2. Des conséquences sociales tardivement et insuffisamment évaluées

a) Un dispositif de suivi social mis en place avec retard

La circulaire du 24 juin 1997 prévoit que " les services sociaux seront informés par les soins des préfets, afin qu'un suivi adéquat des personnes et familles concernées par l'accès au séjour soit effectué dans de bonnes conditions ". Cette préoccupation est nouvelle : elle ne s'était pas manifestée lors des précédentes régularisations.

Il est toutefois regrettable que cette procédure n'ait été effectivement mise en place qu'à la fin de l'année 1997, alors même qu'une partie non négligeable des demandes à caractère familial (conjoints, enfants entrés hors regroupement familial...) avait déjà donné lieu à une décision favorable. En outre, ce suivi social a été entrepris sans concertation véritable avec les autres ministères intéressés.

Les modalités de ce suivi social ont été définies par la circulaire n° 686 du 21 octobre 1997 du ministre de l'Emploi et de la Solidarité, signée par M. Jean Gaeremynck, Directeur de la population et des migrations, et adressée aux directions régionales et départementales des affaires sanitaires et sociales, ainsi que pour information au directeur de l'OMI.

L'OMI est chargé de la visite médicale que doivent passer les bénéficiaires de la régularisation. Afin de ne pas multiplier les démarches pour ceux-ci, le Gouvernement a décidé de charger l'OMI d'effectuer, à cette occasion, un entretien permettant d'examiner la situation sociale de ces personnes et d'envisager les actions à mettre en oeuvre.

L'entretien avec les personnes régularisées est effectué au moment de la visite médicale à l'OMI par des agents recrutés et formés spécialement pour ce travail par l'Office. Les agents remplissent à cette occasion un questionnaire spécifique conçu pour l'opération de régularisation 11( * ) .

Ce document fait le point sur la situation des bénéficiaires et recense les interventions à mener à bien pour chacun d'entre eux, classées dans les rubriques suivantes : logement, sécurité sociale, prestations familiales, santé, emploi, formation, cours de français, alphabétisation, adaptation à la vie locale (connaissance des transports en commun, démarches administratives, connaissance des équipements du quartier...) et scolarité des enfants.

L'OMI adresse, chaque semaine, les questionnaires relatifs aux bénéficiaires résidant dans le département aux directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS), lesquelles les transmettent au service social qu'elles ont désigné pour réaliser le suivi des bénéficiaires. Il peut s'agir, selon le cas, des services sociaux spécialisés (ASSFAM ou SSAE), s'ils sont présents dans le département, du service social départemental ou d'associations locales.

Les DDASS doivent tenir informé chaque mois le directeur de la population et des migrations du suivi réalisé en remplissant un tableau sommaire et en l'accompagnant d'un compte rendu qualitatif signalant les problèmes éventuellement rencontrés dans sa mise en oeuvre.

Le suivi social a pour objectif d'informer les personnes régularisées de leurs droits et des prestations dont elles peuvent bénéficier.

Même si, selon la circulaire du 21 octobre 1997, " le Gouvernement est très attaché à la mise en oeuvre de ce suivi social qui doit jouer un rôle important dans le processus d'intégration des personnes bénéficiaires de l'accès au séjour ", l'analyse des faits révèle que ce suivi social est de portée limitée et n'a pas permis d'évaluer véritablement les conséquences des régularisations sur les budgets sociaux.

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