C. LE RENFORCEMENT DU POIDS DES DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT

1. Une apparente stabilité

L'examen des principaux postes de dépenses et de leur évolution semble refléter une très légère diminution du poids relatif des dépenses ordinaires 16( * ) par rapport aux dépenses en capital, rompant en cela avec une tendance lourde des budgets de ces dernières années.

2. Une analyse par titre plus nuancée

La comparaison à structure constante des différents titres démontre cependant la fragilité d'une telle évolution. En effet :

la progression limitée à 2,4 milliards de francs des charges financières issues de la dette (+ 1 %) est liée au bas niveau des taux d'intérêt 17( * ) , soit à des raisons exogènes, indépendantes de la volonté du gouvernement ( " effet prix ") ; a contrario, le financement du déficit budgétaire et de divers engagements de l'Etat contribue à accroître mécaniquement les charges de 12,5 milliards de francs (" effet volume ") ;

Réponse au questionnaire de la commission des finances :
la charge de la dette en 1999

L'estimation de la charge de la dette pour 1999 de 237,2 milliards de francs tient compte de plusieurs paramètres :

1. Un effet volume , lié au financement du déficit de l'exercice (236,6 milliards de francs) et de divers engagements de l'Etat pour 9 milliards de francs : les émissions correspondantes entraînent une progression tendancielle des charges de la dette de près de 12,5 milliards de francs.



2. Des effets prix :

il faut d'une part prendre en compte les gains de refinancement des titres longs : la dette à taux fixe arrivant à échéance en 1998 est refinancée à des conditions de taux plus avantageuses ce qui permet d'engranger en 1999 une économie nette de plus de 7,5 milliards de francs ;

a contrario la hausse anticipée de taux courts devrait se traduire par un surcoût net de 1,7 milliard de francs en 1999 de la charge des intérêts des BTF.

3. De la politique de gestion active de la dette : à travers des opérations de rachats et d'échanges, elle permet également de dégager des économies en tirant profit des opportunités qu'offre l'orientation des marchés financiers . A titre d'exemple, l'opération d'échange sur l'Ecu conduite le 15 avril 1998, sur une enveloppe de plus de 60 milliards de francs, permet de dégager une économie nette de 17,7 milliards de francs en 1999.

Au total la progression des charges de la dette est de 2,4 milliards de francs par rapport à la loi de finances initiale pour 1998.

(Source : Ministère de l'économie).

les charges de personnel civil hors rebudgétisations progressent de 3,6 % contre 2,2 % pour l'ensemble du titre III, en raison du coût de l'accord salarial dans la fonction publique (14,8 milliards de francs en 1999) ; les crédits de fonctionnement des services n'augmentent en conséquence que de 1,1 % ;

• l'augmentation de 3,7 % des dépenses civiles du titre IV résulte de la mise en oeuvre des priorités politiques du gouvernement notamment en matière sociale ou économique ; elles se révéleront particulièrement lourdes pour les finances publiques dans les prochaines années ;

• les dépenses civiles en capital baissent de 0,3 %
tandis que la progression des dépenses militaires en capital de 6,2 %, soit 86 milliards de francs ne correspond qu'au strict respect des dispositions de la loi de programmation ; par ailleurs il convient de rappeler que ces dépenses militaires en capital sont très régulièrement affectées en cours d'année par des mesures de régulation budgétaire . Ainsi le décret d'avance du 21 août 1998 a fait financer la hausse de 3,8 milliards de francs des rémunérations militaires au sein du titre III par l'annulation de 3,85 milliards de crédits militaires sur les titres V et VI.

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