B. UN EFFORT D'INVESTISSEMENT INSUFFISANT

Les moyens prévus pour assurer l'entretien, la sécurité, la rénovation et le développement des établissements français de l'étranger apparaissent extrêmement modiques.

Les établissements en gestion directe , ainsi que certains établissements conventionnés qui occupent des bâtiments appartenant à l'Etat français, bénéficient des crédits d'investissement (constructions et gros travaux) qui leur sont consacrés par les deux ministères de tutelle de l'Agence, le ministère de la coopération et le ministère des affaires étrangères, sur le titre V de leurs budgets.

En 1997, le ministère de la coopération a financé 24 millions de francs de travaux. L'essentiel a été consacré à la construction du lycée de Tananarive.

Le ministère des affaires étrangères, quant à lui, a consacré 42 millions de francs, dans le cadre de son schéma patrimonial et immobilier, aux établissements du réseau de l'AEFE, essentiellement pour les opérations d'entretien et de rénovation à Madrid, au Maroc dans plusieurs établissements, dont le lycée Paul Valéry de Meknès et l'école Renoir de Marrakech, et à l'achat du terrain du lycée d'Ankara et du lycée de Séoul. Ce budget devrait s'élever à 53 millions de francs en 1998.

Dans les deux prochaines années, les projets les plus importants concernent la construction du lycée français de Francfort, celle du lycée d'Ankara, l'extension du lycée Charles de Gaulle de Londres et la rénovation des locaux du lycée de Moscou. Au-delà, s'inscrit dans la programmation le projet de délocalisation d'une partie du lycée de Rome sur un terrain mis à disposition par les autorités italiennes.

Les établissements conventionnés doivent prendre en charge eux-mêmes la plus grande partie de leurs opérations de construction et de rénovation, ce qui n'est pas sans effet sur l'augmentation difficile à contrôler des frais de scolarité supportés par les familles. L'association nationale des écoles françaises à l'étranger (ANEFE) leur apporte, sous forme de prêts garantis par l'Etat, une aide très appréciée.

Dans les pays "du champ", des financements complémentaires sont assurés par le ministère de la coopération (sur le titre VI du budget). Dans les pays "hors champ", c'est l'AEFE elle-même qui dispose d'une ligne de crédits d'investissement pour répondre, partiellement, aux besoins.

En 1997, les établissements conventionnés du "champ" ont reçu 15,5 millions de francs. Les principales opérations ont concerné la construction de l'école de Luanda, celle de la Riviera à Abidjan et la réhabilitation de l'école de Bamako. Il faut également signaler l'acquisition et l'aménagement de nouveaux locaux pour l'école de Thiès au Sénégal.

Sur le reste du monde, pour 148 établissements conventionnés, l'AEFE a disposé en 1997 d'une ligne de crédits d'investissement se montant à 23,7 millions de francs. Cette ligne est en augmentation de 10,5 % sur le budget de 1998. Dans ces conditions, l'Agence peut soutenir davantage les opérations montées par des associations gestionnaires qui disposent de ressources propres ou de capacités d'emprunt suffisantes.

La dotation obtenue en 1998 sera maintenue en 1999. Mais il n'en reste pas moins que ces moyens ne permettent guère d'envisager une politique ambitieuse d'implantations nouvelles. La politique de l'Agence s'est orienté vers les zones prioritaires : Europe centrale et orientale, Asie de l'Est et du Sud. En ce qui concerne les établissements à gestion directe, l'effort de l'Etat (titre V du ministère des affaires étrangères) s'est nettement accru, et a porté sur de grands projets de construction à Tananarive et Francfort.

En ce qui concerne plus particulièrement les établissements d'Asie du Sud-Est et de l'Extrême Orient, les dernières années ont été marquées par un développement significatif, lié à celui du commerce extérieur français, qui s'est cependant ralenti pendant l'année 1998.

La plupart de ces établissements d'enseignement français en Asie ont désormais des locaux trop exigus qui ne leur permettent plus d'accueillir convenablement de nouveaux élèves.

