectifs et les logements sociaux. Ce texte précise qu'un bailleur ou un copropriétaire peut saisir le maire en cas de dangerosité d'un animal se trouvant dans un logement dont il est propriétaire, afin que celui-ci exerce les pouvoirs que tend à lui conférer le projet de loi. Il paraît inutile d'ajouter un nouveau paragraphe pour préciser que le maire pourra exercer les prérogatives que le projet de loi tend à lui confier sur la demande d'un bailleur ou d'un copropriétaire.

Votre commission propose qu'il soit précisé dans l'article 1er du projet de loi, relatif aux pouvoirs des maires, que celui-ci peut agir de sa propre initiative ou à la demande de toute personne concernée. Aucune ambiguïté ne subsisterait donc sur ce point.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page