N° 129

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999

Annexe au procès-verbal de la séance du 16 décembre 1998

RAPPORT

FAIT

au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi d'orientation agricole , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE APRÈS DÉCLARATION D'URGENCE,

Par M. Michel SOUPLET,

Sénateur.

(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Bernard Murat, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.

Voir les numéros :

Assemblée nationale (11 ème législ.) : 977 , 1058 et T.A. 191 .

Sénat : 18 (1998-1999).

Agriculture.

LES CONCLUSIONS DE LA COMMISSION

La Commission des affaires économiques, présidée par M. Jean François-Poncet (RDSE, Lot et Garonne) a adopté le mercredi 16 décembre 1998, le rapport de M. Michel Souplet (UC, Oise) sur le projet de loi d'orientation agricole.

La Commission des affaires économiques s'est montrée favorable au principe d'une loi d'orientation agricole, le contexte international et communautaire ainsi que la situation de notre agriculture rendant, en effet, urgente la définition de nouvelles orientations dans ce secteur d'activité, essentiel sur le plan économique et social comme en termes d'aménagement du territoire.

En revanche, elle a formulé à l'encontre du dispositif proposé trois critiques majeures :

- malgré de nombreuses consultations préalables, la réflexion gouvernementale n'a pas débouché sur un projet suffisamment ambitieux ;

- ce texte propose, entre l'agriculture et la société, un contrat à l'avenir incertain , notamment en raison du flou des dispositions relatives au CTE et à son financement et du renforcement excessif du contrôle des structures ;

- la dimension stratégique fait défaut , car le projet de loi ne prend pas assez en compte la composante internationale et communautaire de la politique agricole.

La Commission a adopté quatre vingt douze amendements au projet de loi, certains rédactionnels ou visant à parfaire la cohérence du dispositif proposé, d'autres, de fond, tendant à le modifier ou à le compléter sur plusieurs points. Elle a, en particulier :

à l'article 1 bis , relatif à la représentation des syndicats au sein des instances agricoles , proposé d'en revenir à la réglementation antérieure (décret de 1990), qui garantit cette représentation sans pour autant paralyser les organismes interprofessionnels ;

approuvé le principe du contrat territorial d'exploitation (CTE), mais opté pour une nouvelle rédaction de l'article 2 qui l'organise, en vue de le rendre plus cohérent.

A cette fin :

- Elle a supprimé la notion de " projets à caractère particulier présentés par les agriculteurs ", pour donner une plus grande homogénéité au CTE.

- Elle a assuré une meilleure articulation entre contrats-type, cahier des charges et CTE, privilégiant la responsabilité de l'agriculteur pour l'élaboration du projet d'exploitation.

Remplacé , pour l'intitulé du Titre II et de son chapitre Ier, le terme d'" exploitation " par celui d'" entreprise agricole ", estimant que même si la reconnaissance d'une telle notion impliquait des évolutions importantes, celle-ci, compte tenu des mutations intervenues ou en cours, avait déjà sa place dans un projet de loi d'orientation.

Supprimé la nouvelle définition des activités agricoles proposée par l'article 6 , pour en revenir à la législation en vigueur, issue de la loi de  1988.

Elle a adopté après l'article 7 un article additionnel liant la définition de l'exploitant agricole à l'inscription au registre de l'agriculture.

S'agissant du contrôle des structures -à l'article 16-, qu'elle a souhaité ne pas renforcer à l'excès, elle a fixé des seuils de déclenchement plus élevés et prévu de tenir compte des liens de parenté entre associés.

Elle a inséré, après l'article 16, un article additionnel demandant au Gouvernement un rapport sur les moyens à mettre en oeuvre pour encourager l'investissement dans le foncier agricole.

Par un amendement à l'article 33, relatif à l'organisation interprofessionnelle , elle a souhaité, sans remettre en cause la possibilité de créer des interprofessions spécifiques pour l'agriculture biologique et les produits " montagne ", encourager la création de sections au sein même des interprofessions générales.

A l'article 37, qui concerne les " accords de crise ", la commission a rendu possible l'homologation des contrats conclus entre organisations professionnelles, lorsque ceux-ci ne peuvent pas être étendus ;

Elle a prévu, à l'article 38, que des représentants des propriétaires et des organisations représentatives des salariés agricoles feraient partie du Conseil supérieur d'Orientation.

A l'article 39, qui concerne la qualité des produits , la mise en place d'une identification géographique (IGP) autonome -c'est-à-dire non liée à un label ou à une certification de conformité- a été écartée.

A l'article 40, elle a complété les dispositions relatives aux appellations d'origine contrôlée (AOC) et à l'Institut national des appellations d'origine (INAO) ;

Elle a enrichi et renforcé le volet " sécurité sanitaire des produits " en mettant en place au Titre IV, après l'article  43 ter du projet de loi, des dispositifs sur les produits phyto-sanitaires, les produits anti-parasitaires à usage agricole et les matières fertilisantes.

Elle a prévu, à l'article 46, de soumettre à un régime de déclaration les petites carrières de marne.

Elle a donné plus de portée , à l'article 47, à la notion de zone agricole protégée.

La Commission des affaires économiques a adopté le projet de loi d'orientation agricole ainsi modifié.

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