Votre rapporteur se réjouit de l'effort budgétaire consenti pour remédier à cette situation, tout en l'estimant encore insuffisant. Il regrette notamment que la baisse des marchés immobiliers en Asie ne soit pas mise à profit pour constituer dans des conditions favorables les réserves foncières qui seront indispensables à la réalisation des opérations reconnues depuis longtemps nécessaires.

Opérations immobilières relatives aux établissements d'enseignement en Asie

Asie du Sud-Est

En Malaisie, l'école française étudie actuellement un projet d'implantation d'une nouvelle structure sur le terrain d'une école privée britannique. L'Agence soutient le projet et a programmé 4,2 millions de francs en 1998 et 4 millions de francs en 1999.

A Singapour, un nouveau lycée français d'une capacité d'environ 1.000 élèves sera construit pour la rentrée de septembre 1999. L'AEFE a participé à ce projet en accordant au lycée une subvention de 12,5 millions de francs lors de l'achat du terrain d'Ang Mo Kio sur lequel sera édifié la nouvelle structure. Le financement de la construction, dont le coût est de 101,6 millions de francs est privé et assuré par le biais d'une souscription et d'un crédit bancaire.

En Thaïlande, la dégradation des locaux du lycée français de Bangkok ne permettait plus le maintien de la totalité de l'établissement sur le site de Sathorn Thai. Les classes primaires du lycée ont donc été délocalisées sur un nouveau site au 34 Soi Yen Akat. L'AEFE participe aux travaux de réaménagement des nouveaux bâtiments loués en accordant au lycée une subvention d'investissement de 1 million de francs. Des projets sont actuellement à l'étude pour l'implantation d'une nouvelle structure sur le site diplomatique de Sathorn Thai ou bien sur un terrain extérieur. Dans cette seconde perspective, l'Agence a programmé une aide de 3,3 millions de francs en 1998 et de 4 millions de francs en 1999.

Au Vietnam, l'école française d'Ho Chi Minh Ville bénéficiera de l'aménagement de l'immeuble consulaire du 30 rue Pham Ngoc Tach sur financement du titre V (3,9 millions de francs) du ministère des affaires étrangères afin de pouvoir y accueillir les classes de collège et de lycée de l'établissement, qui ont enregistré de fortes augmentations des effectifs depuis le passage progressif en enseignement direct.

Extrême Orient

En Chine, il existe un projet de construction sur le terrain de l'ambassade. Les pourparlers avec les autorités chinoises sont en cours. Par ailleurs, les locaux actuels ont été agrandis, dix salles de classes supplémentaires ont été construites. L'AEFE a participé à l'opération en accordant une subvention de 2 millions de francs en 1997.

En Corée du Sud, l'école initialement conçue pour accueillir 150 élèves en scolarisait plus de 200 à la fin de l'année scolaire 1996/97. Afin d'accroître sensiblement sa capacité d'accueil, l'établissement a procédé, dans un premier temps, à un réaménagement des structures actuelles. Ainsi quatre salles de classes supplémentaires ont été construites. Le coût global des travaux d'extension est d'environ 3 millions de francs. L'Agence a accordé pour sa part en 1997 une subvention de 1 million de francs. Par ailleurs, il existe un projet de construction d'un nouvel établissement pour lequel le ministère des affaires étrangères a procédé à l'achat du terrain pour une somme de 8,28 millions de francs en 1998. Celui-ci sera loué à l'association de parents d'élèves qui procédera ensuite à la construction de l'extension. Les travaux devraient être terminés pour la rentrée 1999.

A Hong-Kong, l'association des parents d'élèves a décidé de procéder à la construction d'une extension du lycée français sur un terrain mis à disposition par le gouvernement de Hong-Kong. En effet, le lycée d'une capacité de 800 élèves en scolarisait plus de 1.000 à la fin de la dernière année scolaire. Le coût global de cette opération est de 78 millions de francs. L'Agence, pour sa part, a accordé à l'établissement une subvention d'investissement de 10 millions de francs (4 en 1996 et 6 en 1997). Le reste du financement a été trouvé auprès des entreprises françaises et du gouvernement de Hong-Kong.

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