2. La proposition de loi adoptée par l'Assemblée nationale et les propositions de loi déposées au Sénat

La proposition de loi dont le Sénat est saisi a été adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale le 24 avril dernier.

La proposition de loi d'origine, présentée par M. Robert Gaïa et les membres du groupe socialiste, comportait 9 articles. Elle a servi de base à la discussion et a été largement amendée, principalement par la commission de la Défense et par le gouvernement, en vue de répondre aussi complètement que possible aux exigences de l'application dans notre droit interne des dispositions de la convention d'Ottawa.

Telle qu'elle est transmise au Sénat, la proposition de loi compte désormais 17 articles. Elle comporte principalement trois catégories de mesures d'application de la convention :

- elle prévoit des sanctions pénales à l'encontre des activités interdites par la convention et encadre strictement les conditions d'exercice des opérations qui demeurent autorisées,

- elle précise le déroulement des missions d'établissement des faits prévues par la convention,

- elle crée une commission nationale pour l'élimination des mines antipersonnel, instance chargée de veiller à l'application de la loi et à l'exécution par la France de ses obligations au regard de la convention.

Sur le fond, les deux propositions de loi déposées au Sénat par M. Claude Estier et les membres du groupe socialiste et par Mme Marie-Claude Beaudeau et les membres du groupe communiste, républicain et citoyen visent le même objectif d'interdiction totale, sans cependant prévoir un dispositif aussi complet que la proposition de loi adoptée par l'Assemblée nationale, celle-ci comportant un grand nombre de mesures de mise en oeuvre de la convention d'Ottawa.

Ces deux propositions de loi déposées au Sénat se distinguent cependant du texte de l'Assemblée nationale, en ce qu'elles retiennent une définition des mines antipersonnel plus large que celle de la convention d'Ottawa, qui conduirait à englober dans le champ de l'interdiction certaines mines antivéhicules.

Par ailleurs, la proposition de loi de Mme Marie-Claude Beaudeau et des membres du groupe communiste, républicain et citoyen se caractérise par des sanctions pénales plus élevées puisqu'elle prévoit des peines criminelles alors que le texte adopté par l'Assemblée nationale retient des sanctions se situant au maximum de l'échelle des peines correctionnelles.

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